Douglas Kennedy est l’un des auteurs les plus populaires de ces dernières années, en témoignent son nombre de romans, leurs nombreuses traductions ou les pris qu’il a reçu. Il est également l’un des rares auteurs que je suis et dont je lis la quasi totalité des oeuvres … Aujourd’hui, je viens de finir la lecture de La femme du Ve, que je vais vous présenter.
Pour ce roman, Douglas Kennedy a décidé de situer l’action à Paris, notre chère capitale. On y retrouve Harry Ricks, ancien universitaire limogé, séparé de sa femme, fauché comme le blé et qui n’a plus de contact avec sa fille. Tous les proches de son « ancienne vie » lui ont tourné le dos. Livré à lui-même dans un pays qui n’est pas le sien et avec pour chimère l’écriture de son premier roman, Harry Ricks va faire la connaissance de Margit Kàdàr. Rapidement, toutes ses certitudes seront ébranlées par un avenir qui peut être aussi sombre que son passé …
Une nouvelle fois, on retrouve du grand Douglas Kennedy. Bien loin de la capitale du romantisme et de la mode, l’auteur nous entraîne dans un Paris sombre, de trafics illégaux et d’immigrés, notamment Turcs. L’atmosphère est lourde et oppressante, bien loin du Pont des Arts. Où comment désacraliser une ville.
Douglas Kennedy aime se prêter, à travers ses romans, à noter les différences entre Europe et Amérique, en livrant une analyse critique et parfois acerbe de celle-ci. Et, dans La femme du Ve, on retrouve cet aspect. Dans une Amérique puritaine où transgression rime avec punition, Harri Ricks a été châtié. Tandis que lorsqu’il présente les faits à une Margit Kàdàr Européenne, celle-ci se montre plus compréhensive et ouverte d’esprit.
Comme toujours avec cet auteur, l’action s’enchaîne quasi sans répit. Du début à la fin, on ne s’ennuie pas, notamment grâce à un style d’écriture juste et précis. Spécialisé dans le thriller psychologique à la base, puis s’essayant avec succès à l’histoire tragique d’amour avec La poursuite du bonheur, Douglas Kennedy a mêlé pour la première fois du paranormal dans ce roman. Bien que j’ai lu de nombreuses critiques trouvant ce roman moins à la hauteur que les précédents, je dois avouer m’être délecté avec autant plaisir de ces 400 pages (que j’ai englouti en deux jours, c’est dire …) que des précédentes œuvres de cet auteur. D’autant plus que l’intrigue, assez complexe, m’a égaré à plusieurs reprises, jusqu’au dénouement. Monsieur Kennedy (on parle toujours de Douglas, hein) a plus d’une corde à son arc et on peut dire qu’il sait les maîtriser.