Les moteurs vrombissent sur la ligne de départ de la piste de l’espace, un regard en coin entre les pilotes aliens supersoniques (d’un œil, de deux ou de trois), l’excitation gagne chaque participant à quelques secondes de prendre le départ et de réaliser enfin un rêve : participer à la Super Course de l’espace ! Une course endiablée et fun mais attention aux autres navettes spatiales et obstacles qui pourraient bien ralentir chacun et faire perdre quelques points. Qui réussira à franchir la ligne d’arrivée en premier ? Mais, surtout, qui récupérera le plus d’étoiles symbole de victoire ?
Cosmic Race est le nouveau jeu pour enfants (et leurs parents) de Loki, imaginé avec malice et plaisir par Théo Rivière et Alexandre Emeritt, avec un chatoyant coup de crayon de Myrtille Tournefeuille. Un jeu de planification qui mêle mémoire, stop ou encore et opportunisme. Le tout dans une course intergalactique endiablée. Bref, un programme des plus alléchants. On vous explique tout.
La course aux étoiles est un jeu d’enfant (mais pas que)
Cosmic Race s’adresse avant tout aux plus jeunes (à partir de six ans) mais il emporte facilement l’approbation des parents grâce à un univers rassembleur et une mécanique qui parle à tous.
La mise en place est simple et rapide, quelques plateaux (double face) espace représentant la course sont emboités au hasard sur lesquels obstacles et jetons étoiles sont placés. Une fois les neuf tuiles d’action placés face cachée, chaque joueur prend son plateau et un pilote qu’il place sur la ligne de départ. La course peut commencer.
Cosmic Race se base sur une mécanique aussi plaisante que maligne puisque pour faire avancer son bolide spatial les joueurs doivent planifier et surtout mémoriser. En effet, à son tour, le joueur retourne une des 9 tuiles actions permettant de faire avancer son pilote ; tout droit, en diagonale, déplacement latéral. Le plateau joueur indique la vitesse de déplacement du personnage ; de une à trois cases. Au début de la partie, chaque navette spatiale peut se déplacer d’une case. Pour augmenter la vitesse, il suffit de retourner une tuile permettant de réaliser cette action. Autant réussir à augmenter la vitesse jusque trois pour aller plus vite me direz-vous ? C’est là que les choses se corsent puisque chaque déplacement est obligatoire et pourrait mener le personnage à faire une sortie de route de plateau ou à se confronter à un obstacle. Attention donc à bien calculer sa trajectoire et son déplacement en fonction des difficultés de la piste, sans vouloir aller trop vite dans une zone chargée en obstacles. D’autant plus que les joueurs devront bien retenir l’emplacement de chaque tuile d’action pour planifier au mieux leurs déplacements. Enfin, l’une des actions permet également de déplacer la navette d’un autre joueur, de quoi mettre quelques astéroïdes bâtons dans les roues de ses adversaires.
Lors de son tour, chaque joueur peut retourner autant de tuiles qu’il le souhaite ou s’arrêter avant d’avoir tout retourné. Mémoire et planification priment alors pour se déplacer au mieux sur la piste. C’est ici que l’aspect stop ou encore intervient ; dois-je continuer alors que j’ai un doute sur telle ou telle tuile ? Vaut-il mieux s’arrêter ici dans l’attente de pouvoir utiliser à mon prochain tour une tuile qui n’est plus disponible ? Bref, un dilemme entre avancer vite mais de manière risquée avec un risque de se prendre un obstacle ou de faire une sortie de piste, ou assurer le coup mais prendre du retard avec potentiellement une perte de points. Puisque nous abordons les points justement, il faut savoir que dans Cosmic Race le premier arrivé n’est pas forcément le gagnant puisqu’il s’agit avant tout de collecter des étoiles (points). Celles-ci sont cachées sous des jetons placés aléatoirement sur le plateau que les joueurs peuvent récupérer lorsqu’ils passent sur une case en contenant un. Sachant que chaque jeton peut cacher une à cinq étoiles mais que les obstacles et sorties de route peuvent en faire perdre. Et oui, dès qu’un joueur rentre dans une météorite ou une navette spatiale, il laisse derrière lui l’un de ses jetons et arrête son tour. A la fin de son tour de jeu, le joueur actif retourne face cachée toutes les tuiles action et laisse la place au prochain joueur.
Co(s)mique Race
Cosmic Race prend donc la forme d’une course trépidante faite de nombreux rebondissements. Le joueur en tête de la course risque d’ailleurs de vite se retrouver talonné par ses adversaires. Ainsi, dès que le premier joueur franchi la station de ravitaillement (mi-parcours), ses adversaires obtiennent un jeton bonus offrant un avantage de taille : avancer de 4 cases grâce à la super rocket, échanger des tuiles pilotage de place en lançant un écran de fumée, récupérer des jetons adjacents grâce à l’aimant à étoiles, et bien d’autres effets. De quoi chambouler la course et rappeler que le plus rapide n’est pas toujours le gagnant (la fable du lièvre et de la tortue version galactique).
Grâce à son univers tout aussi immersif qu’appâtant, son humour et son côté fun que l’on retrouve dès l’apprentissage des règles, et surtout sa mécanique mêlant intelligemment mémoire et stop ou encore, Cosmic Race remporte facilement l’adhésion des joueurs. Le tout est servi par un matériel irréprochable en terme de qualité, des illustrations qui mettent en avant des personnages hauts en couleur, pour donner une vie à une course dans laquelle l’implication des joueurs est forte. De quoi passer un bon moment en famille à se tirer la bourre dans la bonne humeur tout en faisant travailler la mémoire. Une belle découverte !
Cosmic Race, un jeu de Théo Rivière et de Alexandre Emeritt, illustré par Myrtille Tournefeuille, édité par Loki (Iello).
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 6 ans
Durée moyenne d’une partie : 25 minutes