Commençons sans plus attendre par poser les bases, dire ce qui doit être dit avant d’entamer le test de ce Metal Gear Solid V : Ground Zeroes, que j’ai eu la chance de recevoir sur Xbox One. Je ne suis pas un énorme fan de la licence MGS. J’ai toujours trouvé les jeux sympas, mais jamais au point de me plonger éperdument dans ces aventures, n’en déplaise à tous les gamers que je côtoie et qui ont tous, plus ou moins, envie de me lapider à chaque fois. Mon expérience avec Snake peut se résumer ainsi : j’ai joué quelques heures au premier épisode, dans lequel j’ai à peine replongé avec Twin Snake. J’ai en revanche mangé, gobé, joué et rejoué à Sons of Liberty, le second épisode, après avoir été tout simplement captivé par la démo jouable sur le tanker. Un très (trop ?) rapide tour sur MGS3 et enfin quelques objets tranchés sur Metal Gear Rising, et me voilà. Ma sensibilité à la série, et donc à son scénario d’un point de vue global, est donc limitée et ne va que très peu entrer en ligne de compte ici.
Pour rappeler un peu ce qu’est Ground Zeroes, rappelons qu’il s’agit en fait du prologue de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain, le jeu définitif, qui sera disponible à une date pour le moment indéterminée. Ce premier plongeon dans l’univers de ce cinquième opus est surtout l’occasion pour le public de se familiariser avec le MGS nouvelle génération (même si le jeu est disponible sur PS3/360 pour 10 euros de moins) et son monde ouvert, nouveauté dans la saga. Alors non, on ne dispose bien évidemment pas de la totalité de la carte qui sera celle du jeu final, mais simplement d’une vaste prison dans laquelle on peut faire un peu ce que l’on souhaite. En ce sens, il faut réapprendre totalement les codes de la série et sa façon d’aborder les situations. Alors qu’il était facile d’imaginer les façons de gérer les choses dans les épisodes précédents, les possibilités sont bien plus nombreuses ici et, de fait, le jeu se révèle beaucoup plus compliqué à mon sens. Les ennemis sont nombreux, zone plus vaste oblige, et disposent d’un champ de vision beaucoup plus grand qu’à l’accoutumée. Il ne sera donc pas rare de se faire cramer par un garde éloigné alors qu’on pensait être hors de portée. Lien de cause à effet, le radar tel qu’on le connaissait a disparu au profit d’une carte à ouvrir via le menu Pause, et avec lui l’orientation des ennemis, etc. Je trouve l’idée très bonne, même si cela me dessert énormément, moi qui suis une véritable brêle de l’infiltration. Bien trop souvent, je me retrouve forcé de sortir mon flingue pour dégommer une troupeau de gardes. J’y arriverais un jour, j’y arriverais ! A côté de ça, le gameplay a également évolué pour autoriser Snake à réaliser bien plus de mouvements. Il peut désormais grimper sur un maximum d’éléments du décor, ce qui change radicalement la façon d’aborder certaines situations. On peut souvent prendre de la hauteur sur les situations en escaladant un peu, et ça se ressent.
Mais là où le charme opère, comme toujours, c’est d’un point de vue technique. Alors oui, les plus pointilleux remarqueront sans doute que le titre n’est pas le plus beau à l’heure actuelle sur nouvelles générations, et que des titres comme InFamous sont sans doute un peu plus fins au niveau de certaines textures, etc. Mais MGS va au-delà de ça, comme toujours. On découvre une nouvelle fois un Hideo Kojima au top, poussant toujours plus loin son sens du spectacle et sa faculté à proposer des cinématiques proches de celles qu’on retrouverait dans un long métrage au cinéma. Il fait en sorte que notre attention se porte sur ce qui est le mieux fait dans le jeu, à savoir des effets de lumière saisissants et une modélisation des personnages au top du top, et il le fait merveilleusement bien. Les effets comme celui de la pluie sont également magnifiques, et vous allez prendre une vraie claque. Vraiment, c’est du tout bon !
Il n’empêche que ce Metal Gear Solid V : Ground Zeroes pose un véritable problème pour moi. Comme on pouvait s’en douter, la durée de vie « brute » du jeu est très limitée et en ligne droite, il ne faut pas plus de deux heures pour finir la trame scénaristique (et certains parviennent à le faire beaucoup plus rapidement encore). Alors oui, de nombreuses choses sont à faire en parallèle, les missions peuvent être refaites avec un aspect scoring qui plaira à certains, mais il n’empêche que pour 30 euros, j’ai trouvé ça beaucoup trop léger. J’ai comparé ce prologue à celui sur le tanker dans MGS2, avec plus ou moins de justesse. Il n’empêche qu’à l’époque, cette démo était simplement vendue dans un magazine ou via l’achat de Zone of the Enders (alors oui, certains n’ont acheté le jeu QUE pour la démo, mais bon). Personnellement, je ne suis pas un grand amateur de scoring et je n’apprécie que moyennement refaire un jeu pour en voir différents aspects, aussi 30 euros pour un run d’une poignée de minutes, je trouve ça clairement exagéré. Aussi, l’achat en doit être fait qu’en connaissance de cause mais je pense clairement que Kojima et ses équipes jouent sur le fan service pour s’en mettre plein les poches, sachant pertinemment que tous les adorateurs de Snake vont craquer sans broncher, et je trouve ça clairement dommage. Quoi qu’il en soit, Ground Zeroes est une belle promesse pour The Phantom Pain, qui sera indéniablement un excellent jeu !