Dans le grand et bel univers du jeu de société, un cube est le plus souvent un dé ou une ressource à produire et à dépenser. Il est beaucoup moins fréquemment l’accessoire central d’un jeu, voire carrément son thème. C’est pourtant le parti pris par AEG pour son jeu Cubitos. Et pour vous, nous sommes partis à l’assaut du cubisme pris dans son acceptation la plus ludique.
Sur Cubitos, tout est en forme de cube. Le monde, les gens, les fruits, les animaux et même jusqu’aux boules de bowling. Mais si être un cube empêche de rouler, ça n’empêche pas de courir et comme chaque année, le départ de la grande course qui permettra à son vainqueur de soulever la Coupe Cube est sur le point d’être donné. Cette fois, vous le sentez, cet honneur sera vôtre. Et si vous savez que la foule des supporters qui s’est amassée dans les tribunes ne vous est pas encore acquise, vous ne perdez pas espoir de la voir soudainement s’enflammer pour vos performances (ou vos chutes mémorables). Mesdames et Messieurs les Cubes, tous sur la ligne de départ…
Qui aura le cube bordé de nouilles ?
Cubitos se présente donc sous la forme d’une course que chacun des joueurs va tenter de remporter. Au début de chaque tour, les joueurs vont sélectionner les dés qu’ils souhaitent lancer et ceux-ci vont leur permettre d’avancer leur coureur sur le circuit mais aussi de récupérer des crédits cubiques afin d’acheter de nouveaux dés. Ces derniers viendront enrichir leur ‘pool’ de dés mais leur permettra aussi d’activer de puissantes capacités (pour autant qu’ils parviennent à les faire rouler sur la bonne face).
Jusque-là, rien de très compliqué mais tout l’intérêt du jeu réside dans la prise de risques face à laquelle il mettra chacun des joueurs. Lors de la phase de lancer, il sera en effet très tentant de « foncer », c’est-à-dire de prendre le risque de relancer les dés ayant roulé sur une face blanche mais attention car comme l’a dit (ou aurait pu le dire) un philosophe, qui trop fonce trébuche (sur des racines carrées elles-aussi) ! Quoique vous voir trébucher pourrait finalement ravir vos supporters… En outre, et dans la même veine, il sera tout aussi tentant d’effectuer quelques diagonales dans votre course pour glaner un maximum de bonus mais là aussi, prenez garde, maximiser ses dés c’est bien mais franchir la ligne d’arrivée le premier, c’est mieux !
Un jeu carré(ment loufoque)
Concrètement, Cubitos est donc un jeu de course alliant prise de risques et chance. Sur le fond, il ne révolutionne pas complètement le genre mais ce qu’il fait, il le fait bien et de manière très maitrisée. Il offrira des parties dynamiques et toujours amusantes grâce à son principal atout : son côté décalé. En effet, les cartes liées aux dés que les joueurs pourront acheter sont truffées de jeux de mots et d’illustrations rigolotes. Les pouvoirs qu’ils activeront ne manqueront pas de créer une forme de chaos bienvenu sur le plateau et le petit plus : les tours se jouent en simultané. Grâce à cela, il n’y a aucun temps mort et la partie conserve à tout moment un rythme élevé. En outre, Cubitos jouit d’une direction artistique particulièrement soignée et son matériel est aussi qualitatif que pléthorique (mention spéciale aux dés). La grande variété de cartes permet aussi de ne jamais rejouer deux courses identiques, ce qui est évidemment un atout supplémentaire.
En conclusion, Cubitos est un bon jeu familial qui mêle habilement la stratégie au facteur chance. Grâce à son thème décalé et à son côté accessible, il pourrait revenir bien plus souvent qu’à son tour sur la table de jeu.
Cubitos, un jeu John D. Clair, illustré par Banu Andaru, Felicia Cano, Jacqui Davis, Kali Fitzgerald et Ryan Iler, édité par AEG et distribué en français par Ludistri.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 8 ou 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 45 à 60 minutes