Avec Cobayes, son 34ème roman, le spécialiste américain des thrillers médicaux Robin Cook nous plonge une nouvelle fois dans les douteux méandres de l’univers hospitalier. Cet ouvrage est-il à la hauteur de la bibliographie de son auteur ? C’est ce que nous avons voulu savoir.
Alors qu’il entre au centre médical Mason-Dixon de Charleston pour une banale opération du genou, Carl est loin de se douter qu’un drame va se jouer. Il ne se réveillera en effet jamais de l’anesthésie. Complication inattendue ? Mauvais dosage du médecin anesthésiste ? C’est ce que Lynn, sa petite-amie étudiante en médecine et interne dans ce même hôpital, est bien décidée à découvrir. Elle entraîne alors Michael, son ami et camarade de promotion, dans une folle enquête qui les amènera à flirter avec la légalité mais qui pourrait bien mettre au jour un scandale retentissant.
Évoluant sur son terrain de jeu favori, Robin Cook nous livre sur la forme un travail soigné. On sent l’expérience de l’auteur et son style demeure irréprochable. Sur le fond en revanche, on n’est pas loin de ressentir un certain épuisement du genre. Robin Cook aurait-il trop exploité la veine du thriller médical pour pouvoir continuer à se renouveler ? La question mérite d’être posée. L’intrigue est certes assez simple et n’est pas follement passionnante mais elle a surtout un arrière-goût de déjà-lu. On recense dans l’histoire de nombreuses situations à l’importance très relative et les scènes qui font réellement avancer le récit ne sont finalement pas légion. Le roman aurait pu être délesté de deux-cents pages sans que cela altère le résultat final. A la lecture, on a surtout l’impression de tourner en rond en sachant pourtant pertinemment où l’auteur veut nous emmener et c’est là, à notre sens, un des défauts majeurs de ce roman. Peut-être en raison d’un titre (trop) évocateur, le récit ne parvient jamais à nous surprendre et on est loin de tomber bouche bée lors du dénouement final. Pourtant prometteur, ce dernier Robin Cook nous laisse donc un petit sentiment de gâchis.