Développé par Reply Games Studios et annoncé comme un jeu d’Action & Hack’n’slash , Soulstice débarque donc sur Playstation 5 avec quelques bonnes idées.
Pour ma part, dès qu’on parle d’Hack’n’slash, j’ai quelques titres qui me viennent directement en tête: les séries Diablo, Dungeon Siege, Sacred, et Torchlight, qui sont hyper connues dans ce genre. J’aurais pu aussi citer Minecraft: Dungeons sorti assez récemment.
Je vous arrête donc tout de suite, ne cherchez pas de réel lien avec ces jeux, dans Soulstice. On est bien plus proche du Beat’em all, avec une forte ressemblance avec la série des Devil May Cry ou Bayonetta.
Une sombre histoire d’ordre, d’invasions de spectres sur le monde physique, et de chimères
Dans Soulstice, vous incarnerez une chimère nommée Briar, fusionnée avec l’âme de sa sœur défunte, Lute. Créées par l’Ordre, les chimères sont des créatures surpuissantes, fusions de deux âmes humaines, et bénéficiant de pouvoirs pour lutter contre les Spectres envahissants le monde de Keidas. Possédants au milieu de leurs poitrines un cristal de corruption, les chimères doivent se battre tout en se maitrisant pour ne pas basculer du côté obscur et se transformer en monstres incontrôlables.
Une mystérieuse colonne de lumière ayant fait son apparition dans la ville d’Ilden, ravagée par les spectres, vous êtes envoyé, ainsi que d’autres chimères sur place, pour enquêter et détruire la menace. Au fil des 25 niveaux du jeu, vous découvrirez une histoire bien plus complexe qu’elle n’y paraissait au départ.
Ça va trancher sévère !
Briar est une farouche guerrière et possède une panoplie d’armes et d’attaques qui s’étofferont au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu; de même que Lute, âme spectrale capable de générer deux champs d’énergie opposés, sera votre défense en vous aidant à esquiver les projectiles ennemis, en les ralentissant, voire même en balançant tout un tas de projectiles spectraux pour faire le ménage. Contrôler Briar est assez typique des jeux d’action, avec des armes que l’on peut changer avec la croix directionnelle, et les attaques qui se font en martelant la touche carré ou triangle, selon l’équipement choisi. Quelques combos sont disponibles, vous demandant d’actionner une suite de touches pour faire des dégâts supplémentaires. Une touche vous permet également d’esquiver les attaques ennemis, et vous pourrez fixer la caméra sur un ennemi particulier en appuyant sur le stick droit de la manette. Plus vos attaques et combos seront réussis, et plus vous esquiverez les attaques des ennemis sans vous faire toucher, plus vous aurez la possibilité d’effectuer des attaques synergiques grâce à l’unité forte entre vos deux personnages, visibles en haut à droite de l’écran.
Avec une petite dimension RPG, vous devrez récolter tout au long du jeu, deux types de cristaux: bleus pour renforcer les pouvoirs de luttes sous la forme de plusieurs arbres de compétences, et rouges pour améliorer les armes de Briar, ajoutant combos et dégâts supplémentaires. Petit détail qui à son importance, vous pourrez réattribuer les points dépensés quand vous le souhaitez si vous préférer changer de tactique en cours de jeu, sans pénalité. Les cristaux rouges et bleus qui pourront également être dépensés sur la page de démarrage de chaque niveau, vous permettant d’acheter quelques cristaux de vie (verts cette fois) ainsi que d’autres objets utiles à votre périple (invincibilité, résurrection, etc…). Il sera d’ailleurs primordial de penser à recharger son stock de manière régulière pour ne pas se retrouver les poches vides devant un boss un peu plus difficile qu’un autre.
Les cristaux rouges seront les plus visibles et récoltés de manière aisée sur les ennemis et des filons disponibles tout le long des niveaux. Il en va de même que pour les cristaux bleus, même si certains nécessitent d’activer le champ d’énergie de Lute pour les rendre visible (et destructibles comme pour les rouges). Vous aurez également pléthores d’éléments à détruire dans chaque niveau (caisses, tonneaux, meubles, etc …) qui vous permettront d’augmenter votre stock de cristaux, sachant que ces éléments donnent également parfois des cristaux verts, qui vous soignent, uniquement lorsque votre niveau de vie est plus faible.
Au niveau des combats, le jeu en est rempli, et les niveaux sont assez linéaires. Vous prendrez vite l’habitude de reconnaitre les zones où les ennemis vont apparaître, souvent assez larges, bien différentes des petits couloirs, qui vous surprendront très rarement. Chaque fois que vous entrez dans ces zones, des murs invisibles vous empêcheront d’en sortir, et le combat ne cessera qu’une fois Briar, ou de préférence, tous les ennemis soient vaincus. A la fin du combat, une page de statistiques apparait avec un score vous indiquant vos performances, en rapidité, nombre de dégâts reçus, etc… Très Devil-May-Cry-esque, du coup.
La où Soulstice apporte un peu de nouveautés, c’est dans son système de champ d’énergie de Lute, les ennemis étant sensibles uniquement si le bon champ d’énergie est déployé. Les spectres ne seront donc atteignables que dans le champ d’évocation, et les corrompus dans le champ de bannissement. Ajouter à cela, certains ennemis corrompus, une fois morts, génèrent des spectres qui les soignent et les font revivre. Il faudra en permanence basculer d’un champ à l’autre pour pouvoir espérer terminer le combat. Lute n’étant pas non plus une source d’énergie illimitée, il faudra faire attention à ses avertissements vocaux et à sa jauge en haut à droite, vous indiquant qu’elle ne va plus pouvoir maintenir son champ. Deux solutions s’offrent à vous, le désactiver le temps qu’elle reprenne ses forces, ou laisser Lute à bout de force générer une dernière attaque surpuissante, en attendant que ses capacités reviennent (cela reste l’histoire de 2-3 secondes).
Les champs de Lute seront également utiles pendant l’exploration des niveaux, les champs permettant de récolter les filons de cristaux bleus ou rouges. Mais également pour prendre certaines plateformes éthérées, quelques énigmes simples avec les cristaux vous demanderont aussi de basculer de l’un à l’autre rapidement pour progresser dans les niveaux.
Quelques niveaux courts seront intégralement dédiés à des combats de boss, armez-vous donc de votre meilleur matos et d’un stock d’objets de soins pour espérer les battre ! Même s’ils demanderont rarement beaucoup d’essais pour y arriver, leurs attaques étant souvent prévisibles et assez répétitives. Quelques esquives bien placées, une gestion du timing correct, devrait vous suffire à les achever.
Enfin, Briar devra lutter à plusieurs reprises contre la corruption qui la dévore, donnant quelques phases de combats où vous passerez à l’état de berserker et où vous devrez utiliser Lute pour reprendre le contrôle total. Vous découvrirez également en cours de jeu, des attaques spéciales lorsque Briar et Lute seront en parfaite osmose, vous permettant de nettoyer très rapidement le champ de batailles.
Les phases de combats sont très dynamiques, et vous soufflerez assez vite à chaque réussite, encore plus en avançant dans le jeu, où les combats peuvent durer plusieurs dizaines de minutes parfois.
Les niveaux sont encore une fois assez linéaires, mais vous pourrez parfois explorer un petit peu plus pour découvrir des objets cachés, ou des filons en grosse quantité. Vous aurez également accès à des zones de défis vous demandant de tuer des ennemis dans un temps limité avec certaines contraintes, comme un temps très limité qui augmente avec chaque kill; ou de tuer sans être touché, ou sans détruire les décors, etc. Cela vous permettra de bénéficier de récompenses supplémentaires, mais ils restent facultatifs, et tant mieux étant donné la difficulté de certains.
Techniquement beau et générique à la fois
Les décors sont soignés et on reconnait bien la touche de l’Unreal Engine. Les designs des persos sont eux assez particuliers, me faisant penser un peu aux dessins du manga Berzerk autant dans le style que dans son côté dark fantasy, avec des personnages et des décors aux allures médiévales. La caméra pendant les phases d’exploration et d’action est parfois placée de manière étrange, affectant la lisibilité; ce qui rend pénible certaines phases de « plateformes », ou même pour les combats. Cependant, la caméra devient libre pendant les combats, et on peut heureusement la déplacer bien plus facilement permettant de dégager un peu la vue. On aurait cependant apprécié une caméra libre pour l’intégralité du jeu, pour profiter un peu plus de certains décors. L’ambiance reste sombre et assez terne, mais est parfaitement dans les tons de l’histoire.
Niveau bande son, la même musique se déclenchera pendant les combats, ce qui pourrait vite être pénible, même si j’avoue ne plus en tenir compte, à force. Le doublage est en anglais avec sous titres français, avec des doubleurs suffisamment impliqué dans leur rôle pour rendre l’ensemble attrayant, même si les échanges entre Lute et Briar sont très redondant pendant les combats.
Découvrez un niveau de jeu complet en vidéo (d’autres vidéos du jeu sur ma chaine https://www.youtube.com/channel/UCkb8a0yTKoKdxKnp2XX0tfQ ):
Un Beat’em all somme toute classique, mais qui le fait plutôt bien
Refusant pour ma part de l’appeler un Hack’n’slash après avoir traversé plus de 20 niveaux en sa compagnie, Soulstice est donc bien un pur Beat’em all très correct avec une durée de vie relativement similaire à ses concurrents; offrant pas mal de challenges pour ceux qui souhaitent effectuer tous les défis, et de la re-jouabilité par le fait de son genre. Une petite touche de rpg, quelques énigmes, un peu de plateformes, et des personnages intéressants en fond un jeu qui pourrait plaire aux fans du genre. Un petit bémol sur le vingt-et-unième niveau (sur 25 je le rappelle), ajoutant un chrono limité pour le terminer, avec des phases de plateformes pourries par la caméra, et ayant achevé mon envie de terminer le jeu pour le moment : un petit carton jaune donc, confirmant la crainte que j’avais sur les jeux de ce genre, avec un boss final bien plus balaise que le reste du jeu, ou un niveau hyper pénible. Soulstice a opté pour la seconde option, mais peut être que la fin m’aurait également fait faire mouche sur le boss final. Mon incapacité à finir le jeu (et mon temps limité pour faire des tests) ne doit cependant pas vous empêcher de prendre du plaisir et de tester ce petit jeu d’action pour un studio tout autant prometteur pour la suite surtout qu’il est affiché à un tarif plus correct que celui d’un AAA.