System Shock, c’est un peu particulier pour ma part, ça réveille le boomer en moi qui a vécu ses premiers émois sur PC en 1994, là où l’on ne parlait que de MS-Dos et Windows 3.1 pour les jeux vidéos. Ça réveille aussi ma fan attitude, car derrière ce titre était un grand studio, Looking Glass Studios avec comme employés des grands noms comme Warren Spector et Ken Levine. Alors tout ça, ça parle pas forcément à tout le monde, mais perso, ça veut dire qu’en plus des deux System Shock (j’avoue ma préférence pour le second opus), on parle de studios et de gens qui ont participés à des titres comme les Dark project (Thief), les Deux Ex, les Bioshock, en gros la top liste des fps des années 1995-2005, mais aussi des titres plus ou moins connus comme certains Ultima, les Epic Mickey, Wing commander. Bref des poids lourds du jeu vidéo, qui ont encore des projets à venir alléchants, tel que Judas pour Ken Levine, et un éventuel System Shock 3 pour Warren Spector, rien que ça.
Forcément un remake de System Shock, ça donne envie, car même si mes souvenirs de System Shock 2 commencent à être lointain et forcément un peu flous, j’ai malgré tout encore le souvenir de jeux qui se démarquaient par leur gameplay et leur originalité, même si depuis de nombreux titres du genre fps ont vus le jour et ont apportés leur propre touche, je pense par exemple à Atomic Heart ou Dead Island 2 sortis l’année dernière. Pour ceux qui ne connaissent pas la licence, et ils sont forcément nombreux, sachez qu’on y retrouve pas mal de choses présentes dans les Bioshock, que ce soit une histoire aboutie, le système de capacités/pouvoirs mais aussi un gameplay typé fps mais relativement à part. On est bien loin des « fast » fps à la Doom, Quake, et Duke Nukem sorti dans la même période.
System Shock, c’est aussi un jeu à la difficulté bien marquée, et il faudrait peut être réfléchir à ne pas prendre la difficulté moyenne par défaut, si on ne veut pas déchanter bien vite. Fort heureusement les développeurs nous proposent d’affiner chaque critère du jeu pour nous rendre la vie plus simple, ou plus compliquée au choix.
Il faut dire que System Shock n’est pas tendre avec nous, loin de la. On ira même presque piocher l’inspiration dans les souls like, ou les survival horror tant les similitudes sont présentes, pourtant avec un titre qui ne fait que répéter le gameplay de l’époque. Entre points de régénération, munitions très limitées, et ennemis qui réapparaissent à foison, Shodan, l’IA qui sera notre ennemi principal, est la pour nous faire souffrir.
Pour faire simple, l’objectif du jeu sera de parcourir les étages de la station spatiale que contrôle Shodan, pour suivre par étapes plusieurs actions nécessaires pour la réduire à néant. Chaque étage devra être exploré de fond en comble, pour trouver les clés spécifiques un peu à la manière d’un doom/duke nukem à l’époque, et de même pour les caméras de sécurités et les serveurs qui devront également être détruits pour réduire la sécurité de l’étage en cours, pour au final pouvoir ouvrir certaines portes qui vous permettront de progresser plus loin dans l’aventure.
Des niveaux dans le cyber-espace, rappelant fortement les jeux Descent (encore un oldie) avec un déplacement à 360°, devront également être mené à terme pour débloquer d’autres passages dans le jeu, sachant que certains d’entre eux ouvrent la voie vers des ascenseurs qui permettront de vous déplacer dans les étages suivants. Bien entendu, tous les ascenseurs ne permettent pas d’aller à tout les étages, et il faudra donc trouver les bons qui vous emmènent au bon endroit.
Pour progresser dans l’histoire du jeu, il sera impératif de ramasser des genres de cartouches audio, qui devront être écoutées et qui vous donneront des indices primordiaux pour avancer. Comme par exemple, une manette à activer dans le jeu, en respectant quelques étapes auparavant (désactiver des sécurités, détruire un serveur), qui si ce n’est pas fait, vous emmèneront vers un game over, avec l’IA Shodan qui en profitera pour vous féliciter d’avoir rejoint son coté obscur après avoir détruit la terre. Vous trouverez également certaines énigmes à activer sous forme d’armoires électriques avec des composants à faire pivoter ou des câbles à brancher pour atteindre un chemin précis, ou alimenter en puissance à un certain niveau précis affiché à l’écran.
Le gameplay du jeu apporte son lot d’originalité, avec en plus du classique arsenal de combats avec des pistolets, fusil à pompe, fusil automatique, vous demanderont en plus d’apprendre à connaitre vos ennemis, et trouver quelles armes sont les plus efficaces contre quels ennemis, comme par exemple utiliser des armes électriques sur des robots, et des armes plus conventionnelles sur des humains zombifiés par l’IA. Vous avez en permanence deux barres visibles dans le coin en haut a droite de l’écran, une représentant votre vie, et la seconde votre énergie électrique. La première est parlante, des kits de soins voire une station médicale pourra la restaurer mais la seconde est un peu plus complexe, elle sera en effet utilisée par vos capacités comme votre bouclier énergétique, ou la course rapide entre autre, mais aussi par vos armes à énergies, il sera nécessaire parfois de les recharger grâce à des batteries, mais aussi à des stations de charge présentent dans la station. En plus de ça, vous aurez plusieurs objets qui renforceront vos capacités de manière temporaire, mais aussi d’autres qui vous rendront plus résistants aux radiations de manière permanente par exemple. Les armes pourront aussi être améliorées en trouvant des modules d’armes spécifiques, vendus dans des distributeurs.
La chose la plus sympathique dans le gameplay est le recyclage d’objet. En effet, les niveaux sont remplis d’objets en tout genre qui n’ont qu’un seul intérêt, être recyclés. On retrouve d’ailleurs ce style de gameplay dans le pas trop ancien Prey sorti en 2017. Le recyclage vous donnera des pièces de monnaies trébuchantes, utilisable ensuite dans les distributeurs parsemés dans les niveaux. Ceux ci vous donneront accès à des munitions, mais également les objets de renforcement, et les fameux modules d’améliorations d’armes.
Même si la structure du jeu reste basé sur un système d’étage, on retrouve une certaine verticalité dans les niveaux avec des conduits d’aération, ou des semi-étages accessibles avec des plateformes à activer qui renforce le côté labyrinthique de ceux ci. Il faudra régulièrement étudier la carte pour ne pas louper une trappe à ouvrir permettant de progresser ventre à terre à une partie du niveau en cours. Il ne faudra pas hésiter également à être très observateur, car j’ai trouvé que certaines échelles se fondent dans le décor, et devant lesquelles je suis passé à plusieurs reprises avant de pester de les avoir manquées.
Graphiquement System Shock a subi un lifting intéressant, apportant des graphismes que l’on peut qualifier d’actuels, mais avec une touche à l’ancienne. En effet, en vue d’ensemble le jeu semble tout à fait moderne, mais en se rapprochant nez à nez avec les murs, on pourra se rendre compte que les textures sont pixelisées, et je pense que c’est volontaire pour garder une petite touche rétro au jeu. On retrouve aussi une bande son et des bruitages plutôt correct dans l’ensemble, avec une petite musique d’ascenseur qui rappelle quelque peu les sonorités que l’on peut entendre dans Rapture, probablement un clin d’œil des développeurs également.
Hormis tout ces points qui semblent vendre un jeu tout à fait convenable, System Shock reste un jeu difficile, au point de parfois envie de laisser tomber. Je n’ai d’ailleurs pas réussi à avoir la patience de terminer le jeu malgré quasiment 20h au compteur, faute à la répétitivité de certains lieux, à la difficulté globale du titre, mais aussi à la progression nécessitant une soluce en main en quasi permanence si on ne souhaite pas y passer une centaine d’heure à tourner en rond, ou à réapparaitre à un autre étage pour reprendre x fois le même trajet en espérant y arriver, cette fois. D’ailleurs, il est à noter que nous, rédacteurs presses ont bénéficiés pour une fois d’une soluce fournie avec le jeu pour pouvoir avancer plus aisément, chose extrêmement rare pour le mentionner. Il est clairement à regretter que les développeurs n’aient d’ailleurs pas prévus l’option de modifier la difficulté à la volée, comme beaucoup de titres proposent aujourd’hui, surtout au regard de la difficulté qui est clairement connue de ceux ci, même si les premiers patchs sortis semblent aller dans le sens de l’équilibrer un peu mieux.
System shock, est un titre avec un gameplay à l’ancienne, parfois trop exigeant, parfois trop labyrinthique et obscur dans son écriture. La progression est de ce fait saccadée et demande de la persévérance (et une soluce éventuellement) pour arriver à en voir le bout. Les jeux exigeants sont légions de nos jours, Souls like en tête, mais cela reste compliqué de demander la même chose pour un fps, avec finalement très peu d’interactions hormis les combats, et les portes à ouvrir/débloquer au fur et à mesure de l’histoire. Même si cela ouvre forcément à un remake de System Shock 2, qui était déjà bien meilleur à l’époque que le premier opus, j’espère que le public suivra ce genre d’initiative, malgré les tests qui vont forcément refroidir bon nombre de joueurs. A réserver aux plus endurcis et patients d’entre nous, assurément.