Le monde du jeu vidéo est tel qu’il devient vite difficile de se démarquer si on ne porte pas un grand nom de studio connu, ou si on ne sort pas une suite d’une série à succès. The Outsiders est donc un nouveau studio de développement, et nous propose son premier jeu, Metal Hellsinger. La promesse d’un nouveau genre, fusion d’un FPS et d’un rhythm game attise notre curiosité, qu’est ce que cela va donner manette en main, nous allons le voir dans ce test.
Avant toute chose, les Fast FPS sont un genre nouvellement nommé mais qui finalement existent depuis très longtemps, on les nommait d’ailleurs Doom-like à une certain époque, jusqu’à ce qu’Half Life et consorts changent la donne et ajoute des mécanismes parfois tirés des RPGs et une histoire bien plus conséquente par rapport aux FPS traditionnels. Le retour de Doom ces dernières années, a permis de recentrer un peu les genres et de créer donc le Fast FPS, qui correspond finalement à du FPS bien bourrin, avec un gameplay rapide bien entendu, et avec un scénario qui n’a aucune importance réelle du moment qu’on s’éclate à faire du frag. Pour ma part, les FPS sont un genre de prédilection que j’ai apprécié des années durant en tant que joueur PC, jusqu’à ce que le genre s’essouffle un peu ces dernières années.
Côté Rhythm Game, j’ai particulièrement apprécié toute la série des Hero (Guitar, Dj), ainsi que les DJ Max, et d’autres titres un peu plus particuliers comme les Patapons ou Space Channel 5.
Cela va sans dire qu’un mix des genres a forcément titillé mon attention et j’étais plus qu’impatient de tester Metal Hellsinger.
Un FPS qui se déroule en enfer, des hordes de démons en furie, des armes dévastatrices, mais où est le Doom-guy ?
On est clairement pas étonné de retrouver l’enfer comme terrain de jeu dans un FPS, Doom nous a déjà prouvé que quelque soit la planète, c’est l’environnement parfait pour défourailler du monstre à gogo. D’autant plus qu’ici en plus de jouer dans les enfers, on y joue une démone chanteuse de rock nommée l’Inconnue qui, on ne sait pas pourquoi, débarque en ayant perdu sa voix et fera tout pour la récupérer. Le juge rouge, maître des enfers, nous fera traverser 8 enfers différents et vous pourrez le confronter à la fin de chacun, en tant que boss.
Vous serez aidé par Paz, un crâne très bavard qui en passant sera le conteur de l’histoire et qui servira d’ailleurs d’arme également dans le jeu. Vous devrez donc progresser au fur et à mesure des niveaux pour atteindre le final, et récupérer la voix. L’histoire reste évidemment un prétexte et ne laissera pas un souvenir mémorable dans vos esprits.
Avec trois niveaux de difficultés, vous devrez donc traverser un enfer (enfin plusieurs, mais c’était pour le jeu de mot) au rythme de la musique heavy metal et de vos coups de feux pour espérer récupérer la voix et pouvoir chanter à nouveau.
Mélange des genres, le jeu pioche même parfois dans le die & retry, avec quelques vies supplémentaires en cas d’échec, et un tableau de scoring à la fin de chaque niveau, réussi ou non.
Une autoroute vers l’enfer ou un chemin de croix ?
Pour débuter dans l’”arène”, vous disposez au départ de deux armes, Paz, la tête de mort qui crache des boules de feu et une épée pour le corps à corps. Vous débloquerez ensuite au fil des niveaux, un fusil à pompe, un duo de pistolets, et d’autres armes de destruction massive.
Les armes ont une cadence de tir bien particulière, et une puissance de feu aussi puissante que le chargeur sera petit. Il va sans dire qu’il faudra bien tenir ce point en compte puisque le rechargement pourra se faire en rythme pour bénéficier d’un rechargement plus rapide, et de continuer à booster sa barre de Furie, sous forme d’un multiplicateur de dégâts. Plus vous maîtriserez votre rythme, plus vous remplirez une barre de super charge, qui permettra de faire une attaque dévastatrice, unique pour chacune de vos armes.
Vous devrez vous frayez un chemin dans chaque enfer, en traversant des zones fermées, qui demanderont à chaque fois d’être nettoyées complètement jusqu’à ouvrir la suivante. Chaque zone étant également jonchée de bonus multiplicateurs vous permettant d’améliorer votre synchro avec la bande son du niveau en cours ainsi que de quelques filons de cristaux verts qui vous permettront de récupérer de la vie en cours de partie.
Pour expliquer le gameplay, cela reste plutôt simple de prime abord, en plus de devoir fragger les ennemis sans manquer un tir, vous devrez également le faire en un rythme permanent, avec un indicateur visuel au niveau du pointeur vous indiquant si votre tir est bien synchro avec la musique, mais également avec des indices visuelles dans les niveaux sous formes de boules de feu qui émergent un peu partout du sol. Vous pourrez également utiliser une touche pour l’esquive, qui de la même manière pourra être utilisée en rythme pour maintenir le niveau de Furie. Comme indiqué plus tôt, les rechargements d’armes en rythme sont également un élément qui vous permettra de faire évoluer le multiplicateur dans le bon sens. Évidemment, chaque échec et chaque ennemi qui vous touchera fera également descendre le multiplicateur ainsi que remettre à zéro votre série de kills. A noter également que la bande son du jeu suit votre niveau de Furie, et devient donc de plus en plus puissante et entraînante, jusqu’à entendre les voix des chanteurs au niveau maximum. Enfin, selon les dégâts et les armes utilisées, il sera possible de mettre KO un ennemi et de l’achever de la même manière que ce qui existe dans les derniers Doom, ce qui permettra de récupérer de la vie, il faudra cependant le faire dans le rythme pour y arriver.
Le jeu propose également des supplices, forme de défis à effectuer après avoir débloquer un niveau, vous permettant de débloquer jusqu’à 7 sceaux qui pourront être ajoutés à votre inventaire en début de partie. Chacun de ses sceaux vous permettra d’améliorer les capacités de l’inconnue, en bloquant la Furie à un niveau minimum supérieur à celui de base, ou en améliorant les dégâts lorsque la vie est très basse, par exemple. Ses sceaux sont déblocables sous 3 niveaux de puissance. Cela permettra de faciliter un peu le voyage.
Les ennemis du jeu ont également une logique particulière, avec des ennemis simples et rapides à abattre qui arrive en grand nombre, et des ennemis plus costauds qui donneront du fil à retordre et qui demanderont donc de bien réfléchir dans quel ordre s’en débarrasser, car un ennemi qui prend trop de temps à tuer est un risque de faire baisser le niveau de furie également. Certains ennemis étant particulièrement retors, avec des attaques très rapides et des déplacements du même acabit vous demandant d’esquiver régulièrement sur le champ de bataille.
Malgré un principe plutôt attrayant, on déchante assez vite avec la difficulté du jeu, j’ai entrepris le premier niveau en difficulté moyenne (bouc), et je me suis vite pris au jeu, et j’ai réussi après 2-3 essais à le finir. Voulant prendre un peu plus de plaisir et moins contraint à suivre le rythme effréné demandé pour la synchronisation parfaite, je suis passé ensuite en facile (agneau) pour le second niveau que j’ai terminé finalement plus facilement que je ne l’aurais pensé.
Cependant, le troisième niveau m’a complètement et définitivement bloqué. Certains ennemis possèdent des boucliers, et demandent donc d’être frappés dans le dos pour les atteindre, ou de viser très juste sur la main qui dépasse du bouclier. Leurs attaques sont dévastatrices avec des effets de zone gigantesque. Qui plus est, quelle que soit l’arme utilisée, ils ont une “barre” de vie plus que conséquente et demande de nombreux tirs réussis pour les atteindre. Et bien entendu, ils sont parfois en duo, et avec d’autres ennemis. Comble de l’ironie, une des armes un peu plus efficace contre eux se trouve plus loin dans ce même niveau, ce qui forcément indique que le premier run est déjà très compliqué.
Mais même avec la meilleure volonté du monde et en difficulté facile je le rappelle, ce niveau a définitivement achevée mon envie et le plaisir de continuer à parcourir ce jeu.
Une bande son d’outre-tombe et des graphismes infernaux
Forcément un jeu pareil, se devait d’avoir une bande son de qualité, et c’est le cas. Je ne suis pas très connaisseur des groupes de rock Heavy Metal hormis quelques uns les plus connus du public comme System of a Down qui a participé à la bande son du jeu, mais en tout cas elle colle parfaitement à l’univers, et l’idée d’entendre les voix qu’au niveau maximum de Furie met vraiment le joueur dans une ambiance de folie meurtrière (en tout bien tout honneur évidemment). La dessus c’est clairement une réussite.
Graphiquement parlant, le jeu reste assez terne, la lisibilité pendant les combats n’étant pas parfaite, mais en même temps on est en enfer, et cela colle avec ce que l’on attendrait visuellement du jeu. Il n’a rien de next gen cependant, et reste un jeu d’ancienne génération pour les consoles de salon. Voici d’ailleurs en vidéo, les deux premiers niveaux du jeu pour vous permettre de vous en rendre compte.
L’enfer est pavé de bonnes intentions
Ok, elle était facile celle-là, mais c’est mon ressenti après avoir joué à Metal Hellsinger.
L’idée du mélange de genre avait un excellent potentiel, mais qui néanmoins est gâchée pour la trop grande précision demandée en jeu, et un écart entre vie des ennemis et puissance de feu bien trop démesurée. On passe aussi beaucoup trop de temps à faire le tour des niveaux en martelant la touche d’esquive, de peur de recevoir des dégâts qui font s’effondrer le niveau de Furie, et votre vie en passant évidemment.
Les armes sont également assez frustrantes, avec un nombre de balles par chargeur souvent trop limité, et qui nous fait pester à chaque rechargement rapide tenté mais loupé. A plusieurs reprises, je me suis finalement senti impuissant au point de ne pas ressentir le rythme que j’attendais avec des armes qui finalement ont souvent des cadences asynchrones avec celui-ci.
Autant encore une fois, dans la catégorie FPS, les derniers Doom sont loin d’être une partie de plaisir et demande malgré tout de réfléchir et de surtout ne jamais rester immobile, mais j’y ai pris bien plus de plaisir sans cette contrainte musicale imposée par Metal Hellsinger d’une manière que j’ai trouvé un peu bancal.
En toute franchise, il me sera difficile de recommander ce jeu, à part aux hardcore gamers qui apprécieront de recommencer moult fois un niveau jusqu’à atteindre le bout, tout en maintenant une cadence du Diable. Une petite déception pour ma part donc, l’enfer attendra.