Sans se concerter, Jonathan et moi même avons fait le choix de vous parler de deux satires sociales. D’un côté Parasite, immense film sud-coréen qui mêle les genres avec aisance sous fond de critique sociale, de l’autre, Jojo Rabbit, qui, par son humour décalé et maîtrisé arrive à nous parler d’une période difficile de notre Histoire. Deux œuvres différentes mais tout aussi importantes l’une que l’autre que nous ne pouvons que vous conseiller de voir !
Matt : Parasite, de Bong Joon Ho
Un très très gros coup de coeur ce mois-ci pour moi avec Parasite. Auréolé d’une palme d’or à Cannes, victorieux dans de nombreuses cérémonies, grand favori aux Oscars, le film sud-coréen est l’une des pépites cinéma de ces dernières années. Le très talentueux Bong Joon Ho (Snowpierce, Okja, Mother) tisse une satire sociale qui mélange les genres avec une facilité déconcertante. Un huit-clos à la mise en scène ingénieuse qui raconte l’histoire d’une famille dont tous les membres sont au chômage (portrait d’une frange de la famille qui vit » en dessous « ), et qui va réussir petit à petit à se faire embaucher chez une riche famille. C’est alors le début d’un engrenage incontrôlable et imprévisible.
Remarquable dans sa mise en scène mais également dans son propos, sorte de parabole sur la lutte des classes, Parasite est un film exigeant tout en restant accessible. A la fois drôle et cruel, lucide et acide, il mérite amplement sa palme d’or. Je ne peux que vous conseiller de le voir en version originale pour apprécier à sa juste valeur le jeu éblouissant des acteurs et pour s’immerger encore un peu plus dans cette culture. Une fois de plus la Corée du Sud prouve tout son talent dans le septième art. Un très grand film virtuose à voir absolument et qui mérite d’être revu pour en apprécier tous les rouages. D’ores et déjà un classique !
Jonathan : Jojo Rabbit, de Taika Waititi
Je sors du cinéma à l’instant, et ce film de Taika Waititi m’a absolument emballé. Si j’aurais pu parler de l’un des autres très bons films sortis au cinéma en janvier (comme Scandale ou 1917 dont Matt vous parlait il y a peu, tous deux excellents), mettre en avant cette petite merveille un peu plus confidentielle a semblé comme un devoir.
L’homme, qui a oeuvré sur Thor Ragnarok ou encore un épisode de la récente série Star Wars, The Mandalorian, nous compte ici l’histoire du petit Jojo, un enfant qui fait ses premiers pas dans les Jeunesses Hitlériennes. Si le thème peut sembler sombre et difficile à appréhender, il serait dommage de penser que Jojo Rabbit est un film austère. Waititi propose en effet un film extrêmement drôle, rempli de scènes à mourir de rire, tout en restant très fin.
La relation de Jojo avec son ami imaginaire – qui n’est autre qu’Adolf en personne – ou son meilleur ami, les bêtises de sa mère (interprétée par Scarlett Johansson qui brille une fois de plus à l’écran par son talent) qui tente de lui faire oublier les horreurs de la guerre, le décalage entre les thèmes lourds et la naïveté enfantine : tout est parfait, savamment dosé, du début à la fin. Et malgré son côté décalé, Jojo Rabbit nous fait malgré tout réaliser à de nombreuses reprises la réalité de ce conflit qui a déchiré tant de vies. Un magnifique film !