concertoConcerto pour la main morte, voilà un titre qui a de quoi attiser ma curiosité du fait de mon passé pianistique du dimanche. De plus, la photo présente sur le bandeau entourant le livre a fini de me convaincre et donne immédiatement le ton de ce roman écrit par Olivier Bleys, écrivain aguerri puisque déjà auteur d’une vingtaine de livres, dont un récit d’anticipation, quelques essais, des romans, des biographies et même des bandes dessinées. Cette photo, parlons en, représente les touches d’un vieux piano gelé. Et lorsqu’on sait que l’histoire porte entre autres sur l’histoire d’un musicien français qui a emmené son piano en Sibérie, on ne peut qu’approuver le choix de cette image.

Mais commençons par le début. L’étonnement ne tarde pas, puisqu’il arrive avant même le premier mot du roman. Et en effet, les chapitres sont numérotés en sens inverse. C’est-à-dire que le premier chapitre est annoté par le numéro 7, et qu’ils vont ensuite en décroissant. Est-ce simplement une manière de se démarquer du style classique et conventionnel ou y a-t-il une raison plus profonde ? Conso-Mag n’a pas trouvé de réponse.

Par contre, plus important, nous pouvons vous parler du contenu de ce livre. Ce roman concerne Vladimir Golovkine, éboueur de la commune de Mourava, un village perdu au fond de la Sibérie centrale. Celui-ci réussit à résister à la tentation de la vodka, alors que l’hiver approche et que tous ses compagnons s’y adonnent à foison afin d’oublier. Cet homme des bois voudrait changer de vie en partant à Krasnoïarsk, une ville importante de la région. Le seul problème est qu’il n’a pas les moyens de s’offrir ce nouveau départ. C’est à ce moment que Colin Cherbaux débarque, avec son piano. Ce français, médiocre pianiste, est marqué d’une particularité qui donne son titre à ce roman. Ainsi, sa main droite ne répond plus lorsqu’il joue la concerto n°2 de Rachmaninov, pièce de musique par ailleurs réputée pour sa complexité. Une amitié profonde va alors naître entre les deux hommes, qui sera le cœur du récit.

L’auteur de ce livre, Olivier Bleys, récemment primé au Grand Prix SGDL du roman pour son livre Le Maître du Café publié aux Editions Albin Michel début 2013, profite de ce nouvel ouvrage pour aborder avec réflexion des sujets tels que l’amitié, la musique ou encore “l’alcoolisme” via le prisme de la vodka, bien que cet état en Sibérie soit compréhensible, de notre point de vue.

Nous conseillons donc ce livre à tous les connaisseurs de la Sibérie et de la vodka. De même, les mélomanes passionnés, et notamment les pianistes, se retrouveront totalement dans ce livre puisque le thème de la musique est régulièrement évoqué à travers cette histoire. Un roman qui ne conviendra pas à tous les goûts, mais dont l’écriture fine, fluide et travaillée ravira les lecteurs exigeants et leurs yeux aiguisés.

Plus d’informations sur Olivier Bleys sont disponibles sur le blog de l’auteur. Un mot sur l’éditeur : il s’agit d’Albin Michel, maison d’édition depuis les années 1900 qui confirme actuellement qu’elle fait partie des plus grands spécialistes de ce domaine en France. Vous retrouverez sur son site internet énormément d’ouvrages réellement intéressants et enrichissants.

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