Paru le mois dernier aux éditions De Saxus, Les Limbes est un thriller onirique, mêlant fiction et réalité. Récemment récompensé du prix Méditerranée Polar 2018 dans la catégorie Premier Roman, ce thriller m’a fait penser à l’univers que met régulièrement en scène Stephen King. La comparaison est donc plus que flatteuse.
James Hawkins est un jeune Américain embourbé au Vietnam, en 1970, en première ligne sur ce front qui fait rage. Lors d’un assaut, notre protagoniste reçoit une balle en pleine tête et en réchappe miraculeusement… non sans séquelles. Après un mois de coma, les nuits de Hawkins deviennent de véritables épreuves. Une chose s’est réveillée en lui. De retour au pays et luttant contre ces démons, Nate Irving, un ancien compagnon au Vietnam vient le chercher pour l’emmener dans une base au fin fond de la glaciale Alaska. Le but ? Découvrir l’étendue des pouvoirs de Hawkins qui, sous la coupelle du professeur Kleiner, par ailleurs, n’est pas le seul à avoir ce don… ou cette malédiction ?
Olivier Bal se sert d’un domaine qui est loin d’avoir révélé tous ses secrets, mystérieux et a souvent passionné : le monde du rêve. Bon nombre de scientifiques se sont déjà penchés sur le sujet (dont le Père de la psychanalyse, Freud, pour ne citer que lui). De plus, en pleine Guerre Froide, en pleins progrès scientifiques, en pleine conquête spatiale, le fait de vouloir analyser et comprendre le cerveau humain – dans le but indirect de s’en servir – colle totalement avec l’époque. Le fait d’exploiter cet univers de la sorte, d’en faire la trame principale d’un thriller fantastique, est un coup de maître culotté.
Deux « réalités » s’opposent dans ce roman : lorsque Hawkins dort, découvre Les Limbes à l’aide de ses compagnons, puis lorsqu’il est éveillé et vit dans ce quasi huis-clos qu’est la base située en Alaska. Cette part de mystique et ce confinement rendent l’atmosphère globale du roman très pesante, mystérieux.
Le style est relativement fluide. Les phrases courtes, percutantes. Les chapitres se succèdent et permet à l’action de s’enchaîner, de nous maintenir en haleine et surtout de nous donner envie de connaître la suite. La fin est un véritable cliffhanger qui laisse présager (et surtout espérer) une suite. Petit bémol, la psychologie et les traits des personnages que j’ai trouvé un peu trop classique et malheureusement pas assez travaillée.
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