Après nous avoir conviés à la table du roi puis envoyés en cours de chimie, Iello se propose désormais de nous promener dans une antique Cité Perdue dont il se murmure qu’elle renferme autant de précieux trésors que de redoutables gardiens. Chers archéologues-aventuriers, armez-vous de votre loupe, de votre fouet et de votre courage, nous (re)partons à l’aventure…
C’est un fait indéniable, la génération née aux alentours des années 80’ (ou en tout cas ayant grandi pendant les saintes nineties) a été biberonnée à l’aventure archéologique. Il y a bien sûr eu les multiples Indiana Jones et la saga des Tomb Raider mais aussi quelques ersatz auxquels on confiait notre temps libre avec un plaisir coupable (coucou Allan Quatermain et Crocodile Dundee). Bref, bercée par des rêves de temples perdus, d’idoles maudites ou de pièges mortels, cette génération s’est découvert une passion pour l’archéologie aventureuse, une discipline qui n’avait plus connu un tel engouement depuis les découvertes d’Howard Carter (autant dire que ça faisait loin…). Du coup, quand nous avons appris que Iello allait sortir un jeu reprenant tous les codes du genre, nous n’avons pas hésité à plonger dans l’aventure !
Tou toulou touuu tou tou louuu (oui, c’est la musique d’Indiana Jones)
Plantons d’emblée le décor : Les Ruines Perdues de Narak propose un jeu au cours duquel les joueurs vont devoir explorer une île inconnue, s’équiper de puissants artefacts, affronter d’hostiles gardiens et approfondir leur connaissance. On sait, ça vous démange le fouet mais calmons-nous un peu et analysons plus en profondeur les arcanes du jeu. Déjà, Les Ruines Perdues de Narak n’est pas un jeu où, une idole volée à la main, il faudra lancer une salade de dés en espérant échapper à un énorme rocher qui roule vers vous. Non, tout en conservant son esprit d’aventure, le jeu se veut plus posé, plus profond, plus ambitieux aussi.
En effet, tout en restant relativement accessible, la dernière pépite de Iello est un vrai jeu de gestion. A chaque tour, les possibilités qui s’offriront aux apprentis-archéologues seront nombreuses et entre la récolte de ressources, l’exploration hasardeuse, la progression sur la piste de connaissance ou encore l’achat de matériel ou d’artefacts, chaque choix devra être judicieusement pesé. Ici, nous sommes face à un jeu très fourni, aux actions multiples et qui mélange habilement la pose d’ouvriers et le deck-building (en ne gardant que l’essentiel de ces deux mécaniques).
Dans les Ruines Perdues de Narak, à chaque tour, on calcule ses réserves de ressources, on cherche un moyen de glaner celles qui nous manquent pour réaliser l’action convoitée, on hésite à se lancer dans une expédition certes coûteuse mais qui pourrait se révéler très rentable. Et puis, on surveille aussi. On surveille en permanence la progression des autres joueurs afin de ne pas se laisser distancer dans la course à la connaissance mais aussi pour ne pas les laisser s’emparer d’un artefact trop puissant ou s’attacher les services d’un assistant trop compétent. Bref, on se jauge, on réfléchit et on se torture délicieusement les méninges.
Lara Croft approves !
Doté d’un thème très accrocheur (encore rehaussé par la qualité du matériel proposé), Les Ruines Perdues de Narak saura séduire un large panel de joueurs. Sans être inaccessible (ni trop long), il est très équilibré et est doté d’une multitude de petites mécaniques qui le rendent particulièrement savoureux. Dès la fin de la partie, l’envie de retourner découvrir l’île et (surtout) d’explorer de nouveaux chemins vers la victoire s’empare des aventuriers collecteurs de ressources. C’est généralement le signe indéniable que l’on tient là une véritable pépite ! En tout cas, à la rédaction, c’est un coup de fouet cœur !
Les Ruines Perdues de Narak, un jeu de Min & Elwen, édité par Czech Games Edition et en français par Iello.
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 1h30 à 2h