Là où les esprits ne dorment jamais, de Jonathan Werber

Il y a quelques mois à peine, « Là où les esprits ne dorment jamais » apparaissait sur les étals des librairies. Premier roman du très prometteur Jonathan Werber, celui-ci nous conte les aventures d’une jeune magicienne de talent dans l’Amérique en transition de la fin de XIXème siècle. Découverte…

New York, 1888. Des cris enjoués égaient le marché des docks. Ils émanent des quelques enfants réunis devant la scène de fortune qu’occupe Jenny Marton. Devant leur regard amusé, la jeune prestidigitatrice fait disparaître des cartes usées d’avoir trop glissé dans des revers de manche. A l’issue de la représentation, et alors que Jenny compte les maigres pièces qu’elle a pu récolter, un homme s’approche d’elle et lui propose un intrigant travail. En acceptant de rejoindre la célèbre agence de détectives Pinkerton, Jenny va se voir confier la délicate mission d’enquêter sur les sœurs Fox, les trois femmes à l’origine de l’essor du spiritisme. Sans le savoir, elle se lance alors dans une aventure humaine qui ne manquera pas de lui réserver quelques surprises, y compris peut-être celle de faire la lumière sur un passé qui lui échappe depuis trop longtemps…

Avec audace et assurance, particulièrement pour un premier roman, Jonathan Werber nous entraîne dans une Amérique en transition, prête à basculer dans la modernité tout en devant faire face aux stigmates encore très vives de la guerre intestine qui l’a déchirée. D’une plume habile, il rend les personnages de son histoire attachants et crée une ambiance à la fois généreuse et mystique, en parfait accord avec le thème qu’il y aborde. D’emblée, le talent du jeune écrivain saute aux yeux tant il parvient à accrocher son lecteur avec une histoire originale et au rythme maîtrisé.

A l’image des tours de magie qu’il décrit dans son roman, Jonathan Werber attire l’attention de son lecteur d’une main pour mieux dérouler une intrigue à son insu de l’autre. Très vite, le lecteur se prend au jeu et se surprend à se fasciner pour l’histoire des personnages tantôt fictifs et tantôt réels (mais dont la très grande majorité des péripéties est inventée de toutes pièces) qui émaillent l’histoire.

Très clairement, Là où les esprits ne dorment jamais est un très bon roman et s’il continue sur cette lancée, dans la famille Werber, il ne fait aucun doute que l’élève (ou plutôt le fils) finira par dépasser le maître (ou plutôt le père).

Là où les esprits ne dorment jamais, un roman de Jonathan Werber publié aux Editions Plon.

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