Après avoir poncé la saga Saints Row dans tous les sens, Volition revient sur le devant de la scène avec une nouvelle franchise baptisée Agents of Mayhem. Si on semble retrouver de prime abord beaucoup de points communs avec le GTA-like déjanté, on constate bien vite que la donne est fondamentalement différente. Dans le bon ou le mauvais sens du terme ? Réponse tout de suite !
Cela fait quatre ans que le dernier épisode de Saints Row est sorti. De quoi laisser un temps conséquent aux développeurs pour nous pondre un jeu aux petits oignons. Présenté pour la première fois lors de l’E3 2016, Agents of Mayhem n’avait pas convaincu les foules. Pas plus que lors des quelques présentations privées auxquels les journalistes ont pu assister. Malheureusement, même si la formule s’est améliorée, on ne reste que moyennement convaincu.
New Soul
Le titre nous plonge pourtant dans un univers qui aurait pu s’avérer séduisant. Neo-Seoul est, comme son nom l’indique, une version fantasmée et futuriste de la capitale coréenne. Manque de bol pour ses habitants, une organisation terroriste du nom de Legion semble bien décidée à foutre un joyeux bordel dans tout cela, avec pour but ultime de contrôler le monde. Rien que ça. C’est là que les Agents of Mayhem débarquent pour tenter de calmer tout ce beau monde. L’agence contrôlée par Perséphone Brimstone (que les joueurs de Saints Row IV ont pu découvrir dans un des DLC du jeu) est composée d’une douzaine de héros qu’il va être possible de contrôler tout au long de l’aventure. Trois d’entre eux sont disponibles de base, tandis que les autres sont à déverrouiller au fil du temps. Si le character design des différents persos ne restera pas dans les annales, on apprécie en revanche le background de chacun d’entre eux. Des missions spécifiques à chaque agent sont disponibles au fil de l’aventure, permettant de développer la personnalité de chacun au fil du temps. Les petites cinématiques façon dessin animé sont également plutôt sympathiques et viennent apporter encore un peu de profondeur au tout.
Il faut au moins ça au jeu pour nous tenir en haleine, tant le reste est malheureusement décevant. Alors qu’on espérait une aventure au moins aussi déjantée que ne l’était celle de Saints Row IV, Volition a décidé d’emprunter une voie beaucoup plus posée, sans trop de débordements. Peut-être que les délires sous acides ont été interdits par l’inspection du travail, et on ne peut que le regretter. Mis à part quelques punchlines bien senties, on a légèrement tendance à s’ennuyer dans Neo-Seoul. La ville en elle-même manque d’ailleurs cruellement de personnalité, et l’impression de se balader dans un monde ouvert sans âme est omniprésente. Après avoir été habitué à la richesse de softs comme GTA 5 ou, dans un autre style, de Zelda Breath of the Wild, on a du mal à s’en contenter, même en tenant compte de la différence d’envergure des projets.
Techniquement, Agents of Mayhem souffre des comparaisons avec les autres titres du genre, bien qu’ils soient sortis il y a un moment. Graphiquement, on peut le qualifier de « bon » dans ses meilleurs moments, mais c’est très moyen globalement. Les décors sont fades, la réal’ très faible. Si l’aspect visuel ne fait pas tout, on est toutefois en droit d’attendre des produits bien mieux finis que cela à l’heure actuelle.