Mississippi fut le premier roman de Hillary Jordan, et il reçut de nombreux prix aux Etats-Unis, où il fut littéralement acclamé. Il est même considéré par certains comme l’un des dix meilleurs premiers romans de la décennie. Bien entendu, je l’ignorais au moment où je l’ai acheté, mais après l’avoir lu, ça ne m’étonne qu’à moitié.

Ce que j’ai aimé dans le roman ? On a un ou deux chapitres qui nous racontent la fin au tout début, ce que font les principaux personnages, puis peu à peu on remonte dans le temps et on apprend comment on en est arrivé là en suivant l’évolution des divers personnages. Gros coup de maître de la part de l’auteure, la construction ne présente pas la moindre faille. C’est également un récit à plusieurs voix, où chaque chapitre est narré par l’un des personnages. Et, naturellement, selon l’éducation qu’ils ont reçu ou leur caractère, la plume de Jordan a su s’adapter à merveille, ce qui permet de nous retranscrire encore mieux l’atmosphère. Parmi les personnages qui nous racontent cette histoire nous avons Henry, Laura sa femme qu’il a embarqué de force avec lui sur cette terre inhospitalière, Jamie le frère cadet qui rentre du front, Hap et sa femme Florence, les métayers noirs exploités par Henry, et Ronsel leur fils aîné qui rentre également du front. C’est à partir du retour des jeunes hommes d’Europe que l’action se lance véritablement et que Laura se sent revivre …

Un roman âpre, dur mais particulièrement réaliste. Une Amérique rurale, sudiste et sauvage à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Racisme, guerre, infidélité, amour, meurtre, tous les thèmes sont abordés avec leur dureté. J’ai beaucoup aimé le fait que l’on parle des combattants noirs durant la Seconde Guerre Mondiale, car il est vrai que l’on songe très peu à eux lors de ce conflit. Et on ressent ainsi le contraste qu’a connu Ronsel, combattant valeureux et jugé à sa juste valeur par les Européens et son retour dans le Mississippi, où il n’est considéré que comme un moins que rien, avec notamment la présence du Ku Klux Klan. Ce retour promet bien des étincelles, de même que Jamie, pilote traumatisé par les missions qu’il a dû effectuer et en conflit permanent avec son père. Malgré toutes les interdictions, Jamie et Ronsel vont lier une amitié grâce à leur point commun : le traumatisme d’après-guerre.

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