Réunir Michael C.Hall (Dexter, Six feet under …), Sam Shepard (L’étoffe des héros, Brothers) et Don Johnson (Le détective James « Sonny » Crocket de Deux flics à Miami) dans un thriller aurait pu être une initiative intéressante… D’autant plus que Dexter porte à merveille la nuque longue tel un bon Alleuhmand du début des années 90.
Hélas, Cold in July a tous les aspects du scénario qui se perd en cours de route et cela de manière bien trop rapide. La faute à qui ou plutôt la faute à quoi ? Celle de vouloir sans cesse créer du rebondissement, peut-être par peur que le spectateur s’ennuie ou se sente délaissé, je ne sais plus trop. Alors oui, cela peut s’avérer utile et même très efficace d’utiliser le twist dans un film. La preuve la plus symbolique et la plus connue reste Usual Suspect. Cependant le twist est un outil qui doit être utilisé avec modération et surtout avec intelligence, ce qui n’est pas du tout le cas dans Cold in July.
Alors dedans c’est Dexter qui tue involontairement un cambrioleur qui se trouve être le fils de Sam Shepard fraîchement sorti de zonzon. Dexter culpabilise de son acte alors que les gens qu’il croise le considèrent comme un bon héros. Et du coup Dexter va aux funérailles du défunt où il croise Sam Shepard qui le menace en lui balançant à la figure quelque chose comme « vous avez un beau fils, il vous ressemble beaucoup! ». Alors Dexter il flippe et donc il fait appel à la police pour le protéger. Sauf que les bleus se font leurrer parce que Sam Shepard était déjà caché dans la maison de Dexter (moment d’angoisse). Et puis juste après Dexter se rend compte que le mec qu’il a tué n’est pas le fils de Sam Shepard. Ce dernier fait alors appel à son super pote Don Johnson pour enquêter sur tout ça afin de retrouver son fils et puis bah Dexter… bah… vu qu’il devait s’ennuyer dans sa petite vie, il décide de les suivre comme un bon toutou en arguant « je veux savoir qui j’ai tué! »… Et c’est le début d’une grande aventure frissonnante et surtout qui n’en finit plus !
C’est dommage, il y avait de quoi faire quelque chose de solide sur le papier. Notamment le premier quart d’heure où on ressent parfaitement le malaise psychologique de Dexter face à son crime d’autodéfense et la crainte d’une vengeance. Passé ce premier quart d’heure et les premiers twist qui surviennent, sa psychologie est mis aux oubliettes et on se détache totalement de son personnage (déjà parce qu’il n’a plus rien à faire ici). C’est dommage aussi car Cold in July propose quelques scènes amusantes marquées par le look rock’n’roll et bien tape à l’œil de Don Johnson. Cependant, au vu du foutoir du scénario, cela reste des petits détails anodins plutôt que des atouts venant sublimer l’intrigue. Enfin c’est dommage car pour une fois il y avait une réelle envie de proposer au spectateur une fusillade finale violente et radicale. Malheureusement j’y suis resté insensible dans la mesure où je n’avais plus aucune attache, ni avec les personnages, ni avec le scénario et donc plus d’enjeux.