Diane Ducret, chroniqueuse, historienne et philosophe, nous emmène dans un voyage historique, dans l’inconscient de l’humanité sur un thème encore tabou, le sexe féminin.
La chair interdite n’est pas un roman ni même un ouvrage sur la sexualité féminine. Il s’inscrit dans la même lignée que ses ouvrages précédents « Femmes de dictateurs ».
De quoi agit-il ? C’est une enquête, historique sur le rapport des hommes au sexe féminin, objet de fascination et d’interdits. On y découvre comment la peur du sexe féminin, de son ambivalence, de son pouvoir a poussé les hommes quelles que soient les époques à vouloir maîtriser le sexe féminin en usant de tout un arsenal.
Ainsi, on apprend avec stupeur, que la femme jusqu’au 19° siècle en France mais également aux Etats-Unis, pouvait être excisée car elle prenait du plaisir. Il faut la maîtriser, la contenir d’autant plus en période de crise économique, politique ou religieuse. Non seulement l’acte nous surprend au regard de l’époque mais quand on apprend que cet acte était prévu, encadré par le code Napoléon, on tombe des nues…Cette domination n’est pas seulement chirurgicale, législative. On veut la maîtriser, elle, son corps. L’épilation forcée des poils pubiens est une manifestation parmi tant d’autres de cette volonté de soumettre la femme pour mieux la maîtriser. On tond déjà les esclaves au cours de l’Antiquité pour marquer leur infériorité.
On poursuivra à la Libération avec la tonte des femmes infidèles ou bien encore dans les camps de concentration au cours de la seconde guerre mondiale. Les tondre, c’est les humilier, les anéantir, leur rappeler qu’elles sont placées sous la domination du masculin. Le sexe féminin est devenu un objet politique mais pas seulement. La peinture de Courbet L’origine du monde fait scandale, jugée contraire aux bonnes mœurs, obscène, la société s’offusque…Qualifié de bête dangereuse par Salvador Dali ,il donnera naissance au mythe du vagin à dents sous la plume de Lacan.
Je songe, à moitié rassurée que je suis née à la bonne époque .Que nenni ! La femme objet aux allures de femme libérée est partout. On la veut instruite sans être trop intelligente, épilée de près…
J’achève ma lecture en mesurant mon ignorance sur le sujet et en prenant conscience que mon statut de femme libre et libérée s’il n’est pas feint, est loin d’être acquis.