Un jour, un coup de fil, un événement qui fait basculer dans l’isolement.
Un roman avec une ambiance particulière, d’une écriture douce, poétique et descriptive de chaque moment vécu par deux femmes prêtes à affronter la solitude et l’Hiver.
Deux femmes, une mère et une fille, vivent au milieu des pins, des chênes et des bouleaux, au bout de ce chemin sans issue…La forêt, lieu qui leur est familier, et qui a abrité leur bonheur familial bien des années auparavant, lieu qui leur apporte une sécurité et une sérénité pour continuer de vivre, au moins ne pas mourir.
Deux femmes, une mère et une fille, qui tentent de se relever des drames qui les ont frappées. De part leur sang, elles partagent d’avoir eu à marcher derrière les cercueils de leur fils respectifs.
L’hiver s’installe, et avec lui l’incertitude de comment trouver sa place, au milieu de cet endroit, dans cette immense forêt où il ne passe plus grand monde depuis plusieurs semaines. Les animaux se font discrets, les humains pareils. Les chasseurs ont choisi d’autres terres et les marcheurs aussi. Le givre sculpte minutieusement la nature, conscientes qu’il allait falloir s’approprier les lieux pour s’en sortir.
Entre désespoir et abandon, entre deuil et l’envie de renaître, dans une cabane où elles se confinent, une mère et une fille peuvent-elles être étrangères mais si proches à la fois? Leur relation intime, sang pour sang, résistera-t-elle malgré cette douce mélancolie qui les imprègne?
Une histoire dont la fille est la narratrice, qui nous parle de sa mère, de sa famille, de sa vie, de ses envies et de ses déboires, de la douleur ensevelie émotionnellement, avec un avant-après au coup de fil.
C’est un confinement voulu, mère-fille, en huis-clos, qui nous montre l’essentiel, en oubliant le confort de notre monde moderne.
« Préférer l’Hiver » est un roman dont l’ambiance peut sembler pesante, un peu comme le froid.
On imagine sans mal le lien qui unit cette mère avec sa fille, lien malgré tout complexe. Mais on apprend à connaître ces deux femmes qui essayent de survivre dans ce monde isolé, dans cette cabane dépourvues de confort mais dont leur amour nous prend à coeur à chaque passage.
Et si l’Hiver était venu remettre de l’ordre dans le chaos si tumultueux de leurs vies ?
Personnellement, je me suis prise de sympathie pour ces deux femmes. Perdre un enfant est un sujet qui fait trembler, et qui ne recule devant rien, d’aucun sentiment d’horreur.
On ne peut s’empêcher de penser, au terme de la lecture, et de se dire mais que vont-elles se résoudre à faire une fois l’Hiver fini…..
L’écriture provoque inévitablement des émotions, une plongée dans le psychique des deux mamans.
A lire !