Après l’Islande il y a peu, le duo Renegade Game Studios et Origames nous fait à nouveau voyager mais cette fois, autant dans l’espace que dans le temps. Destination : le Japon féodal où un costume de Daimyo belliqueux vous attend. A vos sabres !
Le Japon féodal est en proie à de nombreux conflits. Le sang des guerriers versé chaque jour sur les champs de bataille nourrit la rancœur des Daimyos et les complots, les trahisons et les démonstrations de force constituent désormais leur quotidien. Une épique (et ultime ?) bataille se prépare en coulisses. Chaque Daimyo bâtit en secret de robustes forteresses et enrôle de puissants guerriers. Samouraïs, lanciers et autres archers fourbissent leurs armes. Tous se battront jusqu’à la mort… pour l’Honneur.
Force et Honneur
Dans Gunkimono (qui signifie contes guerriers en japonais), chaque joueur incarne donc un Daimyo qui va devoir placer intelligemment ses troupes sur le champ de bataille afin d’engranger un maximum de points de victoire et d’Honneur. Les troupes (de cinq types différents) se présentent sous la forme de tuiles-dominos et devront être placées sur un plateau qui, même en début de jeu, en est déjà pourvu. Il s’agira donc à chaque tour de recouvrir certaines des illustrations présentes afin de constituer la plus grande faction possible (comprenez le maximum de tuiles identiques contigües orthogonalement). Dès le placement effectué, le joueur pourra choisir de récolter des points de victoire (un point par unité dans la faction) ou des points d’Honneur (autant que le nombre de forteresses apparaissant sur la tuile qu’il vient de poser). Le but sera évidemment d’avancer sur la piste de score mais également sur les cinq pistes d’Honneur (une pour chaque type d’unité). Progresser sur ces dernières vous donnera en effet la possibilité de récupérer des forteresses à installer sur le champ de bataille mais vous permettra aussi d’espérer engranger des tuiles Bannière, grandes pourvoyeuses de points en fin de partie.
Particulièrement simple à prendre en main, Gunkimono n’en est pas moins très tactique. Les règles de pose des tuiles (tuiles au même niveau, interdiction de recouvrir une unité avec une unité identique, …) complexifient la mise en place de votre stratégie et le choix à effectuer entre les points de victoire et d’Honneur se révèle souvent ardu. Se laisser distancer sur la piste de score peut avoir un côté angoissant mais en même temps, il ne faut absolument pas négliger les pistes d’Honneur et les avantages certains que peuvent conférer les forteresses qui y sont à gagner. De plus, il faudra toujours être attentif au jeu de ses adversaires afin de pouvoir leur couper l’herbe sous le pied avec un placement d’unités hautement stratégique.
Sun Tzu jouait à Gunkimono (enfin, il aurait dû)
Avec un matériel pléthorique, une très belle direction artistique et une mécanique simple et fluide mais non dénuée de stratégie, Gunkimono promet d’épiques batailles tactiques au cœur d’un Japon féodal très bien rendu. Il sera le théâtre de frustrations quand les joueurs tireront des tuiles qui ne les intéressent pas mais aussi celui d’intenses satisfactions quand un placement astucieux réduira à néant une manœuvre tactique savamment pensée par un adversaire.
En conclusion, tout art de la guerre repose sur la duperie. Sun Tzu l’a dit et Gunkimono va vous le prouver.
Gunkimono, un jeu de Jeffrey D. Allers, illustré par George Sellas, édité par Renegade Game Studios et développé en français par Origames.
Nombre de joueurs : 2 à 5
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 45 à 60 minutes