Il faut l’admettre, les jeux censés faire peur sont nombreux, mais peu nous inspirent des sensations telles que celles que nous faisait ressentir le premier Silent Hill ou le troisième opus de la série Clock Tower. Lone Survivor est un projet de Jason Byrne qui a pour but de proposer une expérience où le joueur se sent vraiment oppressé et en danger, rare dans une génération de jeux tous plus assistés les uns que les autres (non, ne le niez pas …).
Après une petite introduction vous conseillant de rester dans le noir, un casque vissé sur les oreilles pour ne pas perdre une miette, vous incarnez un personnage qui vous représente, il n’a pas de nom à lui et il est désigné sous le nom de « vous ». De quoi vous mettre dans l’ambiance d’un titre qui joue beaucoup sur la lumière, l’ombre, avec ce qui est visible ou non. L’histoire vous place dans un univers où une épidémie a ravagé une grosse partie du monde connu, vous devez alors tout faire pour survivre (d’où le nom du jeu, oui, c’est d’une logique implacable).
Autant prévenir tout de suite, Lone Survivor n’est pas le genre de jeu qui en met plein les yeux, il semble que son créateur ne se soit pas dit « nombre de polygones = idée originale » et on ne va pas lui donner forcément tort. L’aspect visuel se présente sous une forme très pixelisée, totalement assumée, cela va sans dire, si vous vouliez du pur jeu indépendant, c’est ici que ça se passe.
Comme de nombreux jeux du genre, il met en avant des aspects que l’on ne voit que trop peu dans les productions AAA, comme un héros qui s’attache à des thématiques peu usitées ou qui reflète juste une personne lambda au cheminement sombre et tortueux.
Notre héros est plein de contradiction et il faut le dire, nous avons du mal à le cerner, jusqu’à ce que toute la lumière soit faite, après 6 à 10 heures de jeu pour les plus lents. Le côté attachant du héros se fait surtout par le biais de son décalage assez immense avec le monde qui l’entoure. Nous parlons d’un protagoniste qui dors avec sa peluche, parle à sa plante verte et, au final, on ne sait quel est son véritable but. Survivre ? Se laisser mourir pour échapper à la réalité ? Tant de question dont les réponses sont admirablement distillés tout au long du jeu.
Le gameplay mâtiné de point and click prend toute son ampleur avec la gestion de la fatigue, de la santé mentale, de la faim ou de la suffocation, des éléments ayant une influence très importante sur le long terme. Cette jouabilité bien rodée est encadrée par des environnements variés et tellement bien faits que l’on ressent LE truc qui cloche sans arriver à le voir de prime abord visuellement. Une qualité rare dans un jeu horrifique.
Enfin, la version Director’s Cut ajoute tout un tas de nouveautés parmi lesquelles : des quêtes annexes, de nouvelles fins, des objets, de nouvelles compositions mais aussi les trophées cher à Sony. Fruits d’une prolongation du travail de Jason Byrne durant les 6 derniers mois. Nous sommes gâtés !
Lone Survivor a été une très belle surprise lors de sa sortie initiale, mais la version Director’s Cut n’échoue pas dans sa mission de faire mieux que l’original. Fort de son contenu supplémentaire et d’une âme toujours bien présente, Lone Survivor : Director’s Cut s’impose comme l’un des fers de lance de la nouvelle politique pro-jeu indépendant de Sony.