Aujourd’hui, nous nous arrêtons sur un petit jeu édité par Gigamic et qui va nous plonger dans une lutte d’influence très bédéesque entre les agences de renseignement française, russe et américaine. Que le meilleur (menteur) gagne…
Quand elle a isolé par accident une souche virale mortelle (et donc potentiellement une arme bactériologique redoutable), la microbiologiste Nicole Gomez a immédiatement su que sa découverte la mettait en danger. Se sachant surveillée par les plus puissantes agences de renseignement de la planète, elle choisit de dérober la source virale et prend contact avec Thomas, un ami de confiance et journaliste au New York Times. La foule représentant la meilleure des protections, ils se fixent rendez-vous au cœur de Mexico City, en pleine Fête des Morts. Mais Thomas ne s’y montre pas. En rentrant dans sa chambre d’hôtel, Nicole y découvre le corps sans vie de son ami. Autour de lui, des agents de la DGSE, du KGB et de la CIA. A peine a-t-elle franchi la porte que déjà, tous se rejettent la responsabilité de la mort de Thomas et tentent de gagner sa confiance. A qui Nicole peut-elle vraiment se fier ?
Lutte d’influence, révélations et piteux mensonges…
Mission Calaveras est un jeu qui se joue par équipe, chaque joueur incarnant un des deux membres d’une des célèbres agences de renseignement. L’objectif de chacun sera de gagner la confiance de Nicole en évitant d’accumuler les points de suspicion, voire mieux, en faisant planer le doute sur l’innocence des agences concurrentes. Comment ? En jouant des cartes Lieu qui tantôt innocenteront des joueurs et tantôt en accuseront d’autres. Mais ne dévoilons pas ici tous les secrets des règles (par ailleurs très facilement assimilables). Gigamic l’a très bien fait dans une courte et efficace vidéo explicative. Elle vous donnera toutes les clefs du jeu.
Dans Mission Calaveras, nous avons particulièrement apprécié le jeu par équipe (idéalement à trois équipes). Cette configuration impose aux joueurs de prêter réellement attention à ce que fait son coéquipier, de tenter de le protéger des accusations malveillantes tout en s’assurant qu’un concurrent sera toujours plus suspect que lui (ou elle). De même, il permet aussi d’adapter ses stratégies en cours de jeu comme par exemple de sacrifier un membre de l’équipe en fin de partie si son partenaire est bien placé pour gagner (ou conserver) la confiance de Nicole. Bref, un jeu qui est plus subtil qu’il n’y paraît et où le moindre faux pas est toujours susceptible de vous faire perdre une confiance durement acquise.
En outre, l’univers très neuvième art qui sert de fil conducteur au jeu est particulièrement agréable. Dans les illustrations des cartes, dans les couleurs et jusque dans le livret de règles, la BD est omniprésente et confère au jeu un visuel qui flatte l’œil. Ça ne gâche rien.
En conclusion, Mission Calaveras est un jeu extrêmement simple à prendre en main. Il offre des parties dynamiques, tendues et riches en interactions (et en protestations offusquées) !
Mission Calaveras, un jeu de Henri Kermarrec, illustré par Philippe Auger et édité par Gigamic
Nombre de joueurs : 2 à 6
Âge : dès 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 minutes