De toute évidence, « Résonances » n’est pas la référence littéraire de Pierre Bordage. Une valeur sûre certes. Mais qui vous laisse sur votre faim. Vous gardez néanmoins l’appétit de dévorer chaque ligne de l’ouvrage. Bordage crée de nouveau un univers futuriste autour des deux personnages principaux. Sohin, Erwack doté du pouvoir de prescience et Eloya, l’élue Salahamite.
Une attaque titanesque de créatures énergétiques menace l’astroport de DerEstap. Sohin, responsable de l’unité chargée de protéger l’astroport, met tout en oeuvre pour éliminer la menace. De multiples dégâts et de nombreuses victimes sont enregistrées, mais la reine des créatures est abattue. Cette manœuvre mortelle attribue le statut de héros au commandant Sohin.
Un statut ignoré par le pilote. Sa rencontre avec Eloya, jeune femme mystérieuse au destin tracé par les traditions de son peuple, occupe son esprit. Par un phénomène inconnu, leurs destins sont désormais liés par l’amour.
Soumise à une religion qui marque la supériorité de l’homme, Eloya entame un voyage remuant. Le petit groupe de Salahamites subit de nombreuses attaques, avant d’atteindre tant bien que mal, leur destination finale.
Le jeune Sohinn répond aussi à une intuition, son instinct. Sa chasse poursuite n’a pour unique but que de trouver l’Accord, forme d’épanouissement de son peuple. La route pour rejoindre la jeune femme n’est pas simple et est semée d’embûches. Leur union semble primordiale pour l’ordre de l’univers.
Bordage nous emmène avec sa plume dans l’histoire qu’il souhaite nous compter sans que nous ne nous perdions en route. De nouveau, les liens avec notre monde sont présents. La religion d’Eloya, semblable à d’autres existantes, interroge la position féminine dans notre société. D’ailleurs, l’auteur nous propose une femme rebelle, capable de s’opposer aux idéaux jusqu’alors inattaqués. C’est surement pour cela qu’une sorte d’admiration née envers Eloya, l’élue.
Cependant, je regrette que le corps de l’histoire apparaisse dans la dernière centaine de pages de l’ouvrage. J’ai eu la sensation de lire deux histoires différentes. L’une est trépidante, pleine d’action. Tandis que la seconde, celle de Sohin est assez monotone avant les derniers chapitres de « Résonances ».