En quête d’un livre léger et court au milieu des rayonnages, mon regard s’est arrêté sur Home, qui m’a tout de suite intrigué. Je ne connaissais pas l’auteure, prix Nobel de littérature et prix Pullitzer, mais ce fut une première découverte qui ne m’a guère transcendé.
Traumatisé par la guerre de Corée à laquelle il a participé, Franck Money n’a qu’une obsession en tête : traverser le pays pour porter secours à sa sœur. Jeune homme noir au milieu des années 50, en plein ségrégationnisme, pauvre et choqué par cette guerre, son voyage s’annonce périlleux.
Si vous me suivez depuis un moment sur le site – ce dont je ne doute pas -, vous n’êtes pas sans ignorer que cette période historique aux Etats-Unis me passionne. En témoigne cette critique. Je dois avouer pourtant que là, dans ce condensé de 150 pages, je n’ai pas été séduit.
Autant je peux accorder à Toni Morrison de parvenir à parfaitement rendre compte de l’atmosphère de l’époque (l’horreur de la guerre, la pauvreté, l’insécurité notamment), il ne m’est cependant pas possible de chanter les louanges de la construction du récit. En effet, j’ai trouvé ardu de suivre les péripéties tant on se fait trimbaler par les très (trop) nombreuses ellipses de Toni Morrison. C’est ainsi que l’on alterne sans relâche péripéties, monologues et réflexions propres au protagoniste. Il devient parfois difficile de se retrouver dans tous ces changements.
En tant que lecteur, quand on voit la biographie de Toni Morrison, on a l’impression d’avoir loupé quelque chose. D’être passé à côté de l’essentiel et, c’est comme si un petit sentiment de culpabilité. Mais non, rien n’y fait, je n’ai pas été séduit, et même le style d’écriture n’a pas pu me faire changer d’avis. Peut-être une erreur d’avoir commencé à découvrir l’auteure avec ce livre-ci.