Avec une de ses dernières nouveautés, Pappy Winchester, l’éditeur Blue Orange nous glisse dans la peau de cowboys à la fois endeuillés et avides (enfin surtout avides). Bienvenue dans une famille où l’héritage se partage à coups d’enchères débridées et de bluff éhonté…
Pappy Winchester vient de casser sa pipe. La nouvelle est tombée ce matin et déjà, vous vous précipitez dans le ranch familial. L’heure n’est pas (encore) au deuil, il faut d’abord se partager le magot de Pappy que chacun sait particulièrement juteux. Et vous le savez, ce partage n’a aucune chance de se faire dans la sérénité et l’harmonie. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que Pappy Winchester a explicitement spécifié dans son testament qu’à l’issue du partage des terres, le plus riche d’entre vous deviendrait le nouveau chef de famille. Ça risque de sentir la poudre autour de la table familiale…
Un notaire ? Et pourquoi pas une bastos à la place ?
Pappy Winchester est donc un jeu d’enchères et de bluff où les joueurs vont devoir se partager les 19 parcelles de terrain représentées sur le plateau de jeu. Une par une, les parcelles vont être proposées aux enchères et seront remportées par les enchérisseurs les plus généreux. Jusque-là, rien de très compliqué mais évidemment, tout le sel du jeu réside dans les objectifs que chercheront à remplir les joueurs et dans les bonus que chaque parcelle sera susceptible de leur octroyer.
En effet, les différentes parcelles ne sont pas de valeur égale et celles qui contiennent une mine ou le ranch (où il se murmure que Pappy Winchester aurait planqué une partie de son magot) seront les plus convoitées. En plus, chaque joueur cherchera à la fois à remplir des objectifs personnels et secrets et des objectifs communs, particulièrement rétributifs. Ajoutez à cela les bonus qui permettent entre autres de récupérer les pourboires du saloon ou de prendre connaissance d’une carte face cachée (oui oui, même celle d’un adversaire) et tous les ingrédients seront réunis pour une course à l’héritage aussi riche en coups bas qu’en coups de bluff !
Duels, fourberie, … pas de quartier sur les dernières volontés !
Très simple à prendre en main, Pappy Winchester ne manque cependant pas de rebondissements. Souvent, les parcelles sont âprement disputées et il n’est pas rare que l’enchère se termine par un duel en bonne et due forme. La variété des cartes Objectif (communs comme personnels) permet d’orienter la stratégie des différents joueurs mais attention à celui qui ne saura pas faire preuve d’une certaine subtilité dans ses manœuvres, il y a fort à parier que ses adversaires ne feront preuve d’aucune clémence à son égard. Esprit du Far West quand tu nous tiens…
En outre, Pappy Winchester séduit par son matériel conséquent et par ses illustrations très orientées cartoon. D’emblée, il plaît aux plus jeunes et ça tombe bien, il est jouable dès huit ans.
En conclusion, Pappy Winchester se révèle un très bon jeu d’enchères et de bluff saupoudré d’un soupçon de fourberie. Il prend place dans un cadre qui séduit toujours, le western, et offre des parties rapides, tendues et toujours disputées.
Pappy Winchester, un jeu de Jérémy Pinget, illustré par Sylvain Aublin et édité par Blue Orange.
Nombre de joueurs : 3 à 5
Âge : dès 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 à 40 minutes