Lorsque j’ai accepté de recevoir ce livre, le confinement n’avait pas encore commencé et je savais que son thème pouvait me filer un peu les chocottes, à la manière de Rosemary’s baby (que je vous conseille si vous ne l’avez déjà lu)…
Et effectivement, c’est un peu le cas, surtout en ce moment, chocottes garanties !! Ce qui est flippant et bien fait avec ce roman, est le contexte extrêmement proche de nous dans lequel vit la narratrice.
Le lecteur peut se croire plongé dans l’ambiance récente des manifestations des gilets jaunes, sauf qu’ici le pays est également confronté à la canicule et à la montée manifeste des extrêmes qui accèdent alors au pouvoir dans un contexte de migration forte. Et notre narratrice n’est pas loin d’attribuer tous ces événements à sa rencontre avec l’autre, cet homme étrange et fascinant, à la fois laid et séduisant, rencontré chez des amis et dont elle deviendra l’amante, la proie, la victime au départ consentante.
Pourtant, cette femme a tout pour être heureuse, un mari aimant et attentionné, Paul, une adolescente lumineuse et artiste, Violette, mais elle a succombé à celui qu’elle nommera très vite le diable et dont elle verra les manifestations dorénavant partout.
Le mal et la violence semblent en effet s’être répandus en France comme une épidémie, dont même le Musée pour lequel elle travaille ne sera épargné.
Est-elle seulement une femme sous l’influence d’un manipulateur pervers narcissique ? Ou bien une personne sensible devenue paranoïaque et malade ?
Ce sera au lecteur d’en juger, en lisant ce récit extrêmement troublant dans lequel se démène un personnage de femme d’âge mûr, citadine et intellectuelle, en pleine remise en question spirituelle. J’ai lu ce roman, très bien écrit, avec avidité et tension.