Après nous avoir permis de découvrir leur univers au travers de Monkey Bizness, les éditions Ankama (et plus précisément leur label 619) nous entrainent désormais à la rencontre de Jun, une ancienne combattante brisée et souffrant d’un trouble de stress post-traumatique (PTSD). Une rencontre touchante, violente et particulièrement introspective.
A son retour du front, c’est une vie d’abandon et de dépendance que découvre Jun. Désormais sans domicile fixe et accroc aux anti-dépresseurs qui l’aident à gérer son trouble de stress post-traumatique (du moins le pense-t-elle), elle cache en elle une colère palpable. Une colère à l’encontre du gouvernement, qu’elle a tant servi et qui ne se soucie plus guère d’elle, à l’encontre des gangs du quartier, qui profitent de la détresse des anciens combattants en leur revendant des drogues toujours plus dures, et peut-être aussi à l’encontre d’elle-même. Pourtant, une rencontre avec Léona et son fils Bao pourrait bien tout faire basculer.
A l’évidence, P.T.S.D. est un album d’une rare intelligence. Avec un scénario parfaitement maîtrisé et un coup de crayon qui nous ferait presque goûter l’horreur du front comme celle des rues de cette ville asiatique anonyme où Jun est contrainte de passer ses nuits, P.T.S.D. ébranle nos certitudes. Bien au-delà du trouble de stress post-traumatique et de la voix qu’il veut être pour ceux qui en souffrent, cet album nous questionne sur de nombreux autres sujets.
Déjà, il nous interroge sur la place que l’on réserve à ceux qu’on ne juge plus utiles, à ceux qui n’ont pas les ressources physiques, morales ou tout simplement financières pour se joindre à la meute bêlante des quidams. Ensuite, il évoque le bien-fondé des combats que l’on choisit de mener et pose la question de l’altruisme et de la fierté mal placée qui, parfois, nous le fait rejeter. Enfin, il met en scène le refuge que l’on pense trouver dans des substances qui ne font qu’aggraver la souffrance mais surtout, il s’arrête sur la volonté qui est nécessaire pour changer et sur la confiance qu’il faut regagner dès lors qu’on l’a perdue.
Bref, bien que nerveuses et dépaysantes, les 192 planches que compte P.T.S.D font aussi preuve d’une grande maturité et sont peut-être le chemin vers une toujours nécessaire introspection.
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