Après Scythe (décliné en My Little Scythe), Kingdomino (décliné en Dragomino) ou encore Unlock (décliné en Unlock Kids), voilà un nouveau jeu incontournable de la scène ludique qui se trouve adapté en jeu à destination des plus jeunes : Everdell. Bien sûr, l’annonce a suscité un vif engouement tant l’univers du jeu initial se prêtait merveilleusement bien à une adaptation en jeu pour enfants. Mais la version jeunesse est-elle à la hauteur de son illustre aînée ? C’est ce que l’équipe des jeunes testeurs de Conso-Mag a cherché à découvrir…
Tout joueur ayant à la fois Everdell dans sa ludothèque et des enfants peuplant sa maison en a déjà fait l’expérience : le jeu attire les jeunes regards et fait fourmiller les petits doigts. En effet, son univers onirique, son matériel chatoyant et ses illustrations trop choupis le rendent particulièrement attirant pour les enfants et il était donc toujours frustrant pour les parents de devoir expliquer qu’il était certes très mignon mais aussi trop complexe pour leur jeune âge. Fort heureusement, cette époque est révolue. Désormais, les jeunes joueurs auront leur propre version d’Everdell (ce qui n’empêchera pas les adultes d’y jouer aussi, na).
Mon Premier petit placement d’ouvriers
Première bonne nouvelle, le jeu n’a rien perdu lors du processus d’adaptation. L’univers est inchangé, le matériel est toujours aussi mignon et foisonnant et les illustrations nous plongent une nouvelle fois dans une forêt dans laquelle on rêverait de se promener. Et la mécanique ? Eh bien si elle a été adaptée (c’est logique), l’essentiel des ressorts qui ont fait le succès du jeu initial ont eux-aussi été conservés.
En effet, dans Mon P’tit Everdell, il s’agira toujours de poser des ouvriers sur le plateau afin de glaner des ressources puis, à l’aide de ces dernières, d’acquérir différentes cartes. Celles-ci seront soit des créatures soit des constructions et en plus des bonus classiques et des éventuels points de victoire qu’elles rapporteront, elles seront aussi essentielles dans la course aux différents objectifs (trois cartes du même type, cinq constructions, cinq créatures, etc.).
La mécanique n’a donc pas été modifiée, elle a plutôt été simplifiée. Assez ? Ça dépend de ce que vous espériez. A nos yeux, et contrairement à ce qu’indique la boîte, Mon P’tit Everdell n’est pas un jeu jouable dès 6 ans (ou en tout cas pas seul). Les jeunes joueurs auront en effet tendance à sélectionner les cartes qu’ils achètent en fonction de ce qui y est représenté et non pour ce qu’elles sont susceptibles de leur rapporter (« oui mais moi je veux vraiment la Princesse »). Cela dit, les joueurs dès 7 ou 8 ans (voire 6 mais alors accompagnés dans leur réflexion stratégique) seront tout à fait capables d’entrevoir tout le potentiel du jeu et de se frotter par le biais de Mon P’tit Everdell à leur premier jeu de placement d’ouvriers, de gestion de ressources et de collection.
En ce sens, Mon P’tit Everdell est aussi une très belle porte d’entrée vers les jeux plus costauds de cette gamme (et pourquoi pas vers son incroyable grand frère). Il conviendra donc tant aux jeunes joueurs qu’aux néophytes qui ne se seraient jamais frottés à ce type de mécanique.
En conclusion
Mon P’tit Everdell est une vraie réussite. Tout en conservant les indéniables atouts charme de la version d’origine (univers, illustrations, meeples trop choupis, …) il a été réellement pensé pour les enfants. Par là, il faut comprendre que quelques astuces ont été mises en place pour rendre le jeu plus « manipulable » et moins frustrant pour les enfants. Par exemple, une tuile de séparation permettra aux jeunes joueurs de placer leurs créatures d’un côté et leurs constructions de l’autre (facilitant ainsi le comptage des cartes de chaque catégorie) ou encore l’impossibilité pour les autres joueurs de venir se placer sur une carte rouge qu’ils n’ont pas eux-mêmes posée (les habitués de la version originale comprendront aisément que cette règle supplémentaire permettra d’éviter bon nombre de disputes).
Bref, pour tous les jeunes joueurs qui ont salivé devant le Everdell original ou pour tous ceux qui ont envie de s’essayer à des mécaniques que l’on ne croise pas si souvent dans l’univers des jeux pour enfants, Mon P’tit Everdell est un must have, rien de moins.
Mon P’tit Everdell, un jeu de James et Clarissa A. Wilson, illustré par Andrew Bosley et Jacqui Davis et édité par Matagot.
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 6 ans (avec l’accompagnement d’un adulte) sinon plutôt 7 ou 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 à 45 minutes