Il y a quelques années, le duo Antoine Bauza et Pierô avait fait apparaître Ghost Stories sur les tables de jeu. Celui-ci s’était vite imposé comme un incontournable des jeux coopératifs et avait mis à rude épreuve la résilience de bon nombre de joueurs. Aujourd’hui, et pour notre plus grand bonheur, ce même duo a choisi de dépoussiérer sa création. Un changement de décor et quelques adaptations mineures plus tard, voilà le Ghost Stories nouveau : Last Bastion !
La mission était hautement périlleuse et d’aucuns vous condamnaient à une mort certaine pour avoir seulement nourri l’ambition de la mener à bien. Pourtant, les reliques de la Reine Funeste sont désormais en votre possession et sans elles, celle qui fait régner la terreur sur le Royaume est affaiblie. Il faut désormais porter l’estocade et retranchés dans le Bastion des Derniers Rois, les Hauts-Mages s’affairent à détruire les maléfiques reliques. Animée par une sourde colère, la Reine Funeste a la ferme intention de les leur reprendre et pour parvenir à ses fins, elle intime l’ordre à ses hordes de monstres de prendre d’assaut le Dernier Bastion. Juchés sur les remparts, vous observez sa sinistre armée fondre sur vous. Désormais, il faut tenir…
Hold The Door Bastion !
Nous le disions en préambule, Last Bastion, c’est un Ghost Stories 2.0. Ici, exit l’ambiance du cimetière damné de l’Empire du Milieu au profit d’un sombre donjon très médiéval-fantastique. Et très logiquement, exit aussi le vilain Wu-Feng et ses fantômes venus des Enfers au profit de cohortes de trolls, cavaliers squelettes, tireurs zombies et autres canons de l’infamie. En dehors de ces changements cosmétiques (qui plairont assurément à une base plus large de joueurs), le principe du jeu reste identique.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas le jeu original ou sa mécanique, il s’agit de défendre un lieu (en l’occurrence un Bastion constitué de neuf tuiles en format 3×3) contre des vagues successives (et incessantes) de monstres. Chaque joueur y incarne un héros doté d’une compétence spéciale et tous vont courir d’un coin à l’autre du bastion, tantôt pour tenter d’éliminer les monstres qui s’y massent et tantôt pour profiter de la capacité de la tuile visée (comme récupérer un point de vie, poser un piège incendiaire au pied d’une muraille, ressusciter un collègue, etc.). L’objectif final : tenir jusqu’à ce que le dernier Seigneur de Guerre apparaisse. Alors, dans un ultime assaut, souvent très sanguinaire, il faudra réussir à le vaincre.
Un jeu délicieusement ardu
Pourquoi disons-nous ultime assaut ? Eh bien parce que tenir jusqu’à l’apparition du Seigneur de Guerre résonnera déjà comme une victoire, surtout lors de vos premières parties. Ne le cachons pas, Last Bastion est un jeu dans lequel la victoire ne s’offre pas facilement. Défaire l’armée de la Reine Funeste se mérite et pour peu que vous y parveniez, gageons que vos héros seront dans un état proche de la mort. Ici, la victoire ne se remporte pas, elle s’arrache ! Dans Last Bastion, les monstres sont souvent puissants, arrivent et s’installent avec leur lot d’effets négatifs et vous donneront du fil à retordre. C’est d’autant plus le cas qu’il vous faudra également surveiller l’influence néfaste de la Reine car si celle-ci gagne trop de terrain, elle emportera votre volonté de combattre (et donc vos chances de victoire).
Cela dit, et afin que nos propos ne souffrent d’aucune ambiguïté, ce niveau de difficulté ne constitue en rien un point négatif. Bien au contraire. Non seulement il rend la victoire plus savoureuse mais aussi, il offre au jeu une rejouabilité accrue. Un jeu coopératif qui ne proposerait pas un réel défi aux joueurs serait en effet vite remisé au fond d’une armoire pour ne plus en sortir. Ici, ce n’est pas le cas. Malgré de probables défaites, les joueurs auront à cœur de vaincre la Reine Funeste et puis d’augmenter progressivement la difficulté du jeu.
En conclusion
Incontestablement, Last Bastion est un coup de cœur. Sa mécanique de jeu est aussi simple qu’efficace et il propose un véritable challenge aux joueurs qui aimeraient s’y frotter. Le matériel du jeu comme les superbes illustrations dont il est doté participent à son effet immersif et faites-nous confiance, malgré les coups pris, vous en redemanderez (qui a dit masochistes ?).
Pour les informations pratiques, sachez que Last Bastion sera disponible en boutique dans quelques jours mais plusieurs boîtes auront fait le voyage jusqu’à Essen. Aussi, si vous passez par là, suivez l’odeur du sang et de la poudre, elle vous mènera tout droit au stand de Repos Production. Il y a fort à parier que vous y trouverez les Sombreros aux prises avec la Reine Funeste. Si nous étions vous, nous parierions sur l’issue du combat et (surtout) nous repartirions avec une boîte de Last Bastion sous le bras !
Last Bastion, un jeu d’Antoine Bauza, illustré par Pierô et Nastya Lehn, édité par Repos Production et distribué par Asmodée.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 45 à 60 minutes