Parmi les jeux les plus attendus de ce début d’année, il y avait bien évidemment la troisième version d’Horreur à Arkham. Déjà parce que l’univers lovecraftien peuplé de Chthulu, Azatoth et autres Grands Anciens fascine toujours autant les amateurs de jeu mais aussi parce que les deux précédentes versions avaient été acclamées (rien de moins) par la critique. Cette troisième version allait-elle être à la hauteur tant de celles l’ayant précédée que de l’esprit génial qui a conçu cet univers ? C’est ce que nous avons cherché à découvrir, quitte à y laisser notre santé mentale…
En ce matin brumeux de 1926, les rues d’Arkham semblent paisibles. Les derniers effluves d’alcool de contrebande se dissipent et les dernières notes enjouées d’un jazz band s’envolent par une fenêtre ouverte. En ces années folles, l’heure est à l’insouciance et pourtant, au fond de vous, vous savez qu’une folie bien plus intense vous menace. Tapies dans l’ombre, des sectes de cultistes multiplient les rituels occultes en vue de réveiller les Grands Anciens. Si elles y parviennent, ceux-ci déferleront sur le monde pour y vomir leur courroux et y répandre la désolation. Vous et les autres investigateurs êtes les seuls à même d’empêcher ce désastre. Le sort d’Arkham et du reste du monde est désormais entre vos mains…
Cthulhu, quand tu nous tiens…
Horreur à Arkham est un jeu coopératif qui vous plongera dans la folie l’univers délicieusement apocalyptico-mystique sorti de l’esprit fécond de H.P. Lovecraft. Vous y incarnerez un investigateur qui, muni de quelques dollars et d’une détermination sans faille, parcourra les ruelles des différents quartiers d’Arkham en vue d’y réguler le fléau qui s’y répand insidieusement, d’y combattre les infâmes cultistes et les monstres qu’ils ont déjà pu libérer (coucou les Serviteurs de l’Abîme et autres Prédateurs Voraces), et bien évidemment d’y déceler l’origine de la faille dans laquelle les Grands Anciens sont prêts à s’engouffrer. Bref, une journée comme une autre à Arkham…
Nous le disions en préambule, cette troisième édition d’Horreur à Arkham était très attendue dans la communauté des joueurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne les a pas déçus. Sans conteste, cette nouvelle édition est une perle ludique qui ravira tous les amateurs du genre. Elle est soignée, immersive, subtile, profonde et encore une fois diablement immersive (tiens, nous l’avions déjà dit ?). Jugez un peu…
City-trip dans l’esprit fascinant de H.P. Lovecraft
Parmi les modifications apportées à cette nouvelle version, la première à sauter aux yeux est évidemment le côté modulable du plateau de jeu. Celui-ci est désormais constitué de différentes pièces à assembler en fonction du scénario auquel vous souhaitez vous confronter. D’ailleurs, et puisqu’on les évoque, les scénarios en eux-mêmes sont une des modifications qui font toute la différence entre cette édition du jeu et la précédente. Là où l’univers lovecraftien était jadis rendu par les cartes rencontrées en cours de partie, il bénéficie aujourd’hui d’une place bien plus importante. En effet, au travers des différents scénarios et grâce au Codex évolutif mis en place, les parties d’Horreur à Arkham jouissent d’une immersion bien plus profonde et d’un côté narratif qui lui manquait jusqu’alors. Dès votre investigateur sélectionné et votre partie mise en place, vous plongez irrémédiablement au cœur de l’intrigue et vous ne pourrez vous en extirper que difficilement après avoir sauvé le monde du chaos (ou l’y avoir plongé).
Justement, puisqu’il est question de plonger le monde dans le chaos, sachez que vous n’y couperez probablement pas. Les scénarios contenus dans le jeu sont aussi immersifs qu’ardus et fermer la porte de notre monde au nez (par ailleurs très laid) des Grands Anciens ne sera pas chose aisée. Il se peut qu’il vous faille plusieurs tentatives pour y parvenir et d’aucuns jugeront parfois le jeu punitif. Certes, il ne fait que peu de cadeaux (surtout ce petit saligaud de réceptacle du mythe) mais à nos yeux, il s’agit plutôt d’un atout. En effet, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire et votre victoire n’en sera que plus savoureuse si elle est acquise de haute lutte. Sans compter que cela ajoute à la durée de vie du jeu et ce, d’autant que le grand nombre de cartes Rencontre et Événement permet de diversifier vos différentes tentatives d’un seul et même scénario.
En ce qui concerne le matériel d’Horreur à Arkham, il est justement aussi pléthorique que d’excellente qualité. Les cartes y sont nombreuses et les illustrations particulièrement soignées. Elles participent d’ailleurs pleinement au sentiment d’immersion qui vous envahira une fois la partie débutée. Le seul petit bémol que nous pourrions relever est le nombre assez limité de scénarios disponibles dans la boîte de base. Il n’y en a en effet que quatre et cela ne coïncide pas vraiment avec le nombre d’investigateurs que l’on peut incarner (12 !) ou la grande diversité des différentes cartes qui font le sel du jeu. Cela dit, à n’en pas douter, Horreur à Arkham se verra très bientôt enrichi de différentes extensions et celles-ci ne manqueront pas de vous entrainer toujours plus loin dans la folie lovecraftienne.
Bref, en un mot comme en cent, et tant par son thème que par sa mécanique ou son côté narratif, Horreur à Arkham est un incontournable de toute ludothèque qui se respecte ! Un vrai coup de cœur.
Horreur à Arkham – 3ème édition, un jeu de Nikki Valens (Richard Launius et Kevin Wilson pour le jeu original), édité par Fantasy Flight Games et distribué par Asmodée.
Nombre de joueurs : 1 à 6
Âge : dès 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 2 à 3 heures
Acheter Horreur à Arkham – 3ème édition : 58,50 €