Dans l’ensemble, j’ai apprécié ce roman de Guillaume Sire même si j’ai été déçue par plusieurs aspects, sur lesquels je reviendrai au fil de la chronique. Le sujet en lui-même, présenté par la quatrième de couverture était intéressant. Surtout les questions posées : « Que deviendrait le monde sans Internet ? Quels dieux remplaceraient ceux de la Silicon Valley ? » Deux interrogations qui laissaient espérer une utopie/dystopie tout à fait captivante. Je me suis donc attelée à ce petit livre avec envie et détermination.
On entre alors dans ce début de roman in medias res, les phrases sont courtes, l’action se déroule vite et j’ai tout de suite été propulsée au milieu de la scène avec les personnages. D’autant plus que tout est décrit de manière à ce qu’on puisse bien se représenter les choses, comme un tableau. Et j’ai vu ce tableau, cette scène a travers les yeux du personnage principal, Robin. Personnage tordu, étrange et marginal. Sociopathe ? Il déforme le réel en s’aidant de métaphores, d’images qui rendent le récit plus coloré. Sous des nuances ternes, grises et presque noires. Un homme qui me fait penser au personnage principal de Mr. Robot, désemparé face au monde qui l’entoure, et que le livre cite lui-même.
Par ailleurs, une forte tension sexuelle vient s’accumuler au caractère de ce personnage déjà pourvu de bizarrerie. Cette sexualité presque omniprésente m’a parfois dérangée. Je ne savais pas quoi en penser. Fait-elle seulement partie du personnage ? A-t-elle une importance capitale dans l’histoire ? Elle m’a déstabilisée, et je ne sais toujours pas où la situer.
De plus, Robin se compare à Épiméthée, reléguant à Paul le rôle de Prométhée. Un nom mythologique pour chacune des deux parties du livre. Dans la première, Prométhée. Paul est au-dessus, il contrôle, il sait. Dans la deuxième, Épiméthée. Robin reprend le flambeau, mais il pense et se rend compte bien trop tard. Les deux personnages du livre correspondent à ceux de la mythologie. A ceci près que le mythe se retrouve inversé. C’est Prométhée qui demande de l’aide à son frère – son ami –, non pas pour dérober une chose aux Dieux – ceux de la Silicon Valley –, mais pour la détruire. Néanmoins, Épiméthée reste lui-même, je ne vous en dis pas plus.
Finalement, la présence de la mythologie fait entrer Internet et la technologie dans la littérature. C’est un sujet littéraire à n’en pas douter. Cependant, incorporées à l’histoire-même, les descriptions de la vie antérieure des deux hommes sont parfois lentes et ralentissent l’action. Tout au long du livre, j’ai attendu la réponse aux questions de la 4è de couverture, sans jamais la recevoir.
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