Je pense que vous tous, lecteurs et lectrices de cet article, vous avez déjà entendu parler de l’histoire de Victor de l’Aveyron, dit l’Enfant Sauvage. Et si ce n’est pas le cas, petit moment culture : l’histoire se déroule en 1797, peu après la Révolution. Dans le Tarn, un enfant est aperçu dans les bois par des chasseurs. Deux ans plus tard, il est à nouveau vu et est capturé. S’en suit alors un véritable engouement national autour de cet enfant couvert de cicatrices et qui paraît indomptable. Il est envoyé dans un orphelinat, mais l’intérêt que lui porte la communauté scientifique l’emporte et il est transféré à l’Ecole Centrale, dirigée par l’abbé Bonnaterre. Les hommes ont tenté de lui inculquer un comportement civilisé, en vain. C’est alors que le docteur Itard s’en charge et tente, à son tour, de l’insérer dans la vie sociale. Car, ce qu’il faut savoir, c’est que Victor ne parle pas, Victor vole, Victor est sale. Quoi de plus normal après avoir été abandonné et survécu par ses propres moyens dans la nature ? Aidé par la bonne madame Guérin, c’est un travail de longue haleine qui attend le docteur Itard, car il faut tout apprendre à cet enfant, et ce alors qu’il est quasi adolescent.
Honnêtement, je pense que mes attentes étaient trop élevées envers ce petit livre. Je m’attendais à quelque chose de plus développé, de plus romancé. Mais les faits sont simplement relatés par Boyle. Certes, il ne pouvait pas écrire un dictionnaire à propos de cette histoire, mais je m’attendais à plus de 110 pages. Je m’attendais à plus de précisions, à ce que le lien qui unit Victor et le docteur Itard soit plus développé. Au lieu de quoi, cette étape est quasi sauté, sauf quand il est fier lorsqu’il progresse ou est énervé lorsqu’il régresse. On a déjà quasi 50 pages le temps que Victor arrive à Paris sous l’aile dudit docteur, ça enlève déjà du contenu.
Si on zappe néanmoins mes attentes, c’est un bon petit livre. Pas de détails superflus, un récit simple et assez dénué d’émotions, simplement là pour nous raconter l’histoire. Pas de mots sortis de nul part non plus. C’est vraiment un livre à lire par curiosité pour en apprendre un peu plus à propos de cette histoire extraordinaire, et non pas pour être touché par une histoire.
Je recommande néanmoins – pour ceux qui ne l’auraient pas vu – l’adaptation cinématographique de François Truffaut. Le film a plus de 50 ans, mais est vraiment bien transposé.