Plus habituée aux thrillers à l’américaine même si nous avons en France, plusieurs auteurs qui n’ont pas à rougir, je ne connaissais pas Franck Thilliez mais n’avais entendu que de bonnes critiques à son sujet. Du coup je me suis laissée tenter par « Puzzle » et je n’ai pas été déçue. Je l’ai lu en moins d’un week-end tellement j’étais happée par cette histoire addictive. Tout comme Ilan Dessidet, principal acteur de ce roman, on est captivé par ce jeu ou plutôt par l’histoire, à la limite de la raison.
Tout est écrit de façon captivante, plein de rebondissements, le tout sous forme de petits chapitres piégeants, à chaque fois on se dit: « les chapitres sont courts. Allez, un de plus ! » et on se retrouve à lire une heure supplémentaire sans même s’en rendre compte. On est en France, on reconnaît les paysages, les villes et ça nous entraîne encore plus. La fin, quant à elle, est inattendue et très intelligemment écrite, du grand art ! L’auteur nous emmène dès les premières lignes dans l’univers sombre de la psychologie ou psychothérapie sous toutes ses formes, il continue en nous triturant les neurones tout au long du roman. A chaque ligne, à chaque page, on se demande qui manipule qui et dès les premiers chapitres on n’a qu’une hâte : connaitre le dénouement de ce jeu !
Tout commence sur la discussion entre un malade mental, Lucas Chardon, auteur du massacre de huit personnes un an auparavant, et son médecin. Bon dans le temps d’un an et nous découvrons, de par les yeux des inspecteurs, les lieux du crime et l’arrestation du meurtrier. Retour au présent et nous faisons connaissance avec Ilan, jeune homme lassé par la solitude, il vit dans l’ancienne maison de ses parents, disparus mystérieusement en mer deux ans plus tôt. Il est, ou plutôt était, fan de jeu de rôle, jeu vidéo et autres jeux pirates grandeur nature qui se pistent sur internet mêlant ainsi le virtuel au réel. Cela fait un an, depuis que sa petite amie, Chloé, l’a quitté, qu’il essaye de tourner la page pour se concentrer sur sa vie réelle, néanmoins peu réjouissante. Il essaye tout de même de résoudre l’énigme laissée par ses parents, talentueux chercheurs sur la mémoire humaine, quand, un beau jour, Chloé revient dans sa vie et le replonge dans un jeu : paranoïa avec à la clé 300 000€.
Paranoïa, ce jeu porte bien son nom : Ilan et Chloé, se retrouvent avec sept autres joueurs dans un ancien hôpital psychiatrique sombre, froid et rempli de mystère. Ainsi enfermés dans ce complexe au passif lourd : »crois moi, il s’est passé des choses pas jolies-jolies ici… » Toute l’équipe se voit confrontée à différentes règles : 1) quoi qu’il arrive, rien de ce que vous allez vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu. 2) l’un d’entre vous va mourir. 3)…
Entre jeu et réalité, où est la frontière ? Le cadavre retrouvé est-il réel ou un acteur complice du jeu ? Tout se trouble quand nous découvrons que Lucas Chardon fait aussi partie intégrante des murs de cet hôpital, est-il ici parmi eux ?Franck Thilliez alterne les personnages, tantôt Ilan, sur la plus grande partie du roman, perdu entre son inconscient, la réalité et la manipulation du jeu et tantôt Lucas Chardon, quelques mois après le massacre dont il est l’auteur, lui même interné, et en discussion avec son médecin. Déstabilisant, effrayant et en même temps attachant.
Ce roman est intriguant à souhait, chaque mot, chaque phrase ont leur signification, mes neurones en sont encore en ébullition.