Au fil des années et des sorties, la série est devenue l’emblème sur Playstation du jeu de course automobile, et auto proclamé “the Real Driving Simulator”. Il avait cependant un peu perdu de sa superbe sur les derniers opus, avec des jeux moins fournis en mode de jeu, même si l’ajout de la VR pour Gt Sports était un plus indéniable pour l’immersion, et la faute également à la concurrence grandissante de Forza Motorsports.
Il y a un truc sur lequel on ne pourra pas dire le contraire, Polyphony Digital aime l’Automobile; le soucis du détail, les données hyper fournies pour chaque véhicule, la personnalisation ultra poussée, le réalisme des sonorités des moteurs, c’est juste hallucinant à quel point y’a un boulot monstre de recherches, pour finalement “qu’un” jeu vidéo. Il suffit de voir l’introduction vidéo du jeu, retraçant pendant de longues minutes l’histoire de l’Automobile de sa création jusqu’à nos jours.
Les connaisseurs de la série le savent, les Gran Turismo se suivent mais ne se ressemblent pas toujours, et autant les premiers opus étaient de grande qualité, autant certains ont perdu de leur superbe, avec très peu d’innovation, voire même amputés de modes de jeux chers à la série (Gran Turismo Prologue et Sports, vous êtes déclarés coupables !). Rassurez-vous, le roi est de retour, et GT7 nous promet de très longues heures de jeux avec énormément de choses à faire. Bien entendu, le retour des permis est le 1er point le plus important pour moi, ayant baigné dans les tout premiers jeux, c’était pour moi une, si ce n’est LA marque de fabrique de Polyphony Digital qui permettrait de savoir qu’on était dans un Gran Turismo.
Au nombre de 6 avec une difficulté montant crescendo, tout du moins pour obtenir les médailles d’argent et d’or, cela vous permettra également de rendre accessible les véhicules de catégories supérieures au fur et à mesure de votre progression dans le jeu.
L’austérité d’un jeu de voiture comme Gran Turismo que ce soit au niveau de son interface, ou de la redondance des courses, est contrebalancé par le GT Café, où l’on est accueilli par Luca maître d’orchestre de votre progression, lequel pourrait être comparé à un mode “histoire” dans une autre catégorie de jv. Des objectifs variés vous sont donnés, de l’acquisition de véhicules d’une certaine marque (par le biais de l’achat direct, ou de participations à des courses avec les véhicules offerts à la clé), à une amélioration/customisation à faire dans le garage sur un véhicule, ou l’utilisation d’un autre mode de jeu, permet de faire évoluer son niveau de collectionneur et de gagner des tickets de loteries délivrant à leur tour des lots divers et variés, entre autres des crédits, des véhicules, ou des pièces pour des véhicules spécifiques.
La progression reste cependant assez lente, du à un objectif de kilomètres journalier rapidement atteint (3 courses suffisent généralement) pour un gain de crédits GT assez faible.
Et les nombreux objectifs du Café demandent parfois d’acheter un nouveau véhicule d’une catégorie/marque que l’on ne possède pas encore, ou de dépenser les crédits gagnés pour améliorer les perfs. Ce qui est pas forcément un point négatif, car cela permet réellement de s’habituer de la montée en puissance des véhicules (et de la maniabilité qui en découle), mais qui pourrait faire grincer des dents, quand on voit que GT introduit les micros transactions permettant de s’affranchir de ces étapes, et de débloquer pas mal de choses très rapidement en sortant la carte bleue. Alors certes, ca n’est pas une obligation du tout, et tant mieux, mais on a parfois envie d’agrandir un peu plus vite sa collection de véhicule, et le jeu ne permettant pas de revendre le contenu de notre garage (même les véhicules en double, on peut uniquement les supprimer), on peut vite déchanter sur le nombre d’heures nécessaires pour débloquer les modèles les plus chères, malgré les invitations reçues dans le hall des ventes par les grandes marques (hello la Ferrari a 350 000 crédits en achat limité dans le temps). Pour rappel d’ailleurs, pour les novices de la série, les performances de véhicules dans GT7 sont représentées par des points de performances (les fameux PP) qui permettent de restreindre les courses à des véhicules à performance équivalente, même si c’est parfois faussé par les pièces installés sur vos véhicules.
En plus du Gt Café et des permis, vous aurez pas mal de modes différents pour progresser, représenté par une carte d’un lieu idyllique, où ceux-ci se débloquent au fil et à mesure de votre progression dans le jeu.
Les missions par exemple, permettront d’atteindre des objectifs en tout genre, bien entendu battre vos adversaires dans un temps donné, sur une portion de circuit particulière, mais aussi de faire des épreuves de drifts, de “destruction” de cônes, ou de gestion de carburant pour essayer de faire le plus de kms possibles. Progressives en difficulté et variées, ces missions sont un petit coup de frais sur les courses plus classiques du jeu.
Dans la partie Circuits Mondiaux, c’est ici que vous passerez probablement le plus de temps, car c’est à cet endroit que la plupart des objectifs du GT Café seront à réaliser, et que vous pourrez également concourir sur les circuits de votre choix, contre l’IA. Une fois débloqués, 34 circuits différents divisés en 3 “continents” seront disponibles ainsi que des championnats. Chaque circuit pourra donc être effectué en mode arcade, contre la montre, défi drift ou en course personnalisé avec des paramètres choisis par vos soins. En plus de cela, un mode expérience du circuit, vous permettra de vous entraîner sur certaines parties ou l’intégralité de celui-ci, avec des voitures souvent légendaires. Enfin, un mode multijoueur, nommé Lieu de rencontre, vous permet de lancer une partie en ligne sans règles, ni compétitivité particulière.
En parlant de mode en ligne, il y en a deux supplémentaires sur la carte du jeu. Tout d’abord le mode Sports, rappelant forcément GT Sports et ces courses multi. Dans ce mode, des nouvelles courses quotidiennes vous seront proposées ainsi que des championnats, avec un matchmaking représenté par un Rang de Pilote, pour rendre les courses équitables, et qui évoluera selon vos progressions dans les courses multijoueurs. Ce rang de pilote est aussi lié à un rang de fair-play, pour lequel vous serez pénalisé en cas d’actions dangereuses pendant les compétitions, si votre rang de fair-play est faible, vous ne pourrez plus faire progresser votre rang de pilote tant que vous ne l’aurez pas fait remonter. Cela promet des courses très respectueuses à haut niveau !
Le second mode se nomme sobrement “Multijoueur” et vous permettra de créer ou rejoindre des salons pour effectuer des courses à plusieurs, selon les critères de vos choix. Assez classique, et il contraste assez avec le mode Sports, car en essayant deux trois courses, je me suis retrouvé avec pas mal de joueurs faisant les circuits à contre sens pour percuter les autres joueurs, ce qui m’a vite fait fuir ce mode. Dans ce mode, on retrouvera également une option pour jouer à deux en écran splitté, mais qui reste assez anecdotique, car il n’y a que très peu d’options, et l’affichage est fortement réduit sans possibilité de le customiser, ce qui fait qu’on a quasiment qu’un quart de l’écran chacun pour jouer. La vue intérieure avec cockpit disparaît d’ailleurs en écran splitté, et il n’est pas possible actuellement de choisir les aides pour le joueur 2, qui sont calqués sur le premier (mais les notes de patch indiquent que cela devrait être corrigé dans une futur maj).
Enfin, pour faire le tour, les modes restants ne sont pas des modes de conduites, mais plusieurs permettent d’acheter des véhicules neufs, ou d’occasions, d’entretenir votre véhicule au garage (on peut faire la vidange, et réparer les dégâts visuels, etc …) de le customiser avec du “tuning”, et enfin d’améliorer votre véhicule en achetant des pièces plus performantes (et certaines pièces réductrices de PP pour effectuer certaines courses). Un mode Scapes, vous permettra lui d’user de vos talents de photographes, pour mettre en valeur vos acquisitions dans des décors précalculés avec tout un tas d’options qui fera plaisir aux fans des modes photos dans les jeux vidéos.
Et sinon, niveau conduite, ca farte ?
Moi, les jeux de courses automobile à fond simulation, c’est pas pour moi, comprenez qu’avoir le moindre tête a queue sur un dépassement de chicane, ou les touchettes qui pénalisent, je n’ai pas la patience. Je suis d’avis qu’un jeu de simulation de conduite automobile comme Gran Turismo, doit transmettre des sensations de conduite ‘réelles’ autant que possible, sans gâcher le plaisir de ne rester qu’un jeu.
Ça tombe bien, d’entrée de jeu Gran Turismo pense à moi, en me proposant différents niveaux de difficulté, qui plus est avec pas mal de sous options pour activer/désactiver certaines aides. J’ai donc trouvé le parfait compromis dans une difficulté moyenne, en laissant actif l’aide au freinage, et l’aide à la tenue de route pour éviter de faire trop souvent des têtes a queues. Bien entendu, j’ai tenté une course en désactivant l’ensemble, en plus de me faire rétamer par les concurrents, j’ai vite été calmé par la tenue de route des véhicules, qui ne supportait étrangement pas de prendre un virage en épingle à 200 km au frein à main. La dessus, même si je n’ai pas l’expertise de juger le jeu sur son côté pure simulation sans aide, je pense malgré tout que ça devrait plaire aux joueurs qui ne demande que ça.
En parlant de conduite et d’immersion, j’ai trouvé le jeu très jouable en vue interne avec le cockpit, chose assez rare d’habitude je joue la plupart du temps en vue externe car je trouve la lisibilité de la piste plûtot difficile, ce qui n’est pas le cas pour ce Gran Turismo.
Les PP évoluant, les voitures deviennent bien entendu plus ardues à maîtriser au fur et à mesure des heures passées à progresser dans le jeu, mais cela reste amené suffisamment intelligemment pour ne pas frustrer dans les premières heures de jeu. Les circuits sont également de plus en plus tortueux mais tout est fait pour que cela se fasse de manière progressive également.
Next gen, ou pas ?
Gran Turismo, c’est toujours le chaud & le froid niveau graphismes, le ingame est particulièrement sobre et d’autant dirait “laid”, et je ne pourrais pas les contredire. Les voitures sont certes magnifiquement modélisées, mais les circuits sont … des circuits sans folie particulière, mais qui s’assume pour représenter le plus fidèlement possible les véritables circuits. C’est souvent froid, pas franchement beau en course, même la pluie est loin des concurrents, on a pas vraiment l’impression d’avoir un jeu PS5 de 2022 devant les yeux. D’un autre côté, on pourrait dire que c’est “réaliste”, mais reste qu’on a déjà vu mieux ailleurs et dans les années précédentes. Cependant, encore une fois, Gran Turismo a toujours brillé pour sa qualité dans les replays, qui transfigure le jeu, ainsi que dans le mode photo, qu’il est d’ailleurs possible de lancer à n’importe quel seconde du replay, pour mettre encore plus en valeur un arrêt sur image déjà très qualitatif, ce mode fournit énormément d’options qui plaira aux fanas des screenshots et qui de plus offre des options de partage social interne au jeu, pour pouvoir explorer les clichés des autres joueurs, et mettre en valeur les siens. Reste également une météo progressive, qui permet d’un simple coup d’œil dans le ciel de savoir quand la pluie va tomber, ce qui change du tout au tout l’adhérence sur la piste d’une manière tout à fait réaliste une fois encore.
Gran Turismo, c’est aussi encore et toujours des collisions pauvrement retranscrites, avec des bruits très peu réalistes. Ce qui est assez contradictoire avec certains modes de jeux qui encouragent d’ailleurs de faire le moins de collision possibles, pour le fair play évidement, mais aussi pour éviter d’être pénalisé dans le chrono voire éliminé. Les véhicules ne perdant cependant rien de leur puissance quelque soit la force de la collision, on se demande malgré tout, quel est l’intérêt réel d’ajouter ce genre de restrictions. Alors certes, on a malgré tout des marques visibles sur la carrosserie dans certains cas, ce qui est déjà un petit exploit en soit, mais à aucun moment on perdra des bouts de carénage, ou un pneu, même en se prenant un mur en pleine face à 300 km/h.
La disparition de la VR est un de mes petits regrets, le jeu s’affiche malgré tout en plusieurs modes au choix, avec de la 4k au rendez vous, et du ray tracing ou un nombre d’images par secondes plus élevé à choisir selon vos préférences.
En dehors des courses, les voitures sont magnifiquement modélisés, que ce soit pendant les cinématiques réalisés avec le moteur du jeu, dans le garage, ou dans les boutiques, on ne peut que rester bouche bée devant autant de détails, et devant ses monstres de puissances complément inaccessible en vrai pour la plupart des humains sur cette planète.
Les musiques sont assez variées, entre musique classique, electro, rock, on a un peu de tout, souvent remixées. D’ailleurs le jeu démarre avec en intro un nouveau mode dont je ne vous ai pas encore parlé qui s’appelle le Rally Musical, et sur lequel vous devrez essayer d’atteindre le plus de km le temps d’une chanson au volant d’une voiture précise, avec des checkpoints qui rajoute des secondes d’écoute. C’est une nouveauté assez sympathique, qui sera amenée à s’étoffer au fur et à mesure des mois, car on débute avec moins d’une dizaine de chansons jouables actuellement. La dernière mise à jour du 10/03/2022 a d’ailleurs ajouté plusieurs dizaines de chansons supplémentaires pour le jeu, on espère que le mode Rallye Musical pourra en bénéficier prochainement.
Pour terminer, voici mes vidéos de let’s play montrant quelques courses et modes de jeux.
Conclusion
Avec Gran Turismo 7 on est en terrain connu. Les avantages et inconvénients de la série restent sa marque de fabrique, et on ne peut pas vraiment lui reprocher ça. Par contre, là où GT7 assure, c’est au niveau du contenu, après un très famélique GT Sports. Incitant en permanence à progresser grâce aux missions du GT Café, avec le kilométrage journalier à effectuer pour obtenir sa récompense du jour, le retour des permis, les nombreuses missions, le mode GT Sports, le multijoueur, il y a vraiment de quoi passer des dizaines voires des centaines d’heures sur le jeu, sans que cela soit pénible. La montée en puissance progressive, permet également aux débutants de rentrer dans la danse sans être découragé. La collectionnite aiguë est aussi encouragée avec pléthores de véhicules qui se débloquent au fur et à mesure de l’avancée dans les missions, ainsi que par l’achat possible grâce aux crédits gagnés en remportant les courses (même si l’on regrette de ne pas pouvoir en revendre). Pour ceux qui cherchent un jeu stimulant et récompensant les efforts, avec une bonne touche de réalisme, Gran Turismo 7 est fait pour eux. Les fans de jeux d’arcade, ou les 100% puristes trouveront sûrement des choses à redire, mais ils ne sont pas non plus complètement la cible, et auront de quoi s’amuser sur d’autres titres. Gran Turismo, “The Real Driving Simulator” n’a pour moi, jamais aussi bien porté son nom, et est un must have de la PS5 (et accessoirement de la PS4 bien entendu vu qu’il est sur les deux plateformes).