Souvenez-vous, il y a un peu plus d’un an, nous vous avions parlé avec une passion dévorante de notre coup de cœur pour The Loop ; un jeu coopératif tout droit venu de l’esprit dingue de Maxime Rambourg et Théo Rivière, du trait de crayon fou de Simon Caruso, avec une édition de folie signée Catch Up Games. Pour nous, tout simplement l’un des meilleurs coopératif sur le marché actuellement. Et si vous aviez fait le tour des quatre modes de jeu, voilà que les bougres récidives avec une première extension. Car le docteur Foo est de retour, pour jouer des mauvais tours, et il n’est pas seul ! Le voilà accompagné de Foozilla, un terrible kaiju qui débarque pour prendre sa revanche !
Alors que vous aviez terrassé le Dr Foo avec brio, avec un pourcentage de perte de quelques époques tout à fait négligeable (après tout le passé est le passé hein !), voilà que le savant fou est de retour pour vous jouer un mauvais tour ! Et pas des moindres car le Dr Foo a trouvé un moyen de libérer la puissance de son monstre géant personnel : le bien nommé Foozilla ! Et cette bête est (sans surprise) déjà hors de contrôle ! L’Agence a donc (encore) besoin de vous pour défaire Foozilla au cœur de l’Apocalypse et sceller ses 7 boules de Kaiju avant qu’il ne soit trop tard. Mission folle au possible ? Pas totalement, puisque deux nouveaux agents légendaires débarquent pour vous filer un coup de main : les Jumeaux Derreck originaires de l’époque médiévale et le jeune Dr Foo prêt à en découvre avec son futur soi. Au summum du quantique, la bataille sera rude mais ô combien plaisante !
Encore, encore, encore
The Loop avait marqué les esprits grâce à un savant mélange (délicieusement équilibré) mêlant jeu de plateau, voyages temporels, deck building et casse-têtes ludiques. Avec une belle ambiance et une réelle sensation de tension autour de la fameuse machine à voyager dans le temps du Dr Foo. Se déplaçant d’époque en époque en distribuant des failles temporelles, la redoutable machine a fait suer plus d’un joueur autour de la table. A cela s’ajoutait une optimisation de tous les instant des actions des joueurs pour réussir à ménager la chèvre et le foo chou, ou plutôt temporiser l’arrivée de failles, de clones, tout en accomplissant des missions pour remporter la partie. Dernière note de fraîcheur, la mécanique du loop permettant de jouer à nouveau des cartes. Bref, un ensemble d’ingrédients donnant une belle saveur (épicée) à ce jeu coopératif addictif. Après avoir fait le tour des quatre modes de jeu, nous en voulions encore !
Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Courir me parait une bonne idée. (Godzilla 1998)
L’extension ne réinvente pas l’ensemble des mécanismes du jeu de base, enfin pas tout à fait… Que cache La Revanche de Foozilla ? Tout d’abord deux nouveaux héros imaginés pour les nouveaux modes de jeu, mais également utilisables avec les anciens. D’un côté les jumeaux Derreck, deux personnages pour deux fois plus de plaisir et… de problèmes. Sur le plateau, les joueurs contrôlent deux pions personnage. Toute la difficulté, et le délicieux casse-têtes, réside dans l’estimation du bon moment pour les séparer mais également pour les réunir. Car les cartes de départ prennent bien en compte cette spécificité ; il peut être ingénieux de les diviser pour couvrir plus de zones, ou de les réunir pour gagner en puissance. De l’autre côté, le jeune Dr Foo, Foo Klein Schlag, qui débarque avec de solides connaissances sur la machine de son futur soi. Son pouvoir principal permet notamment de faire pivoter la machine infernale à n’importe quel époque.

Dans les nouveautés, citons deux nouvelles tuiles sabotages et huit nouvelles cartes artefacts qui viennent renouveler l’expérience de jeu. Nous pourrions vous dévoiler quelques fameuses trouvailles sur le nom des cartes mais ce serait vous gâcher le plaisir de les découvrir.
Et ce n’est pas tout ! L’extension ajoute enfin deux nouveaux modes de jeu à la difficulté bien corsée ! Dans le mode « Foozillapocalypse ! », les tuiles sabotages laissent place à des pièges puisque les joueurs doivent capturer Foozilla. Pièges qu’il est nécessaire de charger ; lorsque vous activez une carte d’une dimension, vous placez une énergie sur l’emplacement correspondant de la tuile piège à votre époque. Une fois chargé, il est temps de pousser mémé dans les orties Foozilla dans le piège (de la même manière qu’un clone) pour lui infliger des dégâts jusqu’à la neutraliser (remporter la partie). Mais attention, Foozilla a un tour de jeu et se déplace laissant un sombre chaos sur son passage.
Dans le mode « Les 7 boules de Kaiju », il s’agit de rassembler… (roulement de tambour)… les 7 boules de Kaiju. Eh oui ! La légende dit que tout monstre géant aurait la capacité d’exaucer les souhaits si l’on parvient à rassembler ses 7 boules de cristal. Ce à quoi va s’employer le Dr Foo ; bien évidemment comme chaque bon plan approximatif fomenter par Foo, un grand projet implique de grandes catastrophes. A vous joueurs d’empêcher Foo de faire tomber ces œufs dans le même panier. Il est donc question de les sceller mais c’est sans compter l’instinct maternelle de Foozilla. Dans ce mode de jeu, les tuiles sabotages sont de retour. Aussi, la mise en place implique de placer les 7 boules de Kaiju sur 7 époques. Tandis qu’à son tour de jeu, Foozilla peut faire une action :prendre une boule de Kaiju sur le plateau à son époque, faire tomber une boule en possession d’un agent à son époque ou se mettre en colère et pondre un clone. A l’inverse, les agents peuvent prendre une boule de Kaiju disponible à leur époque ; donner une boule à un agent ; sceller une boule de Kaiju ou faire tomber une boule en possession de Foozilla. Pour toutes ces actions, l’emplacement des agents et les époques (sur le plateau ou sur les cartes) ont leur importance. La partie est remportée si les agents ont réussi à archiver 4 tuiles sabotage et sceller le nombre requis de boules de Kaiju.

La première meilleure extension de The Loop à ce jour
Cette affirmation est lisible sur la boîte de l’extension et prouve que l’équipe créative n’a pas perdu de son humour. Les traits d’esprit et toute une palanquée de références pop sont disséminés dans chaque élément du jeu. C’est un véritable régal de retrouver cet univers timbré qui donne encore plus de charme et de vie à la thématique du voyage temporel. Charme d’autant plus amplifié par le magnifique travail d’illustration de Simon Caruso qui s’amuse avec la palette des couleurs.
Du côté de l’édition, c’est encore une belle réussite avec du matériel soigné et en belle quantité pour une extension à petit prix. La Revanche de Foozilla est une extension qui donne une autre dimension (c’est le cas de le dire) à The Loop grâce à des modes de jeu qui réinventent les mécaniques tout en gardant toute la fraicheur et l’originalité du jeu de base mais en le corsant encore un peu plus. On saluera une fois de plus l’équilibrage millimétré de ces nouveaux modes. D’autant plus que les nouveaux personnages, cartes et tuiles sabotages ne déséquilibrent absolument pas le jeu de base et permettent de le renouveler. Chapeau messieurs Rambourg et Rivière !
Avec La Revanche de Foozilla, The Loop gagne en intensité et prouve, une fois de plus, qu’il est l’un des meilleurs coopératifs de ces dernières années. Dynamique, rodé, nerveux, interactif, palpitant, The Loop, accompagné ou non de son extension, est à posséder dans toute bonne ludothèque qui se respecte. On a déjà hâte de se lancer dans une nouvelle confrontation avec le Dr Foo. Un jeu dont on ne se lasse pas ! Vous reprendrez bien un peu de folie ?
The Loop : La Revanche de Foozilla, une extension éditée par Catch Up Games, créée par Maxime Rambourg et Théo Rivière, illustrée par Simon Caruso.
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : à partir de 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 60 minutes
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