Dans la longue liste des livres que j’ai lu, Se souvenir des jours de fête m’a marqué, et ce pour un petit moment. Ce roman est une véritable épopée à travers la Seconde Guerre Mondiale pour nos deux protagonistes, Etienne et Mélina.
On disait de la Première Guerre Mondiale qu’elle serait la Der des Ders. Ce n’était qu’un leurre. En 1939, l’atmosphère devient plus pesante et bon nombre de jeunes Français, encore insouciants et poussés par un élan de patriotisme, s’engagent dans l’armée lorsque la menace nazie se fait plus pressante. C’est le cas d’Etienne, jeune Toulousain, qui laisse derrière lui mère, femme et enfant nouveau-né. La France est rapidement vaincue et Etienne se retrouve alors prisonnier de l’ennemi, forcé à travailler pour son compte et ballotté de camps en camps à chaque nouvelle tentative d’évasion pour rejoindre les siens et sa patrie.
Restée au pays, sa femme, Mélina, tente de ne pas céder au désespoir que cause l’absence de son mari, mais surtout le manque que cette dernière cause. Pour cela, elle peut compter sur le soutien infaillible de sa belle-mère, mais également sur l’aide discrète mais non moins précieuse de ses voisins. Portée par l’espoir de revoir son mari un jour, Mélina s’engage alors dans la Résistance …
Étalé sur la totalité de la guerre (39-45), le roman retranscrit à la perfection l’évolution de la situation, autant d’un point de vue historique qu’au niveau des personnages. On retrouve de nombreux aspects de l’époque : les Français, certains de l’emporter et d’être à l’abri mais qui se font écraser en quelques jours grâce à la fameuse stratégie de la blitzkrieg des Allemands, ou encore les informations qui eurent du mal à circuler durant cette période, dû à la censure. L’Occupation, d’abord présente uniquement au Nord s’étale dans tout le pays pour finalement atteindre la zone libre et entraîner ainsi la Résistance. On sent que Signol a eu le souci du réalisme et un respect pour l’Histoire.
Bien que s’agissant d’une période sombre, j’ai beaucoup aimé le fait que qu’il n’y ait quasiment pas de personnages totalement mauvais. Le livre présente de nombreuses anecdotes et témoigne de multiples petits actes de solidarité qui eurent lieues, chose que l’on a souvent tendance à négliger. On retrouve ainsi une solidarité forte entre Résistants, des Allemands qui peuvent faire preuve d’humanité (ou être corrompus) ou encore une esprit de fraternité qui unit les prisonniers. L’espoir a également un rôle omniprésent dans ce livre. C’est ce qui raccroche bon nombre de nos personnages à la vie et qui les forcent à se battre. L’espoir de se revoir, l’espoir de connaître la paix et le bonheur, l’espoir de revivre des jours de fête. Beaucoup d’aspects qui ne sont pas au centre de l’attention lorsque l’on traite de cette période.
L’histoire en elle-même recèle de nombreux rebondissements, comme la période en fut empreinte. Combiné à cela des personnages vraiment attachants et une plume qui nous fait vivre l’histoire et vous retrouvez les ingrédients d’un livre que l’on n’a pas envie de quitter.