Au festival de Cannes a été présenté un film hors-compétition réunissant deux acteurs hollywoodien de renoms : Russell Crowe, oscar du meilleur acteur pour « Gladiator » et Ryan Gosling, reconnus mondialement pour son interprétation du chauffeur dans « Drive » de Nicolas Winding Refn et qui a fait sensation sur la Croisette en 2011.
« The Nice Guys » est écrit et réalisé par Shane Black. Ce dernier n’est autre que le scénariste et réalisateur du futur volet de la saga de science-fiction Predator. Soit dit en passant, il est bien mieux connus dans le genre du film présenté ici : le buddy-movie. En effet, le buddy-movie désigne les films dont le scénario oblige deux personnages diamétralement opposés à coopérer ( c’est bien souvent des policiers). Car, ce qui a rendu Shane Black célèbre est sans nul doute son premier script vendu à Hollywood : « Lethal Weapon » et qui deviendra une saga culte des 80’s dans le temps et le meilleur porte-étendard du genre.
Donc, que vaut ce « The Nice Guys » affichant un duo d’acteur génial et un scnénariste / réalisateur habitué à ce type de long-métrage ?
En terme de synopsis, nous suivons deux détectives privés dans le Los Angeles des années 70 qui vont être amenés à collaborer à la suite d’un prétendu suicide d’une starlette dans le milieu des films pornographiques.
La première chose à signaler est l’introduction des personnages qui, de manière efficace, nous permet directement de cerner leur « méthode de travail » : le dur à cuir possédant une haute estime de la justice pour le personnage de Russell Crowe, et le looser véreux pour celui incarné par Ryan Gosling. Il faut dire que malgré quelques longueurs ici et là, le film s’en sort réellement bien avec quelques gags et situations rocambolesque qui peuvent vous décrocher un sacré fou rire. Comme par exemple, la chute de Ryan Gosling dans la soirée pornographique (qui tient toute de même toute une séquence du film), la scène du « porno c’est mal » ou bien lorsque Ryan Gosling tente de rentrer par effraction. Malgré le fait que sur l’affiche du film ce soit le duo Crowe/Gosling qui est réellement mis en avant, pour ma part, il s’agirait plutôt d’un trio tant la fille de Holland March (Gosling dans le film) tient une place prépondérante dans l’avancé du long-métrage. Toutefois, ce personnage ressort un cliché un peu vus et revus au cinéma qui est celui du dur à cuire cachant finalement un grand coeur et dont n’échappe pas le personnage de Jackson Healy.
En revanche, le petit défaut dans tout cela est une enquête qui fait un peu des allers-retours et qui pourrait perdre le spectateur non attentif car c’est aussi un peu plus, celui que l’enquête se dévoile et évolue sous les yeux des spectateurs et des personnages dans le film.
En terme d’interprétation, c’est du sans faute. Concernant Russel Crowe, son double cinématographique fait tout de même échos, dans sa logique et le jeu de l’acteur, au personnage de Bud White qu’il a incarné dans le film « L.A. Confidential » de Curtis Hanson.
Le deuxième membre du duo est aussi celui qui réserve le plus de surprise. Ryan Gosling n’a jamais livré au public une interprétation comme celle-ci. En effet, c’était une première pour lui que de jouer l’abrutis complet et c’est réellement rafraîchissant dans sa filmographie. Pour le reste du casting, ils jouent tous bien, mention spéciale au bad guy Matt Bomer.
La réalisation de Shane Black est relativement conventionnelle, mais il faut dire que l’ambiance 70’s est très bien reconstituée (en passant par le grain à l’image et l’étalonnage des couleurs) grâce notamment à une soundtrack reprenant tout les gros hits des années 70 et des décors très bien constitués. De plus, au vus de la fin du film et des chiffres finaux de son exploitation en salle, nous pouvons nous attendre à revoir les Nice Guys jouer des poings dans une potentielle suite.