Le 19 mars dernier s’achevait la 17ème édition du Festival International du Film d’Aubagne, souvent surnommé « Le Cannes de la musique de film », qui réunit chaque années plus de 500 professionnels du monde du cinéma. Une année riche en qualité, donc, mais aussi en émotion après les événements qui ont ébranlés notre capitale et plusieurs pays du monde.
Le festival -dont l’acronyme n’est pas sans rappeler une certaine organisation footballistique- a su traverser les années et rester fidèle à sa réputation, proposant pour la 17ème fois consécutive aux professionnels de la création cinématographique et sonore, mais aussi aux étudiants, la possibilité de participer à des rencontres placées sous le signe du 4ème et du 7ème art.
Considéré comme l’un des plus grands festivals d’Europe consacré aux musiques de films et au cinéma, le FIFA n’a cessé de gagner en notoriété au fil des éditions. A commencer par les invités d’honneurs, qui cette année rivalisaient de talent. Tomer Sisley, Charles Berling, Abel Jafri, Stephen Warbeck, Philippe Rombi ou encore Gilles Alonzo se partageaient la scène à l’occasion de « Cartes Blanches », des projections orientées par les invités, suivies de rencontres et de débats avec le public. Mais le festival est aussi international, et ne se prive pas de s’affilier à ses pairs, en dehors des frontières. Cette année a été marquée par la coopération avec le Braunschweign International Film Festival (Allemagne), le Bratislava International Film Festival (Slovaquie), et le Jameson Cinefest (Hongrie), qui sont venus présenter « leurs perles » comme se plaisent à le dire les organisateurs.
La Master Class quant à elle a fait son petit bout de chemin et a fêté son 10ème anniversaire en grande pompes. Organisée par le Festival, avec la contribution de la SACEM, elle a cette année été présidée par les compositeurs Bruno Coulais (Les Choristes, Himalaya) et Gilles Alonzo (The Big Shave, Taken 3). Ces derniers ont relevé le défi d’écrire en une semaine, et avec 8 jeunes compositeurs, une bande sonore pour le mythique The Blair Witch Project. Et force est de constater que le pari a, comme chaque année, été tenu haut la main, la Master Class se produisant lors de la cérémonie de clôture du festival, devant une sale comble, estomaquée par la puissance des images et du son.
Côté courts-métrages, la Nuit du Court et les Courts qui Rendent Heureux ont eux aussi fêté leurs 10 ans, proposants à l’occasion un best-of des précédentes éditions. Nous retiendrons, parmi les courts inédits, l’excellent Espagnol Niveau 1, où un uruguayen en Erasmus se retrouve obligé de s’inscrire à la faculté en tant que débutant en Espagnol, et donc de faire croire qu’il n’y connait rien, donnant lieu à des scènes hilarantes.

Cette année douze prix ont étés distribués, pour un total 10’700€, afin de récompenser la qualité des longs métrages et des courts-métrages, ainsi que de la production musicale. Nous retiendrons la consécration méritée des acteurs de Café Derby, film atypique et encensé par la critique, ainsi que l’admirable sélection de courts-métrages proposés cette année. Il est a remarquer que le prix du meilleur documentaire, renommé « Prix Mathieu Hoche » en souvenir de l’ancien élève du Satis tué au Bataclan, a été attribué non sans émotion à One Million Steps.
Compétition Longs-métrages
- Grand prix de la meilleure musique originale (2’000€) : Flocken (Suède) de Beata Gärdeler, sur une musique de Lisa Holmqvist
- Prix du meilleur film : Ni le Ciel, Ni la Terre (France/Belgique) de Clément Cogitore
- Prix de la meilleure interprétation féminine : Chloé Daxhelet pour le rôle de Sarah dans Café Derby (Suède) de Lenny Van Wesemael
- Prix de la meilleure interprétation masculine : Wim Opbrouck pour le rôle de Georges dans Café Derby (Suède) de Lenny Van Wesemael
Compétition Courts-métrages
- Prix de la meilleure création sonore (3’000€) : D’Ombres et d’Ailes… (Suisse/France) de Elice Meng et Eléonora Marinoni
- Meilleur film de fiction (800€) : Un Grand Silence (Belgique/France) de Julie Gourdain
- Meilleur film d’animation (800€) : Yul et le Serpent (France) de Gabriel Harel
- Prix Mathieu Hoche du meilleur documentaire (800€) : One Million Steps (Allemagne/Pays-Bas/Turquie) de Eva Stotz
- Prix du public (800€ à partager entre les deux films ex-aequo) : Le Bûcher de Saïd (France) de Julien Sicard ainsi que Des Millions de Larmes (France) de Natalie Beder
- Prix des collégiens et des délégués culturels de la ville d’Aubagne :
- Programme 1 : prix du court métrage pour Discipline (Suisse) et prix de la musique pour Beach Flags (France)
- Programme 2 : prix du court métrage pour Au Sol (France) et prix de la musique pour What The fly!? (France)
- Prix de la jeune création cinématographique germanophone (1000€) : Prasenzlücke de Alexander Alaluukas
Nous ne pouvons que souhaiter une bonne route à tous ces professionnels du monde du cinéma, que nous allons suivre avec beaucoup d’intérêt. Quant à nous, on se retrouve l’année prochaine !