Sur ces pages, nous avons déjà eu l’occasion de vous présenter le Coffre des Joueurs (et de vous dire tout le bien que nous en pensons). C’était (entre autres) ici ou encore ici. Et si nous vous en reparlons aujourd’hui, c’est bien sûr pour vous présenter le contenu du 20ème Coffre que la joyeuse équipe de MyLudikBox a déposé sur le pas de notre porte la veille de Noël mais aussi parce que le 21ème Coffre est désormais disponible à la commande !
Rien ne sert d’y aller par quatre chemins, cette édition Noël du 20ème Coffre des Joueurs est sans débat possible l’une des meilleures qu’il nous ait été donné de découvrir (et vu la qualité des éditions précédentes, ce n’est pas peu dire). D’ailleurs, c’est bien simple, nous ne serions pas surpris de découvrir que l’équipe de MyLudikBox a du sang de lutin qui lui coule dans les veines ou que le Père Noël himself a fait une crise d’apoplexi-jalousie en découvrant qu’il n’avait plus le monopole du cadeau parfait. Et pour cause, tant en termes de contenu que de diversité, ce 20ème Coffre avait tout pour ravir le cœur des joueurs. Découvrons-en sans attendre le contenu…
It’s a Wonderful Kingdom : Mon Royaume pour un nouvel opus
Il n’y a pas si longtemps, l’éditeur La Boîte de Jeu avait surpris le monde ludique avec l’excellent It’s a Wonderful World. Une nomination à l’As d’Or Expert plus tard, le créateur du jeu a eu la bonne idée de lui donner une suite (ou plutôt un préquel) spécialement conçue pour le jeu solo ou en duel. It’s a Wonderful Kingdom était né.
Dans ce nouvel opus, vous prenez la tête d’un Duché avec l’ambition de ravir le trône du Royaume. Bien sûr, il s’agira toujours de constituer un puissant moteur de production en « construisant » certaines de vos cartes et en en recyclant d’autres mais dans cette version, plus question de draft classique. Ici, la phase de sélection se déroulera selon un système de proposition lors duquel les joueurs tenteront de bluffer (un peu) pour s’arroger les meilleures cartes tout en s’assurant de voir les calamités finir dans la main de l’adversaire.
Autre petit twist : l’apparition de trois différents modules. Le choix de l’un d’eux sera indispensable à la partie et fera évoluer les règles d’une certaine manière. Par exemple, le premier module proposera aux joueurs d’incarner un fléau s’abattant sur le Royaume tandis que le second les fera bénéficier des conseils avisés (et des puissantes capacités) de différents spécialistes.
Virtù : l’art de soudoyer gouverner
Chacun sait que les Cités-Etats italiennes de la Renaissance étaient des modèles de gouvernance (qui a dit « et de filouterie » ?). Dans Virtù, l’auteur Pascal Ribrault et son éditeur, Super Meeple, vous invitent à prendre les rênes d’une des familles dirigeantes de ces Cités-Etats pour tenter de dominer la péninsule. Au travers d’un système de jeu riche mêlant « wheel building » (comprenez l’amélioration progressive de la roue d’actions représentant votre palais), de deck-building et de conquêtes de territoires, les joueurs seront amenés à prendre des décisions fondamentales sur les actions qu’ils souhaitent mener pour asseoir leur suprématie sur l’Italie de l’époque.
Bien sûr, il s’agira de gouverner, de commercer et de guerroyer mais il ne faudra en aucun cas oublier deux autres politiques essentielles des Cités-Etats de la Renaissance : le patronage culturel qui faisait rayonner la Cité dans toute l’Europe ainsi que l’intrigue qui, comme chacun sait, a gagné de nombreuses guerres avant même qu’elles ne soient déclarées.
Virtù propose donc aux joueurs un jeu complexe et doté d’un savoureux mélange de mécaniques. Pour autant, ses règles demeurent accessibles et ce n’est qu’au cours de ses parties (toujours disputées) que le jeu révèle toute sa profondeur. Il est en plus doté d’une très belle et très immersive direction artistique.
Brazil : de l’or, du café et du pernambouc…
Toujours sous l’égide de l’éditeur Super Meeple, le troisième jeu glissé dans l’édition Noël de ce 20ème Coffre des Joueurs nous fait changer d’époque et de destination. Exit la Renaissance italienne au profit d’un Brésil à ses balbutiements économiques. Là, en incarnant un Monarque bien décidé à devenir l’Empereur de ce vaste territoire, il vous faudra établir une colonie forte, puissante et productive. Pour cela, vous serez appelés à explorer les contrées encore vierges de ce nouveau continent, à établir des comptoirs produisant différentes ressources mais aussi à vous équiper d’unités militaires pour repousser vos voisins trop entreprenants comme pour vous assurer du contrôle de certains sites stratégiques.
Brazil est principalement un jeu de développement et de gestion de ressources qui fait le pari de l’eurogame en version 4 x (eXploration, eXploitation, eXpansion et eXtermination). Une de ses grandes forces est sa modularité, c’est-à-dire que le jeu propose plusieurs configurations de plateau selon le nombre de joueurs et le type de partie souhaitée. Certaines permettront à chacun de se développer dans son coin sans (trop) se soucier de ses voisins alors que d’autres généreront plus de conflits directs et laisseront une part plus grande à l’affrontement.
Au-delà de ça, Brazil est aussi un jeu au matériel très soigné et à la thématisation réussie. Grâce au petit livret historique fourni, les joueurs en apprennent plus sur les personnages historiques qu’ils sont appelés à jouer et plus généralement sur le Brésil de cette époque et sur les différentes étapes de son développement. La culture est une richesse (au moins aussi précieuse que le pernambouc)…
Imperium Antique : Barbare un jour, barbare toujours (tiens, en fait non).
Le quatrième jeu découvert dans le Coffre des Joueurs est un jeu de deck-building asymétrique grâce auquel vous allez pouvoir hisser votre horde de barbares au rang de civilisation digne de ce nom (et ainsi marquer l’histoire). Lors d’une partie, chaque joueur va donc choisir un peuple parmi huit (Romains, Celtes, Vikings, Macédoniens, …) et disposer d’un deck unique de cartes. Partant de là, il va pouvoir commencer à développer sa civilisation en jouant des cartes de sa main pour produire des ressources, avancer dans son développement et aller chercher des cartes communes intéressantes au centre de la table.
Pour un jeu qui aurait pu paraître sans prétention, Imperium Antique (d)étonne. Plusieurs de ses aspects le rendent à la fois original et efficace. Déjà, il a ce côté asymétrique maîtrisé. Il faut comprendre par-là que chaque civilisation dispose de son propre deck de cartes et que celui-ci influencera la manière dont le joueur développera son jeu. Par exemple, les Celtes provoqueront de l’instabilité chez leurs voisins tandis que les romains gagneront à s’étendre très rapidement. Ensuite, le jeu dispose d’un twist qui, à un moment de la partie, fait basculer votre civilisation du rang de nation barbare à celui d’Empire. Cette étape cruciale changera votre façon de jouer et pour espérer l’emporter, il faudra d’ailleurs avoir anticipé ce changement clef. Enfin, les illustrations du jeu sont signées par le talentueux The Mico, particulièrement à l’aise dans ce type de thématique.
L’Insondable : la croisière s’amuse se trahit
Et pour terminer, notre jeu coup de cœur de cette édition Noël : L’Insondable. Ce dernier est une sorte de remake du célèbre Battlestar Galactica (oserions-nous dire « en amélioré » ?) mais rethématisé à la sauce Lovecraftienne. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la sauce prend !
Le jeu place les protagonistes en 1913 sur un bateau faisant voile (ou plutôt vapeur) vers Boston au départ de l’Angleterre. La traversée aurait dû se passer sans encombre mais c’était sans compter sur le comportement de plus en plus étrange de certains passagers qui se sont mis à fixer le large en murmurant ce qui ressemble à un rituel antique. Cela-a-t-il un rapport avec les ombres sous-marines qui semblent suivre le bateau depuis qu’il a levé l’ancre ? Se pourrait-il que des passagers cherchent secrètement à faire couler le navire ? Mais il faut remettre ces questions à plus tard, une créature tout droit sortie des abysses vient de se hisser sur le pont…
Vous l’avez compris, L’Insondable est un jeu de loyautés secrètes et de suspicion. Au cours de la partie, certains joueurs seront des humains qui auront à cœur de voir arriver le navire à bon port tandis que d’autres seront des hybrides qui chercheront à saboter discrètement le bateau pour l’envoyer par le fond. Bien sûr, tout le sel du jeu réside dans la paranoïa qui va progressivement s’installer autour de la table. A qui faire confiance ? Et qui envoyer sans ménagement dans la cale le temps d’établir son éventuelle innocence ?
Sans conteste, l’Insondable est un jeu très réussi. Grâce à son thème (très bien retranscrit) et à son système de jeu, il génère à la perfection l’ambiance si particulière propre aux jeux de trahison. On se jette des regards en coin, on s’accuse (parfois sans aucune preuve) et bien sûr, on se trahit. Certes, à cinq ou à six joueurs (sa configuration idéale), le jeu est un peu long (plus de trois heures quand même) mais rassurez-vous, on ne les voit pas passer. D’ailleurs, et c’est sans doute la meilleure preuve de la qualité du jeu, une fois à quai (ou au fond de l’eau), on n’a qu’une seule envie : reprendre la mer…
Une sélection hautement qualitative
Nous l’avons dit d’emblée, cette sélection de jeux est une des meilleures (bon ok, la meilleure) qu’il nous ait été donné de découvrir dans les différents Coffres des Joueurs. On sent que l’équipe de MyLudikBox a mis tout son cœur et toute son expérience à profit pour ne retenir que le meilleur du meilleur et ce, pour le plus grand bonheur des joueurs. Si l’on excepte leur léger fil rouge historique (qui aurait d’ailleurs pu être le thème du Coffre), les jeux sont incroyablement différents tant dans leurs mécaniques que dans leur univers. Une chose est sûre, les (heureux) souscripteurs du Coffre dans son édition Noël ont encore de belles et longues heures de jeu devant eux !
Et la suite ? En provenance directe du FIJ évidemment…
A peine ce 20ème Coffre refermé (pour mieux être réouvert, rassurez-vous), voilà que le 21ème nous tend déjà les pions. En effet, l’équipe de MyLudikBox vient de révéler le thème de celui-ci et ce sera « vu au FIJ ». Quand on sait l’incroyable vivier qu’est la grande messe ludique cannoise pour dénicher les pépites de demain, on ne peut que se réjouir de ce thème inspiré. Le prochain Coffre ne contiendra donc que des jeux qui ont été repérés par l’œil aiguisé de l’équipe présente sur place. Il est comme toujours proposé en trois versions (découverte, classique et premium) et est disponible à la commande jusqu’au 20 mars prochain ! De notre côté, c’est sûr, on va prolonger la folie du Festival au travers d’un Coffre des Joueurs aux parfums cannois. Vous nous suivez ?