« Hashi et Kiku, deux bébés abandonnés dans une consigne de gare, passent leur petite enfance dans un orphelinat. La recherche de leur identité les entraînera dans les bas-fonds de Tokyo, où Hashi se prostitue avant de devenir un chanteur de rock adulé, tandis que Kiku, champion de saut à la perche, se retrouve en prison pour parricide. Le roman suit en parallèle les destins des deux frères, décrivant le mécanisme qui les pousse à revivre sans cesse le traumatisme de leur enfance, racontant comment ces enfants purs et attachants passent du statut de victimes à celui de bourreaux. »
Les bébés de la consigne automatique est un livre qui m’a interpellé. L’écriture est belle, rythmée par le manque de ponctuation et les quelques répétitions. Riû Murakami, l’auteur, oublie parfois – voire la plupart du temps – de marquer la différence entre le dialogue et la narration, ce qui créé un grand remue-ménage et à tendance à embrouiller le lecteur. Malgré tout, une fois que l’on s’est habitué à ce style inhabituel, on se rend compte que la plume est assez agréable.
Les personnages sont tous un peu bizarres, un peu fous. L’un des deux frères, par exemple, est envahi par la peur des machines électriques. L’autre va se renfermer dans une ville miniature qu’il construit avec divers objets sans importance. Les personnages sont bien décrits, mais tous ou presque ont une part plus ou moins grande de méchanceté. Au lieu de provoquer la sympathie du lecteur, ils en deviennent antipathiques.
L’histoire est intéressante et semble bien définir le Japon du XXe siècle, avec ses horreurs et sa rudesse qui, justement, gâchent l’histoire et la rendent moins agréable à lire. Tous les passages ne sont pas tout public, et parfois j’avoue que j’aie eu envie de refermer le livre et d’arrêter ma lecture.
Au final, c’est une lecture que je regrette un peu, et que j’aimerais enfouir au fond de ma bibliothèque pour ne plus la ressortir. L’ouvrage a eu beau être instructif et l’écriture enrichissante, mon impression reste mitigée. Le commencement de l’histoire est assez lent à se mettre en place, et on devine la fin assez rapidement.