Il faut parfois avoir la modestie et le recul nécessaires pour reconnaître que l’on est pas le public visé par un livre. Je pense que Le miroir de Peter ne déroge pas à cette règle me concernant.
Satiajit Cox est un jeune psychanalyste à qui l’on propose une analyse particulière : celle de Georges Mothershield, écrivain célèbre et reconnu de romans d’horreur. Nombreuses sont les conditions auxquelles Satiajit doit se plier, et, bien vite, il s’aperçoit que cette psychanalyse sera particulière. Son patient s’avère être instable, mystérieux et ses sources d’inspiration inquiétantes. Mais le plus troublant reste le miroir que l’écrivain possède et qui aurait appartenu à l’écrivain Lewis Carroll auparavant…
Dès les premières lignes, on sent un style assez proche de celui de Stephen King. Chouette, me direz-vous ? Sur cet aspect-ci, je ne peux être qu’en accord avec vous. Néanmoins, d’autres « inspirations » (je ne peux pas vraiment parler d’inspiration car je ne sais pas si Py s’est inspiré de King) sont présentes. Et, pour les déceler et pouvoir profiter pleinement de la lecture, il faut avoir les références. Ça n’a pas été forcément mon cas. Je m’explique : l’auteur fait de nombreuses références à l’oeuvre de Lewis Carroll, dont je suis loin d’être un fin connaisseur. Il en va de même pour les allusions concernant Monsieur Stanley Kubrick. Ce n’est qu’une liste non-exhaustive, car les références musicales, cinématographiques ou encore relevant du domaine de la psychanalyse sont florissantes. Donc je ne peux être qu’admiratif du travail fait par John Ethan Py lors de l’écriture, mais cette lecture ne peut pas s’adresser à quelqu’un de non-averti. Le plaisir de la lecture s’en trouvera un peu gâché.
Outre cela, l’intrigue en elle-même est plutôt bien menée et assez captivante. L’originalité est de mise dans ce roman, mais je me suis trouvé de nombreuses fois balloté, perdu entre la réalité ou le fantastique. Les justifications sont parfois bien compliquées à saisir, et j’ai dû à quelques reprises relire des passages (voire des pages) entiers afin de saisir ce qui venait de se dérouler. Bref, ce n’est pas une lecture lors de laquelle vous pouvez poser votre cerveau à côté, au contraire !