Décidément, dans le futur, quelque soit les thématiques, les combats à mort dans des arènes fermées semblent être la norme à laquelle on aura tous droit. Côté cinéma, Mad Max et le Dôme du Tonnerre, Gunnm (Alita), Rollerball, Battle Royale, Running Man, j’en passe surement beaucoup d’autres, le thème revient de manière récurrente avec quelques variantes à chaque fois.
Roll7, studio déjà à l’œuvre et reconnu sur la série de jeux OlliOlli (OlliOlli World avait déjà été testé sur notre site), à décidé de délaisser le skateboard et la zénitude pour passer aux rollers et armes aux poings, avec Rollerdrome.
L’idée de départ est plutôt originale, utiliser la base du skatepark pour le transformer en arène de combat est plutôt du jamais vu dans l’univers du jeu vidéo, et l’originalité est forcément une bouffé d’air frais dans des jeux parfois très (trop?) similaire de nos jours.
On est donc en 2030, et le spectacle du Rollerdrome est le phénomène à la mode produit par une grosse entreprise qui a forcément tout intérêt à ce que les gens y soient accro. Vous incarnez Kara Hassan, nouvelle venue dans le sport, et vous devrez monter les échelons et tenter d’arriver à la grande finale, dans des niveaux de plus en plus dangereux et mortels.
Sous la forme d’un shooter à la troisième personne, vous devrez donc éliminer les « Joueurs Maisons » pour terminer un niveau dans des arènes de tailles relativement réduite. L’originalité du jeu sera dans la façon de progresser dans ces arènes, grâce à vos rollers. Avec un arsenal plutôt réduit au départ, vous débloquerez au fur et a mesure de nouvelles armes qu’il faudra apprendre à utiliser, et à adapter par rapport à chaque type d’ennemis que vous rencontrez. Les simples pistolets suffiront à vous débarrasser rapidement des brutes avec leurs battes de baseball ou les snipers, mais vous aurez tout intérêt a utiliser des armes plus lourdes comme le fusil à pompe ou le lance roquettes, pour des ennemis en armure lourde.
A noter, que comme dans la plupart des tps, vous aurez une barre de vie, et des munitions limitées. Le seul moyen de recharger votre barre de vie sera d’éliminer vos adversaires, et récupérer les cristaux verts qu’ils lâchent une fois morts. Pour les munitions, ça sera complétement différent car vous devrez, à la manière d’un Tony Hawk’s pro skater, effectuer des tricks pour les récupérer, sachant que votre stock de munitions puisera dans une base commune. Je m’explique, chaque grind ou grab avec vos rollers, permettront de recharger toutes vos munitions progressivement, mais lorsque vous les utiliserez, vous en userez une partie pour chacune. Encore plus clairement, vous pouvez recharger au maximum, 12 munitions pour vos pistolets, 6 pour votre fusil à pompe, 2 pour votre lance grenades, ect … Utilisez 6 balles de vos pistolets, il ne vous restera plus que 3 balles dispo pour le fusil à pompe, et 1 pour le lance grenades. Il faudra donc bien réfléchir et vous adapter en permanence aux ennemis rencontrés pendant les combats, chacun ayant une faiblesse vis à vis d’une de vos armes spécifiques, a vous de trouver laquelle.
Vous avez compris le principe de base, vous déplacer dans l’Arène avec vos rollers, effectuer des grinds et des grabs pour recharger, éliminer les ennemis un par un, et récupérer de la vie si nécessaire, et continuez jusqu’à ce que le dernier morde la poussière, simple n’est ce pas ?
Et bien non, pas du tout, car les ennemis ne sont pas enclins a vous laisser gagner la partie, et vous vous retrouverez bien souvent submergé par un grand nombre d’ennemis, avec des capacités bien pénibles, que cela soit les snipers qui sont capables de vous one-shot très facilement, des roquettes qui vous filent le train non stop, ou des ennemis volants qui sont capables de vous écraser et empoisonner dans le même temps. Sans parler des lanceurs de rayons bleus toxiques qui polluent la piste, ou des gardes avec boucliers qui vous balancent des mines et sont capable de vous renverser en vous faisant énormément de dégâts. Le jeu nous vous laisse donc pas un instant de répit, et ne vous laisse pas non plus complétement dépourvu contre cela.
En plus de vos armes, Kara possède deux capacités, la première étant un ralenti, limité dans la durée, qui permet de prendre le temps de bien viser les ennemis et de faire du nettoyage sans trop subir de dégâts. La seconde est une esquive sous forme de roulades, qui avec le bon timing permet d’éviter l’intégralité des dégâts que l’on aurait pu recevoir.
Vous devrez apprendre à maitriser à la perfection ces deux capacités car elles vous permettront de progresser dans les niveaux jusqu’à la finale, sans ça, vous essuierez de nombreuses morts.
Enfin, comme dirait l’expression, à vaincre sans périls, on triomphe sans gloire, les développeurs ont pensés qu’en plus de frôler la mort a tout instant, il manquait encore un petit quelque chose pour ajouter une touche finale de piquant. Chaque niveau proposera donc des défis à réaliser, sachant que pour passer d’une étape à une étape, il faudra obligatoirement effectuer un nombre minimum. La encore, on va y retrouver quelques similitudes avec un Tony hawk’s, avec par exemple, celui de récolter tout les jetons de combo dans le niveau, qui rappelleront les fameux lettres S.K.A.T.E. à récupérer. De même pour certains tricks spécifiques à réaliser a des endroits précis, ou en tuant des ennemis particuliers. Ici encore, tout pourrait sembler assez simple, si on était pas entourés par des ennemis très agressifs en permanence.
Je vous invite d’ailleurs à regarder cette vidéo, qui présente le didacticiel du jeu, ainsi que quelques niveaux.
En trame de fond, vous aurez également quelques instants de répits, avec des séquences en vue à la première personne, permettant de suivre l’histoire du jeu. Vous apprendrez donc ce qu’il se trame vraiment derrière l’industrie du Rollerdrome et de la société Matterhorn qui le gère.
Pour ma part, j’ai apprécié le fun et la fluidité de déplacement de Kara, les développeurs ont fait du bon boulot, et les contrôles répondent au doigt et à l’œil, chose primordiale dans un jeu d’action avec un rythme si effréné. Chaque arène est bien pensée, et même si le principe de base est forcement redondant, on prend du plaisir à effectuer des figures et des kills dans un seul et même mouvement en sautant d’un half pipe à un autre, ou en grindant sur une rampe. Reste cependant la difficulté assez élevé, qui demande des réflexes aiguisés, et surtout plusieurs essais pour arriver à réaliser les défis, qui je le rappelle sont obligatoires pour la progression.
Le jeu propose également pas mal d’options d’accessibilité, mais cette fois pas seulement réservé aux personnes en situation de handicap, mais également pour ceux qui pourraient éprouver de la difficulté à finir les niveaux. Vous aurez donc la possibilité de réduire le niveau des dégâts, désactiver l’obligation des défis pour progresser dans l’histoire et pas mal d’autres paramètres aux petits oignons pour vous aider à apprécier le jeu sans trop souffrir.
Même si j’ai eu parfois envie de laisser tomber au regard de certains niveaux hardcore ou tricks difficiles à placer pour débloquer un défi, j’ai malgré tout insisté et réussi quand même à atteindre la fin du jeu, ce qui débloque le mode « Ca va saigner ». Ce mode vous permettra de refaire le jeu à zéro, avec simplement les ennemis qui vous feront des dégâts 1,5 fois plus important. Ouch, réservés aux vrais joueurs hardcores. Je sens que le trophée platine aura du mal à tomber pour pas mal de joueurs.
Pour terminer sur les graphismes et la bande son, le jeu à une touche années 70 dans son ensemble, de sa bande son, aux costumes des personnages, ainsi que dans la palette de couleurs assez terne, presque guerre froide, par moment. J’ai particulièrement apprécié la bande son parfaitement à l’aise avec le style du jeu.
En conclusion, Rollerdrome propose un mix de gameplays déjà existant pour former un nouveau genre de jeu, hybride entre le jeu d’action et le jeu de sport à roller. Le jeu a vraiment un rythme effréné et demande de souffler entre deux parties, au vu de l’intensité de chacune d’entre elles. Cela contraste forcément avec les productions précédentes de Roll7, et sera réservé sur la difficulté de base aux joueurs hardcore qui aiment souffrir pour arriver à leur fin. On demanderait presque un mode chill, où l’on pourrait se contenter de faire de points en faisant uniquement des tricks, mais hé, on sait jamais je tends une perche aux développeurs si jamais ils lisent ces quelques lignes !