Depuis plusieurs années, le marché du jeu de société connaît un véritable essor. La fièvre joueuse gagnant chaque jour plus de passionnés, l’offre s’est aussi considérablement accrue et les étals de nos boutiques préférées croulent chaque mois sous les nouveautés. Dans ces conditions, il est de moins en moins facile de sortir un jeu original et à la mécanique innovante. Pourtant, c’est exactement ce que l’éditeur Oya a réussi à faire avec Les Tours Ambulantes. On embarque…
Bien sûr, Poudlard est la plus célèbre école de sorcellerie du monde. Pour autant, d’autres n’ont rien à lui envier (surtout pas ses lacunes en matière de sécurité des élèves). C’est notamment le cas de l’école de Corbosie, une institution magique qui a su défier les affres du temps. D’ailleurs, sa traditionnelle épreuve des Tours Ambulantes n’a elle-même pas à rougir face au très surcoté Tournoi des Trois Sorciers. Et pour cause, dompter des dragons ou trouver la sortie d’un labyrinthe magique, c’est bien mais faire danser des tours à étages multiples, c’est mieux !
Entre donjon et carrousel, notre cœur de sorcier balance…
Pour remporter une partie des Tours Ambulantes, c’est très simple, il suffit d’être le premier à emmener l’ensemble de ses sorciers dans le donjon. Bien sûr, cela paraît facile. On joue des cartes, on fait avancer ses sorciers le long du chemin et pouf, le tour (de magie) est joué ! Oui mais voilà, il n’y a pas que les sorciers qui sont mobiles dans le monde magique des Tours Ambulantes, les tours le sont également (oui, le titre du jeu était un gros indice). Ça peut être pratique quand on est au sommet de l’une d’elles mais ça l’est beaucoup moins quand on voit une autre tour venir s’empiler sur la sienne et que l’on se retrouve prisonnier…
Notre formule préférée : Bordelium Deliciosa chaoticum !
Nous l’avons dit d’emblée, Les Tours Ambulantes est un jeu original et innovant mais il a également une palanquée d’autres qualités. Déjà, il est accessible, ce qui en fait un jeu familial mais que l’on sortira aussi très facilement entre amis. Ensuite, son matériel est de bonne qualité et il est très plaisant à manipuler. Enfin, et c’est là toute la force du jeu, sa mécanique est aussi joyeusement bordélique que terriblement addictive.
En effet, pour gagner, il ne suffit pas simplement d’amener ses sorciers dans le donjon, il faut au passage remplir ses fioles de potion. Et cela se fait… en enfermant des sorciers adverses sous une tour. Oui, c’est une forme de prime à la crapulerie. Et même pire, une double prime à la crapulerie car une fois remplies, ces mêmes fioles pourront être utilisées pour lancer des sorts. Dans la version classique du jeu, ces sorts permettent de faire avancer un sorcier ou une tour mais dès lors que l’on joue en version « maître sorcier », les sorts permettent également de faire reculer des sorciers adverses, de s’accrocher à leur dos ou encore de déplacer le donjon…
Vous l’avez compris, Les Tours Ambulantes est un jeu que l’on pourrait aisément qualifier de joyeusement chaotique. Tout bouge, tout le temps (oui, y compris le donjon qui est pourtant censé être la ligne d’arrivée de votre course magique). Très vite, et surtout dans les parties à quatre joueurs et plus, il faudra renoncer à la planification stratégique de vos mouvements au profit du coup de poker qui pourrait peut-être libérer vos sorciers perdus de vue mais qui pourrait surtout enfermer ceux des autres sous une jolie pile de tours. Gniark gniark.
En conclusion
Les Tours Ambulantes est un jeu qui a soufflé un véritable vent de fraîcheur sur notre ludothèque. Très facile à sortir et à expliquer, il est la promesse de parties délirantes et animées. A deux et trois joueurs, il peut se révéler stratégique car on garde (plus ou moins) le contrôle sur les événements du plateau mais au-delà, le jeu devient incontrôlable (et est donc d’autant plus fun). A noter qu’il est aussi doté d’un mode solo et d’un mode coopératif mais à nos yeux, c’est véritablement en mode compétitif et à cinq ou six joueurs qu’il développe tout son potentiel.
Les Tours Ambulantes, un jeu de Wolfgang Kramer et Michael Kiesling, illustré par Michael Menzel et édité par Oya.
Nombre de joueurs : 1 à 6
Âge : dès 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 minutes
Crédits photos : AgoraJeux