Disponible sur Prime Video depuis ce mois de juillet, Django Unchained est un film audacieux, addictif et très ironique, réunissant des acteurs de prestige. Un incontournable de la carrière de Quentin Tarantino !
Une violence ironisée
Comme souvent chez Tarantino, la violence est bien présente dans Django Unchained. Elle apparaît dans les moments les plus calmes. Toute l’ambiance change en à peine une seconde ! La violence est un modèle récurrent chez Tarantino, désacralisée car rapportée à l’humour que provoque l’inattendu. Quelques séquences sanguines nous rappellent d’ailleurs la scène finale de Scarface…
Pour le docteur King Schultz, la violence n’est qu’un métier. Il ne considère pas même la violence comme une brutalité. Même, il en rigole, toujours sûr de ce qu’il fait. Elle est désacralisée, car normale pour lui. Il en va de même pour le traitement inhumain des noirs. Les « propriétaires » passent outre la violence qu’ils leur font subir.
Racisme intériorisé
Alors que Django est forcé de maltraiter les noirs, il y en a un qui n’y est pas forcé du tout : il s’agit de Stephen, le bras droit de Monsieur Candie. Stephen lui est dévoué corps et âme, jusqu’à refuser l’entrée à Django sous prétexte qu’il est noir. Il accepte pourtant le docteur Schultz. En définitive, il ne respecte pas les noirs, comme s’il avait oublié avec le temps qu’il en était un.
Absurdité et satisfaction
Mise à part le docteur Schultz et Django, les relations entre les personnages sont floues, existant seulement par l’argent. Les caractères changent complètement lorsque l’argent entre en jeu. Les personnages sont imprévisibles, et leurs actions tendent souvent à satisfaire le spectateur, en particulier celles des protagonistes. Dans Django Unchained, le sang est synonyme de satisfaction.
La cinématographie du film tend également à cette satisfaction. Django est présenté avec classe et héroïsme. Les esclaves l’envient ou le rejettent, mais présentent toujours une pointe de fascination dans leur regard. Django est ce que beaucoup ne peuvent pas être, ou n’ont jamais osé être. En cela, la mention de Ben, esclave qui servait le père de Candie, est intéressante. Ben aurait pu tuer son père en le rasant tous les matins, mais il ne l’a jamais fait. Les ralentis qui parsèment le film accentuent la distinction de Django, qui prend de plus en plus confiance en lui au fur et à mesure du film.
Django unchanged
Par ailleurs, le film s’inspire des westerns, tout en les mettant au goût du jour. On retrouve ainsi de longs plans larges couplés à des plans fixes : la caméra bouge peu tout au long du film. Par contre, les plans s’enchaînent rapidement, et les musiques contrecarrent le côté « vintage » du film !
Le film dure trois heures, mais celles-ci ne se ressentent pas. Le rythme du film est soutenu, mais ponctué de moments hors du temps. Certains dialogues ne font pas avancer l’histoire, comme la scène de débat entre les hommes de Big Daddy qui voudraient enlever leur masque sous prétexte qu’ils ne voient pas bien avec. Ces scènes instaurent un souffle appréciable et amusant dans l’intrigue, ainsi qu’une prise de recul volontaire sur la situation. Enfin, les enjeux évoluent : on ne va pas seulement d’un point A à un point B. Cette approche plonge encore plus le spectateur dans le mouvement du film !