« Jesper, qui s’est distingué comme le pire élève de son école de facteurs, écope d’une mission sur une île enneigée, au nord du Cercle arctique. Là-bas, les habitants ne s’entendent pas et ne se parlent presque jamais. Autant dire qu’ils n’entretiennent pas non plus de correspondance ! Alors que Jesper est sur le point d’abandonner, il trouve une alliée en la personne d’Alva, l’institutrice de l’île, et fait la connaissance de Klaus, mystérieux menuisier qui vit seul dans son chalet regorgeant de jouets artisanaux. Grâce à ces relations amicales inattendues, la petite ville de Smeerensburg retrouve la joie de vivre. C’est ainsi que ses habitants découvrent la générosité entre voisins, les contes de fées et la tradition des chaussettes soigneusement accrochées à la cheminée pour Noël ! »
Alors que les chaînes de télévision proposent une multitude de films de Noël d’une platitude sans nom à la limite de provoquer une indigestion sévère pour les spectateurs avant les fêtes de fin d’année, Netflix se démarque en nous proposant un merveilleux film d’animation hispano-américain qui réinvente la légende du Père Noël. Une oeuvre douce mais ingénieuse et emplie de la magie de Noël.
La magie du dessin à la main
Encore un film sur Noël, thème très (trop) largement traité dans les films d’animation et au-delà, diront certains. Néanmoins, ce conte hivernal produit par Netflix évite les pièges du genre et se révèle bien plus surprenant qu’il pourrait le laisser paraître. Premier bon point, le film délaisse les habitudes modernes de l’animation 3D en faisant le choix de la technique du dessin à la main en 2D. Alors que le métrage se veut une réinvention des origines du Père Noël et de la tradition de Noël, ce choix n’est pas anodin. Klaus, c’est la rencontre entre les traditions et la modernité imagée ici par la technique du dessin animé. Loin d’être plate, cette animation se compose de volumes et de profondeurs, avec une gestion de la lumière et des couleurs admirable. Visuellement, les personnages sont caractérisés et ont un véritable style. Une fois encore, l’ancien rencontre le moderne, le style des personnages étant une rencontre entre les traits géométriques distinctifs des dessins animés Disney de la belle époque et la modernité des visages de Pixar. Une belle réussite esthétique qu’il faut saluer.
Un conte émouvant
Au-delà de la technique, Klaus est également une brillante réussite grâce à son scénario malin autour de la question « comment le Père Noël est devenu le Père Noël ? ». Tout débute par un jeune homme, Jesper, imbu de sa personne et trop privilégié, envoyé par son père, le directeur des Postes, dans un village montagneux et perdu sur une île au nom facilement prononçable de Smeetering . Son père souhaitant lui donner une leçon de vie, Jesper va se retrouver à devoir remplir une mission : poster 6 000 lettres dans l’année sous peine d’être renier par sa famille. Une mission pas si évidente lorsque l’on découvre Smeetering, un petit village pas si accueillant au départ et gangrené par une querelle entre les habitants qui empêche toute vie sociale. De ce fait, personne ne s’envoie de lettre. Jusqu’au jour où Jesper découvre la cabane emplie de jouets d’un vieil ermite vivant dans les montagnes, un homme à la forte carrure, à la longue barbe blanche, et qui utilise un traîneau pour se déplacer. Pas besoin d’en rajouter, vous voyez donc venir le reste, et c’est ainsi que va naître la magie de Noël. Klaus déconstruit et reconstruit le mythe du Père Noël grâce à une narration de qualité et une émotion de chaque instant. Difficile alors de ne pas retomber en enfance et de fondre devant cette fable attendrissante.
Ressuscitant le dessin animée 2D et la magie de Noël par la même occasion, Klaus est une petite merveille d’animation à savourer en cette période de fête. Une fable intelligente dont l’émotion transpire à chaque image. Allumez les guirlandes du sapin, ajoutez une bûche dans la cheminée, et laissez vous porter par ce conte de Noël que vous propose Netflix.