Un Tom Cruise dans un film fait sur mesure pour Tom Cruise. Et encore un américain qui sauve le monde. Mon Dieu, heureusement qu’ils sont là, le monde serait drôlement déstabilisé dans le cas contraire !
Autant vous le dire tout de suite et à l’exception de deux éclairs de lucidité (La couleur de l’argent et Magnolia), le jeu d’acteur de Tom Cruise m’a toujours agacé au point de vouloir lui asséner des revers à chaque fois que j’ai le malheur de voir sa tête à l’écran. Ô Miracle, devant Edge of Tomorrow, je ne sais pas si c’est l’effet post-Godzilla qui m’a rendu docile mais je dois avouer que pour la troisième fois de ma vie je l’ai trouvé bon acteur. Le bougre m’a même régalé lors de son face à face verbal avec son supérieur hiérarchique au début du film.
Dernier film de Doug Liman (que l’on connait tous pour son simplet mais néanmoins regardable Mr.& Mrs. Smith), Edge of Tomorrow ne doit son étiquette de science-fiction que par son histoire se déroulant dans le futur. Un Major, incarné par Tom Cruise, qui n’a jamais combattu est envoyé sur le front pour faire la guerre face à des hordes d’extraterrestres. S’il trouve la mort assez rapidement, une faille temporelle le contraint à revivre le même combat et donc à mourir indéfiniment sans qu’il ne sache pourquoi. Une chance qu’il va tenter de mettre à profit pour stopper l’invasion.
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En réalité, il y a très peu de chose à dire sur ce film, ce qui est le cas pour quasiment tous les films venus d’Hollywood qui se ressemblent tous et s’oublient quasiment tous aussi vite tant les enjeux sont sans surprise, sans saveur et donc sans âme. En revanche, Edge of tomorrow possède une qualité qui fait pencher la balance du bon côté pour un blockbuster US : son aspect concis qui le rend efficace, prenant et divertissant. Et c’est là que l’utilisation du mythe de Sisyphe prend son importance dans son récit. On ne blablate pas inutilement pour combler le vide, on ne tente pas de faire de la psychologie des personnages pour pilier de comptoir et on ne cherche pas des prétextes fallacieux pour mettre en place des « scènes d’actions » totalement gratuites se voulant intelligentes (Magneto, si tu me lis, remets ce stade à sa place, tu fais ça pour la frime!). Ici, on ne se prend pas au sérieux et on joue sur la carte du fun et de l’efficacité. Au moins, cela évite d’abrutir un peu plus son spectateur ! On sait que Tom Cruise va mourir X fois, qu’il va avancer petit à petit et que cela se clôturera sur une happy end (ceci n’est pas un spoil, on le sait tous avant même le commencement du film).