Avec Maestros, les éditions HiComics nous font entrer dans l’esprit brillamment dérangé du (très) talentueux Steve Skroce. Un désopilant voyage dont personne ne sort indemne !
Le Maestro, c’est autant l’omnipotent architecte de l’univers connu (et inconnu) qu’un effroyable connard impénitent. Aussi, quand Mardock, un sorcier en état de décomposition avancée, sort des limbes pour mettre fin à son règne tyrannique, il ne se trouve pas grand monde pour le pleurer. Will, banni sur Terre où il pratique désormais une magie douteuse dans des bars qui ne le sont pas moins, fait incontestablement partie de ceux-là. Seulement voilà, bien que honni, rudoyé et vilipendé, il n’en reste pas moins le fils du Maestro et le dernier survivant de la lignée des Kazhar. De ce fait, il hérite des pouvoirs de son père autant que de ses ennemis. Ils sont nombreux, coriaces, souvent un peu cons et Will va devoir démontrer qu’il a suffisamment de capacités (ou de chance) pour les vaincre !
Issu du sérail Marvel Comics (où il a collaboré sur des séries comme Spider-Man, Wolverine et Cable), Steve Skroce a fait un crochet par le cinéma (notamment comme story-boarder sur Matrix) avant de revenir aux comics en 2016. Avec Maestros, il nous livre son œuvre la plus aboutie et la plus magistrale. Jouissant d’un scénario survitaminé et complètement délirant, Maestros accroche les lecteurs dès les premières cases. On y découvre une série fantasque, délicieusement ordurière et qui fourmille de mille et un détails tant dans les dialogues percutants que dans les dessins. Ces derniers sont d’ailleurs à la hauteur du scénario car on constate immédiatement qu’un soin tout particulier a été apporté à chacune des nombreuses cases que contient le comic-book. On se plaît d’ailleurs à détailler l’imagination malade créative qui a fait naître cette histoire et à y débusquer les très nombreuses références à la culture populaire que Steve Skroce a disséminées çà et là.
Soutenu par l’irréprochable travail de coloriste de Dave Stewart et par celui de Fonografiks à la conception graphique, Maestros a été méritoirement nommé dans la catégorie « Best New Series » aux prestigieux Eisner Awards en 2018. Seul petit regret, c’est finalement Black Bolt (Marvel) qui a obtenu le prix.
Cependant, et ce sera notre conclusion, Maestros aurait été un joli vainqueur pour ce prix. Drôle, insensé, original et fabuleusement extravagant, … le mot chef-d’œuvre n’est pas loin !
Maestros, un comics signé Steve Skroce et édité par HiComics.
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