David Foenkinos est l’un des auteurs français les plus populaires et prolifiques de ces dernières années. Avec Deux sœurs, son dernier roman sorti en début d’année civile, Foenkinos nous révèle une nouvelle facette de son écriture, plus sombre qu’à l’accoutumée.
Mathilde semble avoir tout pour elle : une relation amoureuse idyllique avec Etienne, un travail d’enseignante qui la passionne. Pourtant, les aléas de la vie font qu’elle se sépare d’Etienne. La jeune trentenaire se retrouve face à des sentiments inconnus qui vont révéler une nouvelle part de sa personnalité. Dans cette épreuve, Mathilde peut compter sur le soutien indéfectible de sa sœur, Agathe, qui la recueille chez elle avec son mari et sa fille. Cependant, la cohabitation va s’avérer plus éprouvante que prévu entre ces deux sœurs qui ont peu de choses en commun.
Le roman est construit en deux parties. La première nous relate la vie d’avant de Mathilde, celle pleine de bonheur, de projets. La seconde, elle, nous fait retrouver une protagoniste méconnaissable, obnubilée par sa souffrance, qui perd peu à peu pied.
Foenkinos nous plonge ici dans un roman dans lequel l’ambiance est assez lourde. La souffrance de Mathilde est omniprésente, déchirante et fait lentement couler la protagoniste. Une véritable descente aux enfers, à petits feux, qui nous fait nous perdre dans les méandres du cerveau de Mathilde.
Plus le temps passe et plus la tension monte. On se sent nerveux, au bord des nerfs. Notre nervosité monte en même temps que celle de Mathilde, car nous sentons qu’à tout moment elle peut perdre les pédales. D’une part, nous ressentons de la pitié pour Mathilde, mais d’un autre côté, son égoïsme et mélo-dramatisme la rendent assez agaçante. Malgré tout, le suspense monte crescendo pour atteindre une apothéose avec une fin choquante et assez inattendue.
Un court roman immersif, sombre, qui change du style habituel de Foenkinos.