Ça y’est. La Paris Games Week est de retour. Après 3 ans d’interruption dû à l’épidémie de Covid-19, le grand salon français dédié aux jeux vidéo a rouvert ses portes du 2 au 6 Novembre dernier.
Cette Paris Games Week 2022 baptisée « Restart » s’appuie davantage sur le fait qu’il s’agit d’une édition de « reprise » plus qu’une édition XXL comme les précédentes. Et pour cause, le salon a accueilli son public sur 1 hall contre 3 habituellement. Cela n’a pas empêché pour autant les passionnés et acteurs de l’industrie du jeu vidéo de répondre à l’appel.
Au programme : 117 exposants dont la présence des 3 constructeurs, Nintendo, Xbox / Microsoft et Sony, avec une petite spécificité quand même pour Sony qui a dû collaborer avec Fnac pour être présent cette année. Mais également quelques nouveautés jouables comme Forspoken, Crisis Core: Final Fantasy VII, Street Fighter 6, Just Dance 2023, Wo Long : Fallen Dynasty, Dordogne, The Last Case of Benedict Fox, ou encore Life of P pour ne citer qu’eux.
D’après la présidente du SELL (Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs et organisateur de la Paris Games Week), 7 français sur 10 jouent au moins occasionnellement aux jeux vidéo en France, mais surtout, 150 000 visiteurs ont foulé le sol du Pavillon 1 du Parc des Expositions Porte de Versailles en 2022 (contre 319 000 en 2019). Parmi ces visiteurs, 5 ministres ont arpenté les couloirs du salon cette année, signe d’une reconnaissance de la place occupée par les jeux vidéo aux yeux des politiques.
Top ou flop cette Paris Games Week Restart ? Nous nous sommes rendus sur place pour vous apporter quelques éléments de réponse.
Des stands et des retrouvailles
Nous avons pu nous rendre à la Paris Games Week lors de la soirée presse, mais aussi le weekend pour pouvoir comparer l’affluence. Quel bonheur de revoir tout ce beau monde ! Streamers, éditeurs, RP, ou encore amis blogueurs, heureux de se retrouver à travers des « cela fait longtemps qu’on ne s’est pas croisé ! » ou « on se rencontre enfin ! ». Qui plus est, la billetterie du samedi et du dimanche ont été vite pris d’assaut puisque sold dès les premiers jours du salon. Très bon choix de la part des organisateurs d’avoir limité les entrées, cela a permis d’arpenter les couloirs de la PGW avec beaucoup plus de plaisir.
Si nous devions parler des stands, celui qui offrait le plus de jeux était sans conteste celui de Microsoft, Xbox, avec pas moins de 900m2. Il était possible de jouer à eFootball 2023 mais pas que. Une zone Xbox Game Pass était présente avec des jeux en avant-première comme Lies of P, Pentiment, The Last Case of Benedict Fox, ou Planet of Lana, mais d’autres jeux complètent cette liste comme Age of Empire 4, Persona 5 Royal, Two point Campus, Roboquest, Tinykin, Gunfire Reborn. Grounded. Pour les jeux de simulation comme Forza Horizon 5 ou encore Microsoft Flight Simulator, une autre zone dédiée attendait les joueurs !
Cette année, nous avons remarqué une certaine tendance pour les LEGO, comme en témoigne cette Xbox qu’on aurait presque envie de la ramener chez soi.
Du côté de Nintendo rien de nouveau, puisque tous les jeux proposés sont sortis, mais cela vous permettra peut-être de confirmer vos futurs achats à l’approche de Noël 😉. Comme toujours, les tournois immanquables mais toujours bouillants de Smash Ultimate, Mario Kart 8, mais aussi Mario Strikers Battle League Football et de Splatoon 3.
Et pour les jeux solos, vous retrouverez le récent Bayonetta 3, Xenoblade Chronicles 3, mais également des jeux qui peuvent se jouer à plusieurs comme Monster Hunter Rise Sunbreak 3, et Nintendo Switch Sports.
Pas très loin, se tenait la zone Ubisoft. Pour les amoureux de Just Dance, un espace dédié était là rien que pour vous ! L’occasion de tester la tracklist 2023 sur scène et toujours animée par la rayonnante FairyDina. Autre activité qui a amené beaucoup de monde, mais avec plus de temps passé dans la file d’attente qu’une fois à l’intérieur : l’exposition Immersive d’Assassin’s Creed. Skull & Bones n’était malheureusement pas jouable (vous aviez droit par contre à une vidéo de présentation), mais par contre Mario + Lapins Crétins : Sparks of Hope était jouable pendant le salon.
Pour les fans de One Piece c’était clairement direction le stand Bandai Namco qu’il fallait être avec One Piece Odyssey ! Jouable durant toute la durée du salon, ce J-RPG a été développé avec la participation directe d’Eiichiro Oda, l’auteur de One Piece, qui a contribué à la conception des nouveaux personnages. Changement de registre avec The Dark Picture : The Devil Inside Me, qui est le 4ème et dernier volet de la saison 1 de The Dark Picture Anthology (Man of Medan, Little Hope, House of Ashes) qui est également jouable en avant-première. Et enfin pour les amoureux de jeux de combat, en plus de Street Fighter 6 que vous pouvez tester sur le stand Capcom, vous avez eu droit à quelques bornes DBFighterZ, Jojo’s Bizarre Adventure All-Star Battle et Tekken 7 pour vous affronter !
De nombreuses animations étaient également au rendez-vous, comme les trophées de l’esport que nous avons eu la chance d’assister sur la scène PGW pour voir Laure Vallée se faire couronner « personnalité esport féminine de l’année », mais également la Karmine Corp gagner plusieurs prix comme l’« équipe de l’année », « structure de l’année » et Kameto bien sûr qui remporte le prix de la « personnalité masculine esport de l’année ».
L’esport était bien à l’honneur à la PGW à travers ses jeux compétitifs sur la scène PGW (Rocket League, League of Legends), Asus ROG (Clash of Clans), Ubisoft (Rainbow 6), et dans une outre mesure, avec le stand Vitality.
Autre fait rare, il était également possible d’acheter la Playstation 5 sur le stand de la Fnac ! Évidemment sous réserve de disponibilité, mais premier arrivé premier servi. En plus des boutiques (que ce soit jeux vidéo ou mangas), vous aviez également le très célèbre stand Discord mais aussi celui de Tiktok la 1ère fois, sponsor de la Paris Games Week.
Les jeux que nous avons pu tester
Sincèrement la meilleure expérience et l’attraction phare de cette Paris Games Week Restart était sans doute l’EVA (Esports Virtual Arenas) avec ses 500m2 dédiés à l’esport et à la Réalité virtuelle. Il fallait clairement s’armer de patience pour accéder à l’activité (très longue file d’attente). Le jeu en question : After-H, un FPS VR en free roaming. Beaucoup définissent le concept comme le futur de l’esport ! Une expérience client globale réussie grâce à la bienveillance du staff mais aussi la miniaturisation technologique possible avec le HTC Vive. Alors envie de jouer à un FPS en réalité virtuelle et développer votre esprit d’équipe ? Tournez-vous assurément vers EVA !
Parmi les jeux testés, l’une des bonnes surprises fut Street Fighter 6. Peut-être est-ce aussi dû à un match gagné 2-1 ? Plus sérieusement, nous avons trouvé le jeu bien plus nerveux, plus fluide, plus beau visuellement, avec des nouveaux personnages qui semblent plutôt intéressants. Autant vous dire que Street Fighter 6 est enfin ce Street Fighter tant attendu qu’aurait dû être Street Fighter V.
Du côté du stand Made in France, deux jeux indé ont retenu notre attention : Dordogne et Chants of Sennat. Le premier par son univers tout en poésie et en aquarelle, et le second par son ingéniosité et son approche très particulière de vous apprendre une langue à travers des énigmes et autour du mythe de la tour de Babel.
Nous n’avons pas manqué de jouer à Forspoken de chez Square Enix; qui après un léger temps d’adaptation avec les commandes, nous a laissé quelque peu sur notre faim. Nous aurions voulu explorer encore plus. Autre paire de manches pour Lies of P, qui n’a fait que confirmer la hype qu’on avait de ce jeu. Ce Souls-like propose de bonnes sensations, un univers graphique très séduisant et des mécaniques plutôt bien huilées, mais l’équilibrage des boss est peut être à peaufiner.
Dans la même veine, nous avons plutôt bien aimé Wo long Fallen Dynasty, qui par son approche, est moins punitif qu’un Nioh, mais plus cordé qu’un Ghost of Tsushima, bien que les mécaniques des parades nous a rappelé ce dernier..Et enfin petit coup de cœur pour The Last case of Benedict Fox qui est un habile mélange de metroidvania, jeu d’enquête et de Lovecraft.
Mention spécial pour un stand qui nous a poussé dans nos retranchements, celui de CapGame ! Derrière ce nom se cache une association qui agit pour améliorer l’accessibilité aux jeux vidéo pour les personnes en situation de handicap. Nous avons donc pu tester un système clavier + molette de souris entièrement possible à prendre en main d’une seule main (gauche ou droite) pour une partie de Crash Team Racing, ou encore la manette adaptative sur Xbox pour des parties de Rocket League. Clairement il aurait fallu bien plus de visibilité à ce stand pour un sujet aussi important et force est de constater que Microsoft semble prendre le sujet bien plus aux sérieux que d’autres acteurs de l’industrie.
Nos déceptions
Si vous vous demandiez pourquoi nous n’avons pas parlé plus tôt du stand Playstation, ou plutôt du stand Playstation x Fnac, c’est parce qu’il était sans doute le moins fourni. Beaucoup moins imposant, octroyé de sa célèbre mezzanine pour les invités VIP, le stand Playstation proposait quelques activités (photo + maquillage) autour de God of War sans pouvoir y jouer, et de très belles statues issues de la franchise Horizon Forbidden West ainsi qu’une zone dédié Playstation Plus. Malheureusement, pas de jeux jouables, sans doute expliqué par la réticence de l’éditeur japonais vis à vis de la pandémie ou bien pour laisser aux joueurs, la pleine liberté d’avoir les meilleures conditions pour jouer aux derniers titres phares du catalogue Playstation (c’est-à-dire chez soi). Du pas de PS VR2 à l’horizon et ça c’était bien dommage également.
Quoi qu’il en soit, il était également trop beau d’espérer y avoir quoi que ce soit autour de Tekken 8, mais cela est presque rattrapé par les folles animations qu’il y a pu avoir tout au long du weekend sur le stand Bandai Namco.
En conclusion
Très honnêtement nous avons passé une bonne Paris Games Week Restart. Ce fut un plaisir de retrouver cette effervescence, les passionnées ou tout simplement la Paris Games Week tout court. Les challenges imposés par la crise sanitaire rendent la Paris Games Week privée de son plein potentiel (tour du salon un peu trop rapide, hall plus petit, moins de stands que prévus etc.).
Nous pouvons quand même souligner que l’absence de nouveautés et d’exclusivité à tester, de certains éditeurs (Activision ? THQ Nordic ? Warner Bros?), un stand Playstation sous exploité, s’est tout de même fait sentir.
Nous comprenons que l’effort a été mis ailleurs : ce fut beaucoup plus agréable d’arpenter les couloirs de la Paris Games Week quelque soit le jour. Plus convivial, plus intimiste.
Ceci dit, au vu des chiffres encourageants de cette reprise, nul doute que cela laisse présager du meilleur pour l’avenir du salon !