On le sait maintenant, Pierre Lemaitre est un auteur phare.Il s’est notamment imposé dans le thriller avec Alex ou Robe de Marié, il a raflé le Goncourt avec Au revoir là-haut, et est de retour avec un roman, Trois jours et une vie. En tant que fan de l’auteur, je ne pouvais pas rater cet événement.
Beauval, 1999. Tranquille petite ville rurale, le moindre événement devient rapidement au cœur de l’attention générale. Ce fut le cas de la disparition du petit Remi Desmedt, mais également d’autres catastrophes qui s’abattirent sur la ville. Antoine, jeune enfant de 12 ans, a vécu ces événements de l’intérieur… et cela pourrait bien marquer sa vie.
Avec ce court roman (moins de 300 pages), Pierre Lemaitre montre qu’il possède de nombreuses cordes à son arc. Plus le temps passe, plus je découvre cet auteur et plus je me rends compte à quel point il porte bien son nom. Ici, pas d’enquête insoluble où l’on se fait promener par le bout du nez, mais un roman qui fait bien Françouillard. Un roman que j’ai bien envie de classer dans les romans du terroir, avec une petite ville campagnarde, comme bloquée dans le temps, où les habitants se connaissent tous et se fient principalement aux Beauvalois pure souche. On découvre ainsi la vie dans cette commune, les tensions entre certains habitants, l’entraide entre d’autres. Bref, si vous venez d’une petite ville rurale, vous comprendrez très bien toute cette situation !
Toujours avec sa clarté et son écriture limpide, en même pas 300 pages, l’auteur est capable de nous faire vivre cette histoire dramatique et de créer des personnages aux profils psychologiques aussi complexes qu’intéressants.
J’ai beaucoup aimé le fait que le livre se décompose en trois parties et de voir l’évolution d’Antoine suite à ces événements. Le retrouver plus de dix années plus tard est intéressant, et de voir à quel point il a su (ou pas) s’accommoder de son passé et ses erreurs est captivant. Le problème du passé, c’est que l’on en est jamais véritablement débarrassé…