J’avais lu à propos d’un autre roman qu’il s’agissait d’une brique qui ne cesserait de faire des ricochets. Du haut de ses 900 pages, Le soleil sous la soie appartient également à cette catégorie. Qualifié comme étant le meilleur roman historique depuis les romans de Ken Follett, Eric Marchal nous a livré un petit joyau.
Nous sommes au XVIIe siècle à Nancy. Nicolas Déruet est chirurgien ambulant et sa réputation le précède. Néanmoins, lors d’une opération qui tourne mal, il est contraint à s’exiler dans l’armée et à pratiquer ses soins sur les victimes de la guerre. Son cerveau et ses gestes de médecins sont sûrs, mais son cœur balance entre deux femmes. Entre opérations, intrigues politiques et amour, ce livre nous plonge dans le duché de Lorraine.
Mêlant fiction et réalité, ce roman extrêmement bien documenté et construit nous plonge au cœur des guerres, des intrigues politiques, mais également du quotidien de l’époque avec une extrême précision. Les destins de nos protagonistes fictifs parviennent tellement bien à se fondre dans l’histoire que, si l’auteur n’avait pas précisé que certains éléments étaient le fruit de son travail, cela ne m’aurait pas même effleuré l’esprit. Pour moi, tout aurait pu être la réalité, appartenant véritablement au passé du duché de Lorraine et de la France.
Au milieu des procédés médicaux, des autopsies et des opérations, on retrouve un triangle amoureux tout ce qu’il y a de plus classique au centre de l’intrigue. En revanche, dans le contenu de l’intrigue amoureuse, là il y a du nouveau. Ce n’est pas gnangnan, ce n’est pas ultra-romantique : c’est de l’amour tel qu’il existait à cette époque-ci.
La multitude de personnages qui sont présents au fil des pages ont tous un rôle à jouer dans l’histoire. Leur caractère varie selon ce rôle. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai été bluffé par la complexité de ces comportements.